3. La contradiction aporétique de la conjecture
de Weber
La conjecture de Weber se heurte à un problème
logique insurmontable.
D'une part « Toute
connaissance de la réalité culturelle est
toujours une connaissance à partir de point de vue
spécifiquement particulier » est une assertion universelle
inconditionnelle. En effet par l'adverbe « toute »
aucune connaissance de la réalité culturelle n'échappe
à la subjectivité des points de vue. L'adverbe « toujours
» renforce cette universalité quantitative par une
universalité temporelle.
D'autre part appliquons cette assertion à
elle-même.
Cet énoncé est une connaissance humaine. Cette
connaissance est donc émise à partir d'un point de vue
particulier. Elle n'est donc pas universelle.
En conséquence cette affirmation universelle n'est pas
universelle.
On peut en conclure en toute logique que la conjecture de
Weber n'est donc qu'une vision de la connaissance à partir d'un point de
vue. Cependant à partir de l'expérience ci-dessus décrite,
un tel défaut de logique n'est pas perçu par les sujets. La
croyance fait donc partie d'une représentation sociale et renvoie
à un jugement d'évidence concernant un très grand nombre
d'énoncés de connaissance qui ne sont que des avis concernant un
événement ou un objet. C'est le propre des débats
où s'échangent des opinions dans l'espérance qu'un
croisement d'opinons apporte une objectivité plus grande.
L'énoncé logique qui rendrait compte de la
réalité serait le suivant : la grande majorité des
connaissances dépendent du point de vue de leur auteur. Autrement
dit : il est possible de trouver en sciences humaines, au moins une
connaissance qui ne dépende pas du point de vue de son auteur.
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