B- Education et pauvreté
Au Sénégal, le taux de croissance
démographique estimée à 2,5% exerce de
fortes pressions sur le système éducatif national. Elle requiert
en effet, chaque année, un accroissement des intrants scolaires, dans de
très fortes proportions, pour maintenir les performances auxquelles le
système éducatif est parvenu en matière
d'accès.
Les ressources budgétaires allouées au
secteur augmentent d'année en année. En effet, celle-ci sont
passées de 32% du budget de fonctionnement en
2002 à près de 40% en
2005, ce qui traduit une importante volonté pour le
renforcement du système éducatif qui demeure un axe central de la
croissance et de la lutte contre la pauvreté. Cependant, les
résultats obtenus sont mitigés. Dans l'ensemble, près de
80% des enfants scolarisés dans l'enseignement primaire
habitent à moins de 30 minutes de leurs
établissements scolaires. C'est en milieu urbain
(87,3%) et à Dakar (92,9%) en
particulier que les établissements scolaires sont plus accessibles. En
revanche, en milieu rural, la proportion d'élèves
résidants à moins de 30 minutes des
établissements primaires est de 69,5%. Environ
56% des populations sont satisfaites de la qualité des
services éducatifs et c'est en milieu urbain que le niveau de
satisfaction est plus élevé. L'accès aux fournitures
scolaires reste un problème majeur pour l'éducation. En effet,
80% des populations non satisfaites de la qualité des
services d'éducation n'ont pas accès à une fourniture
complète. Ce constat fait ressortir le besoin de mener davantage
d'actions, notamment en faveur du monde rural pour l'atteinte des objectifs du
PDEF et plus généralement ceux du sommet mondial sur
l'éducation pour tous (EPT, 2000).
Le taux brut de scolarisation élémentaire est en
constante progression passant de 69,4% à
82,5% entre 2001 et 2005
mais reste insuffisant. Ce taux reste en dessous de la moyenne de l'Afrique au
sud du Sahara, tout comme le nombre d'élèves par enseignant qui
est de 51 au Sénégal contre 44
en moyenne en Afrique au sud du Sahara. Il est de 95% dans les
zones urbaines et de 70% dans les zones rurales. Malgré
ce progrès, près de 300000 enfants en âge
d'aller à l'école primaire en milieu rural et
36000 enfants dans les zones urbaines ne sont pas
scolarisés. Pour les zones rurales, un tiers d'entre eux se trouvent
dans la région de Diourbel, suivie de Kaolack et de Louga.
Concernant les efforts consentis en milieu rural, les
ressources sont réparties de façon inéquitable entre les
zones rurales et zones urbaines. Selon certaines estimations faites par la
banque mondiale, le coût par élève dans les zones rurales
est d'environ 28000 FCFA/an contre 47000 FCFA
dépensés par le gouvernement par élève urbain. Le
gouvernement a fait des efforts considérables pour augmenter l'offre
d'enseignement primaire dans les zones rurales. Dans la période de
2000 à 2004, 7109
nouvelles salles de classes primaires ont été construites et
930 réhabilitées (81% en milieu
rural). Les ressources intérieures ont permis de financer
53% et les partenaires, 42%. Les
5% restant financés par des projets multisectoriels
appuyés par des partenaires travaillant directement avec les
collectivités locales et des communautés.
Pour améliorer la fréquentation et
l'apprentissage des élèves, le gouvernement du
Sénégal a également soutenu des cantines scolaires. Dans
l'ensemble, selon une évaluation de la banque mondiale,
28% des écoles primaires offrent des repas scolaires.
Ce taux est de 34% en milieu rural. Les cantines scolaires
semblent avoir un effet positif sur les inscriptions et les résultats.
Il est ressorti d'une évaluation d'impact du programme de cantines
scolaires du PAM au Sénégal, menée en
2004, que le taux d'inscription et le taux de réussite
sont positivement corrélés à la présence des
cantines.
Source DSRP II, ANSD,
Sénégal
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