B- La surveillance multilatérale et
l'intégration de la CEMAC
Le rôle de la BEAC dans le cadre de la dynamique de
l'intégration a constitué principalement à la mise en
place du dispositif de Surveillance Multilatérale. Ce dispositif
participe de la nécessité d'une coordination des politiques
macroéconomiques des Etats membres et de leur mise en cohérence
avec la politique monétaire commune, en vue de tendre vers un bon
« policy mix ». C'est l'une des conditions de
l'efficacité, et donc de la crédibilité, de la politique
monétaire dans une Union Monétaire. L'Harmonisation des
politiques nationales, par les contraintes d'une surveillance
multilatérale, a donc été retenue comme une option
stratégique en vue du renforcement de l'intégration
économique des pays de la CEMAC (COMMISSION ECONOMIQUE DES NATIONS UNIS
POUR L'AFRIQUE CENTRALE, 2004, P. )
L'exercice de la Surveillance Multilatérale dans la
CEMAC repose sur quatre critères, à savoir :
- Le solde budgétaire de base (hors dons)
rapporté au PIB qui doit être positif ou nul ;
- Le taux d'inflation annuel qui doit être
inférieur ou égal à 3 % ;
- Le taux d' endettement public (intérieur et
extérieur) qui doit être inférieur ou égal à
70 % du PIB ;
- La non-accumulation par les Etats d'arriérés
intérieurs et extérieurs sur la gestion de la période
courante.
Ces critères sont complétés par de
nombreux indicateurs qui constituent des repères, dont : le solde
budgétaire primaire, le taux de couverture extérieure de la
monnaie, le taux de pression fiscale, la variation comparée de la masse
salariale et des recettes de l'Etat, le déficit du compte courant.
Les résultats de la surveillance multilatérale
semblent satisfaisants au vu de nombreux observateurs. Mais, le
développement des échanges commerciaux dans la sous-région
reste entravé par :
- l'insuffisance des infrastructures de
communication ;
- l'existence de nombreux obstacles non tarifaires ;
- la faible diversification des économies ;
- et, la nature concurrente des produits d'exportation.
Au-delà de ce constat, l'on peut cependant s'interroger
sur le niveau qu'aurait atteint le commerce intra-régional si les pays
de la sous-région n'appartenaient pas à une Union
Monétaire. L'existence d'une politique monétaire commune
n'a-t-elle pas favorisé, aussi modestement soit-il, les échanges
des biens et services dans la sous-région ? Nous pensons que si.
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