iii) L'allocation
plus efficiente des ressources, l'augmentation du volume des échanges et
la réduction des coûts de transactions
L'accroissement de la transparence du système de prix
devrait ainsi permettre d'améliorer son efficience dans l'allocation des
ressources. On peut également espérer que le volume des
échanges internationaux ne pourra que s'accroître dans un cadre
où l'élimination du système de change facilite la
comparaison des prix et favorise la concurrence entre producteurs nationaux.
iv) La protection contre la
spéculation
Une monnaie jugée surévaluée et
suspectée d'être dévaluée dans un futur relativement
proche, amène les investisseurs à s'en défaire afin
d'éviter la perte de capital résultant de cette
dévaluation. Or, cette attitude renforce la probabilité de
dévaluation. De plus, le mécanisme à l'origine de ces
mouvements spéculatifs est tel que la seule croyance d'une
dévaluation peut finir par réellement la provoquer, ce qui met
l'accent sur la grande instabilité qui caractérise une union
monétaire au sens strict dans laquelle le régime de change n'est
qu'administré. Même si le régime de "change
administré" peut, en principe, apparaître comme durable dans un
environnement où les capitaux se déplacent librement d'une devise
à l'autre, le système souffre d'une crédibilité
extrêmement fragile, avec comme corollaire la probabilité de voir
se développer régulièrement (à chaque
période de tensions) des tempêtes spéculatives qui mettent
sa viabilité en question. Cependant, une monnaie unique met à
l'abri de la spéculation.
v) La coordination des politiques économiques
L'union monétaire réduit la capacité des
membres à mener des politiques macroéconomiques
discrétionnaires, ce qui tend à renforcer la
crédibilité de la politique économique et la
stabilité macroéconomique (bénéfice potentiel pour
la croissance). De même, la participation à une union
monétaire peut renforcer les liens commerciaux, ce qui peut
générer des bénéfices à plus long terme.
L'accroissement du degré de synchronisation des cycles économiques entre les pays
membres.
b. Les coûts de l'union monétaire
Pour MUNDELL, l'adoption d'un régime de changes fixes
ou d'une monnaie unique a pour principal inconvénient la perte de change
nominal comme instrument d'ajustement aux chocs spécifiques à un
pays. Chacun des partenaires doit renoncer à utiliser les instruments de
politique économique que sont : la manipulation de la masse
monétaire et des taux de change.
Or, l'absence d'indépendance des politiques de change
et de taux d'intérêt peut être problématique si la
zone n'est pas homogène, si les cycles ne sont pas
corrélés et s'il n'existe pas de moyens d'exporter les chocs dans
les pays voisins. Quand les cycles ne sont pas corrélés, une
partie de la zone sera en récession tandis que l'autre partie sera en
expansion. Faire fluctuer les parités des monnaies et les taux
(dévaluer dans les régions en crise) permet d'empêcher la
crise et l'inflation. Dans une union monétaire, ce n'est pas possible.
Toutefois, DE GRAUWE (1992) précise que la perte de certains instruments
de gestion macroéconomique au niveau national doit être
appréciée dans le cadre des arguments en faveur de
l'intégration monétaire. De même, les auteurs tels que
GUILLAUMONT (1988) et KILLICK (1993) émettent une critique virulente
à l'endroit des mesures de la dévaluation.
Les avantages de l'union monétaire semblent ainsi
l'emporter sur les inconvénients. Cependant, il existe des
critères économiques qui doivent être
considérés pour que les espaces nationaux indépendants se
rassemblent en une zone monétaire unique caractérisée par
une monnaie commune ou par des parités fixes irrévocables. Ces
critères, qui répondent à la question de
l'opportunité et de l'efficacité de l'unification
monétaire, ont donné lieu à une abondante
littérature sur la zone monétaire optimale (ZMO).
|