C- Politiques sectorielles
Sous secteur de
l'agriculture :
L'agriculture demeure encore un des secteurs les plus
importants de l'activité économique. Elle occupe de 60%
de la population active du pays et continue de rester le principal
levier pour le développement des secteurs artisanal et industriel.
Cependant, sa contribution à la formation du produit intérieur
brut reste faible et variable d'une année à l'autre. Pour les
années passées, elle se situe à moins de
10%. Malgré l'augmentation des ressources qui lui sont
affectées (le budget d'investissement est passé de
9% en 2003 à 15% en 2005 et le budget
de fonctionnement de 1% environ en 2003 à
4% en 2005), les performances restent encore erratiques. En
2004/2005, les productions ont accusé une baisse de 31%
sont 367363 tonnes en valeur absolue. Cette baisse est
principalement due au péril acridien qui a eu des conséquences
sur les rendements (mil -23%, sorgho -14%).
Le coefficient de dépendance alimentaire du pays en
céréales reste très important (plus de
50%). En effet, la production céréalière
qui constitue une des composantes importantes de la production alimentaire ne
cesse de baisser, creusent ainsi le déficit
céréalier.
La baisse de la productivité des cultures pluviales et
la faiblesse des superficies irriguées, résultent de
l'insuffisance des investissements dans le secteur irrigué, des lenteurs
dans la mise en oeuvre des réformes structurelles, notamment dans la
filière arachide et le foncier et de la grande
vulnérabilité du secteur face aux aléas naturels.
Le secteur agricole demeure confronté à
d'énormes difficultés récurrentes dont les plus importants
sont : la baisse du revenu réel des paysans qui a provoqué
la réduction très sensible de l'utilisation des intrants
agricoles, la saturation et la dégradation des terres, le transfert de
technologies et de connaissances souvent inapproprié et sans rapport
avec les niveaux des ressources tirées de l'exploitation agricole,
l'accès difficile au système de crédit rural, la non
disponibilité de semences de bonne qualité, en quantité
suffisante , notamment pour la filière arachide, l'obsolescence du
matériel agricole, l'exode rural avec comme corollaire le vieillissement
des chefs d'exploitation en particulier dans le bassin arachidier, les
insuffisances de fret pour les produits horticoles, l'insuffisance et la
mauvaise qualité des pistes de production et le manque d'infrastructures
de stockage et de transformation.
Conjuguées à d'autres facteurs, ces faiblesses
de l'agriculture sénégalaise sont à l'origine du
déséquilibre financier et de l'absence de
compétitivité des filières, notamment celles
tournées vers l'exportation et expliquant et expliquent, pour une large
part, la très forte prévalence de la pauvreté en milieu
rural. Aussi urge-t-il de mettre en place les conditions propices de
l'accélération de la croissance dans le secteur agricole,
celle-ci devrait avoir un double impact sur la réduction de la
pauvreté.
Le premier, d'ordre structurel, est lié à la
contribution très importante que joue l'agriculture dans les
performances de l'économie dans son ensemble, notamment l'apport de
ressources tirées des exportations de produits agricoles et aux
économies de devises consécutives à la réduction
des importations et une amélioration de la sécurité
alimentaire.
Le second effet positif d'une accélération de la
croissance agricole est plus direct et consiste en une amélioration
immédiate des revenus moyens des paysans.
Etant donné la nature et la structure de la
pauvreté, au Sénégal, cette amélioration des
revenus agricoles doit contribuer de façon très significative
à sa réduction.
Dans cette optique, le gouvernement a élaboré,
en 2004, une loi d'orientation agro-sylvopastorale, pour traduire son option de
faire de l'agriculture un moteur de croissance de l'économie. Pour ce
faire, le développement agro-sylvopastorale passe par une
stratégie de diversification des productions agricoles, l'augmentation
de la compétitivité et de la productivité des
exploitations agricoles sur une base durable, avec comme stratégie
d'accompagnement, le développement d'une économie non agricole en
milieu rural.
Pour atteindre ces objectifs, des investissements et des
mesures seront mis en oeuvre principalement pour la maîtrise de l'eau,
base de sécurisation, d'intensification et de modernisation de
l'agriculture pour faire passer le taux de superficies irriguées sur
superficies totales cultivées de 4% en 2005 à
10% d'ici 2010 et 20% en 2015.
A cet effet, l'Etat réalisera au moins
15000 ha d'aménagement hydro agricole
en moyenne par an à travers des programmes dans les différentes
parties du pays.
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