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Analyse critique de la régulation de la liquidité bancaire par une banque centrale communautaire et sa contribution au processus d'intégration régionale: Le cas de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC)

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par Nina Madeleine Welakwe
Université Catholique d'Afrique Centrale - Maîtrise en Economie de Gestion 2006
  

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Paragraphe 3 : Economie politique de l'intégration

A- La profondeur de l'intégration

Dans une union douanière, le traitement des consommations intermédiaires importées des pays tiers peut induire des distorsions importantes de concurrence et nécessite la mise en place de « règles d'origine » pour gérer les échanges commerciaux à l'intérieur de l'union. Ces règles qui ne sont pas nécessaires dans une union douanière, conduisent à une augmentation des formalités administratives aux frontières internes de l'union et influencent négativement les flux commerciaux.

B- La mise en oeuvre des réformes et l'engagement politique

La mise en oeuvre des réformes, en particulier en matière de politique commerciale, est souvent entravée par la croyance qu'elles peuvent être réversibles. L'adaptation aux réformes comporte des coûts, notamment en terme d'investissements. Ces investissements ne seront pas faits à moins que les investisseurs soient assurés de l'irréversibilité de la réforme. FERNANDEZ et PORTES (1998) soulignent toutefois que ces problèmes peuvent être atténués si les pays disposent d'un « mécanisme d'engagement » ayant pour objet de garantir la durabilité de la réforme.

C- Intégration régionale et multilatéralisme

L'AIR jusqu'ici a été appréhendé en se plaçant du point de vue d'un pays membre. Mais, une perspective plus large doit être adoptée si l'on veut juger complètement de l'optimalité de ce type d'accord. Il faut noter que l'existence même des AIR est une négation de l'un des principes fondamentaux de l'OMC, à savoir « la clause de la nation la plus favorisée » qui dispose que la politique commerciale doit être non discriminatoire.

Toutefois, il convient de ne pas trop opposer régionalisme et multilatéralisme. Les deux stratégies peuvent coexister et même se renforcer pour promouvoir une libéralisation des échanges profitables pour tous. C'est dans cet esprit qu'il faudrait appréhender les dispositions adoptées dans le cadre du GATT et reprises par l'OMC, pour faire des accords régionaux une exception à l'application de la clause de la nation la plus favorisée en veillant à ce que la conclusion de tels accords n'engendre pas un renforcement du protectionnisme de la zone concernée.

D- Intégration des marchés et harmonisation des politiques

L'intégration économique internationale n'est pas seulement le résultat d'accords entre pays. Des facteurs technologiques, sociaux ou culturels y ont un rôle à jouer. Les comportements de firmes transnationales, de banques ou d'institutions financières y contribuent aussi, ne serait-ce qu'en cherchant à contourner certains obstacles institutionnels. Néanmoins, ces éléments demeurent insuffisants tant que les pouvoirs publics maintiennent des dispositions qui limitent les opportunités d'arbitrage entre les marchés. Ainsi, même si ce sont les comportements de l'ensemble des agents économiques qui déterminent l'unification de prix caractéristique d'un marché intégré, c'est aux Etats nationaux qu'il appartient de prendre les décisions qui permettent au processus d'intégration internationale de se développer.

Conçue comme choix de politique économique, l'intégration économique peut être évaluée en termes d'aptitude à assurer une plus grande efficacité dans l'utilisation des ressources, une plus grande stabilité du système économique ou encore une plus grande équité dans la répartition. Dans cette perspective, les choix en matière d'intégration économique sont de deux types : d'un côté, se trouve ce que TINBERGEN (1965) a dénommé "l'intégration négative", d'un autre côté, l'"intégration positive", selon la terminologie du même auteur. La libéralisation des échanges implique donc des modifications de politique économique, soit pour éliminer des formes indirectes de discrimination, soit pour éviter l'apparition de distorsions au sein du marché intégré, soit encore pour répondre aux nouvelles contraintes résultant de l'ouverture des marchés.

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