C- La décentralisation
locale
Le processus de la décentralisation a
enregistré des avancées significatives depuis
1996 avec l'érection de la région et
collectivité locale et le transfert de certaines compétences.
Toutes les collectivités locales rencontrent de nombreuses
difficultés, notamment dans les domaines des moyens budgétaires
et financiers, des capacités des ressources humaines locales, le manque
de synergie dans les instruments de planification et de gestion.
Pour renforcer la décentralisation et le
développement local en vue de rendre plus efficace la lutte contre la
pauvreté, l'Etat s'attachera à poursuivre les actions et
réformes en cours. Il s'agira de :
o améliorer le cadre institutionnel et organisationnel
en vue d'améliorer le développement local.
o renforcer les capacités des collectivités
locales avec l'amélioration des moyens humains.
o accroître les ressources et poursuivre les
réformes budgétaires et financières des
collectivités locales en vue d'assurer le financement des
infrastructures et des équipements.
Pour assurer la coordination des interventions en faveur des
collectivités locales, le gouvernement d'appuiera sur le Programme
National de Développement Local (PNDL) qui sera le principal instrument
de mise en oeuvre de la stratégie de réduction de la
pauvreté au niveau décentralisé.
D- Le développement
des pôles secondaires
Le taux d'urbanisation du Sénégal se situe
à 41,5% avec plus de la moitié des citadins
(54,0%) vivant dans l'agglomération urbaine de Dakar.
Cette forte concentration de la population s'explique par la persistance de la
migration dans la capitale car six migrants sur dix habitent la capitale. En
effet, sur les 2.333.420 habitants de la capitale,
877.330, soit 37,6% se sont installés
à Dakar depuis au moins un an (ESAM2). Toutefois, contrairement à
une idée reçue, ce n'est pas l'exode rural qui alimente la
capitale nationale mais plutôt la migration d'origine urbaine,
c'est-à-dire en provenance des communes de l'intérieur du pays.
En effet, l'enquête 1-2-3 (septembre 2002) a montré que la
capitale sénégalaise est caractérisée par une forte
migration dénommée « migration durée de
vie » qui touche plus les hommes que les femmes. Ainsi, plus d'un
dakarois sur quatre est né hors agglomération. Parmi ces
migrants, prés de six sur dix sont originaires d'une capitale
régionale, d'un chef lieu de département ou d'une autre commune
et un sur dix vivent de l'étranger. Selon la même source, les
motifs de migration, les plus fréquemment évoqués
sont :
le renforcement familial
la recherche d'emploi
la poursuite des études et la formation.
Ces raisons de migrer s'expliquent par la concentration des
opportunités d'emploi et de formation à Dakar par rapport aux
villes secondaires qui ne disposent pas d'infrastructures nécessaire
pour offrir les services de qualité et le cadre de vie attractive. En
effet, le tiers Ouest du pays et en particulier l'axe Dakar-Thiès
continue de concentrer l'essentiel des biens de production d'importance et des
facteurs de promotion sociale et économique des populations.
En 1997, cet axe a accueilli
89% du volume d'investissement et 81,4% des
emplois privés. Les contraintes des autres villes se
caractérisent par leur faible niveau d'urbanisation et une
pauvreté notoire en activités économiques urbaines. Il s'y
ajoute des problèmes de logements décents et d'environnement, qui
offrent un cadre de vie qui ne répond pas aux exigences d'une ville
fonctionnelle du point de vue spatiale et moderne dans son urbanisation.
La poursuite de cette dynamique risque de renforcer la
pauvreté urbaine à Dakar, les problèmes d'habitat, de
mobilité urbaine, de chômage urbain et d'intégration
sociale. Pour renverser cette tendance, le gouvernement compte mettre en oeuvre
une stratégie volontariste de promotion des villes secondaires et des
capitales régionales pour en faire des pôles de
développement.
Dans le sens de la redynamisation des espaces et des
économies rurales, la création de villes secondaires
stratégiques et l'équipement des villages centres constituent des
actions importantes pour accroître les possibilités de
valorisation des produits en provenance de ces espaces et garantir
l'accès aux services sociaux de base et une urbanisation de
qualité. Ainsi, les objectifs poursuivis visent à assurer un
développement harmonieux, par la promotion du développement
à la base et inversant les tendances actuelles de concentration des
équipements et des activités vers la frange Ouest du pays.
De manière plus spécifique, la stratégie
de développement des villes secondaires vise entre autres, à
renforcer les infrastructures de soutien, de promouvoir des territoires
compétitifs, favoriser une meilleure répartition des villes,
renforcer le réseau de villes existant dans l'espace national et
créer les conditions d'une meilleure valorisation des activités
rurale. Ainsi, il s'agira de :
ü renforcer les infrastructures de base par
l'amélioration de la qualité de la disponibilité et de
l'accessibilité des services
ü réparer les villes frontalières à
jouer un rôle de premier plan dans l'intégration sous
régionale
ü relever le niveau d'urbanisation en améliorant
les réseaux de voirie, d'adduction d'eau et d'assainissement
ü renforcer le poids des collectivités locales
dans les politiques de développement
ü assurer un meilleur accès aux parcelles
viabilisées aux populations pauvres.
|