C- Patrimoine et pauvreté
Le fait pour un ménage d'être
propriétaire ou non de certains types de biens peut permettre de mesurer
indirectement son statut socio-économique. Ainsi, l'ESPS s'est
intéressé sur une liste de biens qui comporte des
éléments aussi différents de confort comme la radio, la
montre, la télévision, le téléphone, le
réfrigérateur mais aussi des biens plus importants comme le
matériel roulant (bicyclette, motocyclette, voiture, charrette, etc.),
les animaux, les terrains ou la terre agricole, entre autres.
Dans ce présent rapport (ESPS), l'analyse porte
sur le statut d'occupation de logement et la possession (et non le simple
usage) de terres cultivables. Détenir ces biens est
considéré comme une forme de sécurité. En effet, la
terre à usage d'habitation garantit une relative sécurité
du point de vue du logement alors que la possession de terre à usage
professionnelle constitue un atout pour l'exercice d'une activité
agricole ou non agricole. A ce titre, la terre est une préoccupation des
ménages.
Le logement : en
2005-2006, plus de huit ménages sur dix
(80,9%) étaient propriétaires ou
copropriétaires du logement qu'ils occupaient au moment de
l'enquête, alors que 15,6% étaient locataires ou
colocataires. Le reste des ménages, peu nombreux (3,1%)
était logé gratuitement par un tiers (parents, amis ou
entreprise). La propriété d'un logement baisse avec
l'urbanisation : presque tous les ménages ruraux
95,2% sont propriétaires de leur logement. Dans les
autres villes et à Dakar, les ménages propriétaires font
respectivement sept sur dix (70,6%) et six dix
(60,2%). Par contre, la location, phénomène
essentiellement urbain, est une pratique très peu répandue en
milieu rural : 36,6% des ménages dakarois et
21,7% de ceux des autres villes sont locataires tandis que
seulement 2,6% des ménages ruraux payent un loyer pour
leur logement.
La terre à usage agricole :
prés de six résidents sur dix (58,4%)
vivent en milieu rural et exercent des activités agricoles. Dans ce
contexte, la possession de terres comme facteur de production revêt un
intérêt capital. La possession de terres cultivables devrait donc
être plus valorisée par les ruraux qui tirent leurs revenus
essentiellement d'activités agricoles. Parmi les ménages
propriétaires de terres cultivables, la majorité
(56,7%) possède des superficies inférieures
à un hectare et 24,3% seulement détiennent des
lopins de plus de quatre hectares. Au Sénégal, la possession de
terres cultivables est le fait des ruraux qui tirent leurs revenus
essentiellement d'activités agricoles. Comme indiqué plus haut,
l'urbanisation et la modernisation des activités dans le
maraîchage, les ménages à Dakar ne sont pas attirés
par la terre à usage agricole. Ainsi, la presque totalité des
ménages urbains (96,9% à Dakar et
89,0% dans les autres villes) propriétaires de terres
cultivables, détiennent des lopins de moins d'un hectare.
Respectivement, moins de 1% et 5% d'entre eux
possèdent des terres de plus de quatre hectares. Par contre, en milieu
rural où la possession de terre trouve toute sa signification, ces
proportions sont nettement plus importantes et atteignent respectivement
24,6% et 43,3%.
Le bétail : sont
considérés dans cette analyse deux catégories
d'animaux : le gros bétail et les autres animaux d'une part, les
moutons, les chèvres et autres animaux de taille moyenne d'autre part.
Les résultats font état de 13 339 624
têtes de bétail répartis entre
66% pour le bétail de taille moyenne et 34%
pour le gros bétail. En moyenne, un ménage possède cinq
animaux en 2005-2006. Cette moyenne nationale cache toutefois
des disparités entre milieux de résidence. En effet, si en milieu
rural un partage équitable du bétail permettrait à chaque
ménage d'obtenir au moins huit animaux, dans les autres villes chaque
ménage n'aurait qu'un seul animal alors qu'à Dakar les
ménages disposent en moyenne de moins d'un animal. L'urbanisation
poussée à Dakar et dans les autres villes constitue très
certainement la raison principale de la rareté de ces animaux en milieu
urbain.
(Source, ANSD, ESPS
2005-2006)
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