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Paix et Education chez Kant. Esquisse d'une pédagogie de la paix

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par Fatié OUATTARA
Université de Ouagadougou - DEA 2007
  

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Conclusion générale : Éducation à la paix : état des lieux.

Si donc on nous demande : "vivons-nous actuellement dans un siècle éclairé ? " voici la réponse : "non, mais bien dans un siècle en marche vers les lumières". 

Kant, Philosophie de l'histoire, p.90.

Dans la réflexion qui s'achève temporairement ici, nous avons eu le mérite d'élucider de fond en comble la question de l'éducation à la paix tout en nous laissant toujours éclairer les lumières kantiennes, et qui nous permis de dégager le rôle et la place du philosophe dans un monde en passe à des difficultés de tout genre (Introduction générale).

En effet, si on nous demande à présent si nous avons atteint nos objectifs, nous sommes à même de dire oui en ce qui concerne la réflexion théorique en attendant que les Idées ainsi développées fassent, tôt ou tard, l'objet d'une application pratique dans le milieu scolaire et universitaire. Cela ne suffit pas à faire de nous une tête bien pleine et très bien faite, encore plus un ange, car le malheur veut que celui qui fait l'ange fait en même temps la bête (Blaise Pascale, Les pensées).

L'essor ou les progrès scientifiques, techniques et technologiques ont fait de l'homme moderne un dieu avant qu'il ne mérite d'être un homme (Ernest Renan). En facilitant son développement matériel et financier, ces progrès ont fait croître en même temps sa misère morale caractéristique d'une certaine sécheresse spirituelle dans laquelle périssons. Cela s'explique aussi par le fait que les progrès ont doté l'homme certain pouvoir destructeur, en témoigne la sophistication de ses moyens de se nuire et de nuire aussi aux autres.

Face à un tel état de fait, nous (philosophes) avons la lourde tâche de rappeler l'homme à la raison, de « veiller à la moralisation » aux côtés des hommes de foi et des parents en vue d'un développement dans le sens de la moralité que dans celui de la matérialité qui introduit l'individualisme au détriment de la solidarité.

C'est à cela qu'ont été consacrées les trois (03) chapitres constitutifs de l'armature de la présente réflexion qui s'inscrit, il faut le rappeler, dans la bonne logique des ambitions de la Décennie Internationale de la culture de la paix (Chapitre I, conclusion partielle).

Dans un premier chapitre intitulé « Des sens usuels aux déterminations conceptuelles de la paix et de l'éducation à la paix », nous avons tenu à lever l'équivoque (Chapitre I, Introduction partielle) sur les divers emplois dont font l'objet certains termes clés de notre analyse ; en cherchant à dissiper les contradictions les extrapolations dans l'usage des mots, nous optons pour une meilleure compréhension du sujet en vue d'un prétendu accord des esprits. C'est encore ce pourquoi nous avons montré (Chapitre I, 1) que la paix est, 1) individuellement un état d'esprit personnel que rien d'extérieur ne vient troubler, 2) collectivement une absence de conflits, de guerres ou d'agitations aussi bien au sein d'un groupe social, d'un État qu'entre deux ou des États, voisins ou pas, 3) une construction positive des guerres, une résolution pacifique des conflits qu'on n'a pas pu éviter ( malgré la prévention) en vue de rétablir la paix, la « paix chaude » dont on connaît désormais la valeur par opposition à la « paix froide » caractérisant un certain repliement sur soi, une certaine indifférence au malheur des autres, puisse que « tout va au mieux chez soi ».

Le but de l'éducation à la paix est justement de montrer la valeur de la paix, c'est-à-dire de l'amener par un certain esprit critique à distinguer le Bien du Mal, le Juste de l'Injuste, le Faux du Vrai, etc., de manière à ce qu'elle se connaisse (ses forces et ses faiblesses), qu'elle ait de l'estime pour Autrui (malgré ses différences et ses défauts) et qu'elle sache apprécier l'humanité qu'il y a en chaque homme : la jeunesse doit donc apprendre à défendre la paix dès leur jeune âge, à cultiver la tolérance, la non-violence en combattant la guerre et tout ce qui détériore la vie, la désacralise. C'est pour ce faire que la société a institué des règles, des normes, des mécanismes et des principes selon lesquels nous devons vivre et agir en toute responsabilité.

La nécessité de l'éducation à la paix est participative à tout cela en répondant à la question comment toujours mieux éduquer à la paix107(*) au service de la société ? Et comment la société peut-elle se dévouer à l'acte éducatif qui produit de bons citoyens ?

Art, science ou bien art et science à la fois, la pédagogie aide à dompter l'animalité qu'elle transforme dans l'homme en humanité (Chapitre I, 3), c'est-à-dire à créer la mentalité de paix ou l'homme pacifique à partir des valeurs motrices telles que l'homme, la solidarité, la responsabilité, la créativité et l'initiative permanentes qui constituent la conscience universelle et participent à l'effectivité d'un dialogue des cultures qui donne à chacun la citoyenneté du monde (Chapitre II, 1).

La pédagogie dont se servira pour faire ensemble la possible et difficile expérience de l'éducation à la paix, définit les moyens et les méthodes (Chapitre II, 2 &3) à mettre en oeuvre tout en se rassurant que l'espèce humaine n'et pas aussi pauvre, aussi désarmée, aussi mauvaise qu'on le croirait ; puisqu'elle possède des germes du Bien entendus aussi germes de paix dans le déploiement desquels elle peut vivre heureuse (Chapitre II, Introduction partielle). Ce qui déjà « une chose enthousiasmante (Es ist Entzûckend) » que de savoir que nous pouvons aller encore plus loin, et devenir encore meilleur, que l'avenir est prometteur.

En plus des moyens matériels et financiers, des ressources humaines et des infrastructures que nécessite le projet d'éduquer à la paix (Chapitre II, Conclusion partielle), il y a bien sûr les moyens pédagogiques à savoir l'étroite relation entre l'éducateur et son milieu, le dialogue, le partage des expériences entre les éducateurs eux-mêmes. L'approfondissement de ces moyens ainsi que des méthodes d'éducation, permettra de mieux asseoir la pédagogie de la paix sur des bases solides et universelles.

Au titre des méthodes citons les méthodes active, interrogative, intuitive et la méthode par intéressement. Leur application en tant qu' « acte commun de l'enseignant et l'enseigné » ne peut se faire que dans des foyers d'éducation bien identifiés, des cadres ou des milieux éducatifs à la paix (Chapitre II, 1). Ce sont, la Famille, l'École en général, le Service National pour le Développement (SND), le milieu professionnel ou cadre du Travail, les Organisations de la Société Civile, etc.

Il est d'ailleurs demandé à chaque secteur de la connaissance et de l'action citoyenne de contribuer en sa façon (pas des moindres) à la formation de l'homme de paix (Chapitre II, 2), et à travers les disciplines telles que. La formation de l'esprit critique, le développement de l'activité créatrice de l'enfant, l'éducation physique et sportive, l'éducation à la citoyenneté, au droit et aux droits de l'homme, l'enseignement de l'Histoire, de la Philosophie et de l'Éthique, et l'apprentissage des langues, etc.

Une chose est d'autant plus sûre, c'est que l'adoption et l'application de toute méthode d'éducation ne saurait être expérimentée sans le concours ou l'appui des « Grands de ce monde », ceux-là même qui élaborent et apprécient les plans d'éducation : les responsables de l'éducation nationale, les gouvernants, les Chefs d'État à l'endroit desquels nous formulons certaines suggestions et recommandations en vue d'un meilleur devenir de l'éducation à la paix (Chapitre III, 3).

Nous voyons clairement que l'éducation à la paix est une affaire collective (Chapitre III, Conclusion partielle), « un accouchement collectif qui prolonge l'enfantement biologique individuel. (Et) une société qui renonce à prendre en charge sa jeunesse et à la doter des outils d'une promotion optimale, enterre son propre avenir. C'est une société suicidaire 108(*)». L'éducation, en ce sens qu'elle permet à la société de se perpétuer dans son être physique et social, demande que nous la prenons au sérieux, en nous dévouant corps et âme à elle. Elle nous permet de vivre, de persévérer. C'est elle qui nous donne les ressources nécessaires pour combattre dans nos États les injustices et inégalités sociales criardes ; celles qui prennent en otage notre mieux-être, ou le Consensus ou encore la manifestation de la Volonté Générale, de la Raison publique en termes rawlsiens.

Dans le cas échéant, ces maux et vices favorisent le Dissensus en créant les dissensions, empoisonnent la vie nationale, interpellent les consciences à prendre en main leur avenir et celui de leur descendance : il constituerait un autre enjeu non moins négligeable de la politique dans son ensemble.

La réflexion pourra bien se poursuivre pour qui voudra étudier la contribution du Mensonge et de l'Ignorance, dont font usage les hommes politiques pour mieux exploiter les citoyens, mieux régner ou pour atteindre des intérêts égoïstes, au Consensus et/ou au Dissensus. Dans une autre approche on cherchera à savoir si le Mentir qui est naturellement tant décrié, peut être conseillé dans certaines situations qui menaceraient la vie politique nationale ; autrement l'on voudra comprendre comment l'Homme politique se sert-il de l'Ignorance ou du Non-savoir des masses populaires pour les conduire comme des moutons avec un seul bâton, alors qu'il lui fallait autant de bâtons que de têtes ?

* 107 En paraphrasant son éminence feu Joseph Ki-Zerbo, nous pouvons dire que pour mieux éduquer à la paix il faut forger la personnalité des jeunes en même temps qu'on leur inculque des attitudes et des comportements souhaités. Car pour l'auteur de Éduquer ou périr, « il n'a pas de vie sociale sans valeurs souhaitées, généralement inculquées par l'éducation au sens large du terme ».

* 108 Joseph Ki-ZErbo, op. cit. p.15.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon