2) La conception libérale de l'intégration
Selon la conception libérale, l'intégration
commerciale est assimilée à la libéralisation des
échanges et des facteurs de production ; elle est analysée
au regard de l'intégration mondiale. La théorie statique met en
relief les créations et détours de trafic et l'optimum de second
rang. La théorie dynamique met en relief la concurrence, les
économies d'échelle et les changements de termes de
l'échange. Intégrer, c'est réduire les distorsions des
politiques nationales et déplacer les frontières nationales en se
rapprochant du marché international.
3) La conception industrielle et territoriale de
l'intégration
Selon la conception industrielle et territoriale,
l'intégration productive est la résultante de relations
d'internalisation au sein des firmes transnationales ou des réseaux.
Elle est assurée par les conglomérats déployant leurs
stratégies dans un espace régional. Elle conduit à une
division régionale du travail. La coopération sectorielle
s'appuie sur des projets mis en place par des acteurs ayant des
intérêts convergents : exploitation de ressources en commun,
lutte contre la désertification ou la protection de l'environnement,
régulation aérienne, observatoire économique
régional, corridors ou triangles de croissance. L'analyse de
l'intégration se fait en privilégiant les stratégies
d'acteurs dans un univers de concurrence imparfaite et d'espace
non-homogène.
4) La conception géographique de
l'intégration
Selon la conception géographique, l'intégration
se caractérise par des effets d'agglomération et de polarisation.
D'un côté, il y a réduction des distances et, a priori,
réduction du rôle de la proximité géographique en
liaison avec les révolutions technologiques et le poids des
échanges immatériels. Mais, de l'autre, on observe le rôle
des territoires créateurs d'effets d'agglomération. Pour que des
territoires aient entre eux des échanges, il faut des systèmes
productifs permettant une taille de marché et des produits
diversifiés (et donc une complémentarité entre des effets
d'agglomération). Mais il faut qu'il existe des infrastructures
d'interconnections physiques ou transactionnelles (réseaux) et donc un
capital spatial. Celles-ci conduisent généralement plutôt
à des effets de diffusion ou de contagion de la croissance en
réduisant les coûts de transport, en favorisant les transferts de
technologies ou en baissant les coûts de transaction. Cette diffusion
peut se faire par le commerce extérieur (transfert international de
droits de propriété des marchandises), par les investissements
directs (transfert de droits de propriété des entreprises), par
les coordinations non marchandes (internalisation au sein des firmes ou des
réseaux « ethniques ») ; les dynamiques de
spécialisation territoriale l'emportent alors sur les effets
d'agglomération.
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