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L'évaluation financière du choix des dispositifs
Parmi les choix des dispositifs précités par les
collectivités et les maîtres d'ouvrage en général,
on arrive à hiérarchiser à peu près correctement
les performances de chacun d'eux en fonction du niveau sonore que l'on assigne
à la l'infrastructure. En terme de performance acoustique l'idéal
de résorption serait bien entendu de couvrir l'infrastructure pour
lequel on atteint des niveaux de d'atténuation entre 11 et 20 d(B)A,
mais il est d'autres paramètres que le maître d'ouvrage doit
prendre en compte tels que l 'intégration dans l'environnement du
dispositif, la perception paysagère de celui-ci sur les abords de
l'infrastructure du coté de la route et du côté du
riverain. Enfin l'incidence financière est un facteur décisif en
terme de choix puisqu'il varie très fortement d'un dispositif à
l'autre suivant. Les dispositifs les plus performants en terme de protection
sont aussi les plus onéreux. Entre un merlon qui nécessite
très peut d'ouvrage et une couverture routière très
ouvragées, il a un rapport de prix tel que pour le second, le coût
de la protection dépasse largement celui affecté à
l'infrastructure roulée.
Le Commissariat Général du Plan dans le rapport
1994 élabore une méthode pour affecter un prix de la gêne
due au bruit. Celle ci ne visait qu'à établir un ordre de
grandeur et était basée sur une estimation globale du coût
du bruit au niveau national, en pourcentage du produit intérieur brut
(0,3 % du PIB), rapportée à un dénombrement approximatif
des personnes gênées. D'où une évaluation moyenne du
coût annuel pour la personne gênée de 900 F (valeur 1992).
Dès lors, en décomptant pour un projet la variation du nombre des
individus exposés et gênés, on pouvait en déduire un
impact monétaire du bruit et l'intégrer à la valorisation
socio-économique du projet.
Si l'on remet à jour ces chiffres en comparant les PIB
de 1992 et 2002 l'on peut estimer que le coût annuel pour la personne
gênée par le bruit peut être ramené à 1200 F
soit aux environs de 184 € en valeur 2002. Les infrastructures de
transport étant généralement dimensionnées pour
répondre aux normes exigibles en matière d'émission sonore
pour 30 ans, le coût par logement non protégé peut
être évalué à 5500 € sur cette période.
C'est ce coût qu'il conviendrait de comparer au coût du dispositif
mis en oeuvre pour évaluer la pertinence financière de
l'investissement.
Il est bien évident dès lors que plus le
dispositif est destiné à une protection de plusieurs logements
simultanément, plus l'on trouverait à justifier de son process.
L'on constate tout de même que pour la plupart des maîtres
d'ouvrage concernés la dimension économique de la protection
sonore n'est que très timidement abordée en phase de concertation
et qu'elle ne fait pour ainsi dire pas l'objet d'une évaluation
objective à posteriori des dispositifs mis en oeuvre.
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