5) La conception institutionnaliste de
l'intégration
Selon la conception institutionnaliste, l'intégration
est la mise en place d'un système commun de règles de la part des
pouvoirs publics en relation avec les acteurs privés. Les institutions
sont des systèmes d'attente permettant la convergence des anticipations
des agents. Elles stabilisent et sécurisent l'environnement, permettant
la crédibilité. L'intégration par les règles
concerne ainsi, dans l'UEMOA, l'harmonisation des fiscalités, un droit
social régional, un droit des affaires, des lois uniques d'assurance.
Les conséquences attendues des accords régionaux concernent
l'ancrage des politiques favorisant leur prévisibilité et
l'attractivité des capitaux et de technologie. L'ancrage des politiques
économiques réduit les risques de réversibilité. La
crédibilité est liée à la dilution des
préférences (en isolant les instance de contrôle et de
pouvoir judiciaire des lobbies nationaux) et à la création
institutionnelle (de Melo, 1993). Les accords de libre-échange n'ont pas
toutefois nécessairement des effets d'attractivité des capitaux.
D'une part, ces effets se diluent avec le nombre d'accords, d'autre part, ils
sont souvent contrecarrés par les conséquences négatives
liées à la libéralisation commerciale et des changes.
Ainsi, les zones attractives d'Afrique subsaharienne (l'Afrique australe) ou
d'Asie de l'Est (la Chine) ont-elles maintenu des contrôles de change et
des mesures protectionnistes.
6) La conception politique ou diplomatique de
l'intégration
Selon une conception politique ou diplomatique,
l'intégration régionale se traduit par des transferts de
souveraineté et par des objectifs de prévention des conflits. Les
convergences d'intérêts économiques sont une manière
de dépasser les rivalités et antagonismes politiques. Les
transferts de souveraineté et la production de biens publics à
des niveaux régionaux sont une réponse au déborde-ment des
États dans un contexte de mondialisation (exemple création d'une
monnaie régionale). Les processus de désintégration
régionale renvoient à des facteurs socio-politiques de
désintégration nationale et de décomposition des
États, à des crises économiques et financières
donnant la priorité aux objectifs nationaux ou à des
environnements internationaux conduisant à des ouvertures erga omnes et
à des politiques se faisant aux dépens des accords
régionaux.
L'intégration régionale est donc un
phénomène pluridimensionnel mais que la théorie
traditionnelle de l'intégration développée par BALASSA B.
(1962) englobe. Il considère l'intégration à la fois comme
une situation et comme un processus. Considérée
comme une situation, l'intégration désigne l'absence de
toutes discriminations entre les économies nationales. En tant que
processus, L'intégration régionale est un ensemble de
mesures destinées à supprimer les discriminations entre les
unités économiques, appartenant à différents pays
en vue de l'intensification des échanges. Ce processus s'effectue en
différentes étapes et montre que les Accords d'Intégration
Régionale (AIR) peuvent rassembler des pays selon des modalités
variées. Sans prétendre couvrir la totalité des
arrangements concevables, il est possible de donner une typologie
simplifiée de ces accords.
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