3.2.2.2
Le modèle des erreurs (buggy model)
Cette deuxième méthode est une extension de la
précédente. Introduite par J.S. Brown et R.R. Burton [Delestre
00], elle consiste à adjoindre aux données issues de la
méthode en couche une liste d'erreurs qu'a commises l'apprenant. Le but
est alors d'examiner ces bugs et d'essayer de comprendre leurs origines en les
comparant à une liste d'erreurs typiques déjà
observées, permettant alors d'améliorer les stratégies
pédagogiques du système. Par la suite l'avènement de
l'intelligence artificielle distribuée et principalement
l'avènement des systèmes multi agents a permis de remplacer cette
liste statique d'erreur par la négociation entre agents.
Différents agents adoptent chacun un point de vue sur l'état de
connaissance et stratégie de résolution de l'apprenant. Ensuite,
de par les interactions entre l'apprenant et le système, les agents, par
échange de « points de vue », tentent alors de faire
émerger un profil cohérent.
3.2.2.3
Le modèle stéréotypé
Dans un modèle stéréotypé les
propriétés et les connaissances des utilisateurs sont
également représentées avec des combinaisons des valeurs,
qui sont assignées aux stéréotypes, tels que le :
débutant, intermédiaire, expert. Un utilisateur hérite
alors toutes les propriétés définies pour un
stéréotype.
3.2.3
Système hypermédia adaptatif ou adaptable
Une distinction claire doit être faite entre les
systèmes hypermédias personnalisables, appelés
adaptables, et les systèmes adaptatifs [Koch 00]. Dans les deux cas
d'utilisateur joue un rôle central et le but final est d'offrir un
système personnalisé. Ils diffèrent dans la manière
d'adaptation.
Un système hypermédia adaptable
permet à l'utilisateur de configurer le système en changeant
quelques paramètres, ce qui permet au système d'adapter son
comportement. C'est un système externe ou l'utilisateur qui
décide quand son modèle devrait être changé, par
exemple au début d'une session.
Un système hypermédia adaptatif
est un système qui s'adapte de façon autonome au modèle de
l'utilisateur. Il suit le comportement de l'utilisateur et l'enregistre dans
un modèle de l'utilisateur et adapte le système dynamiquement
à l'état actuel du modèle d'utilisateur. Le système
utilise les actions de la navigation de l'utilisateur, ses réponses aux
questionnaires et l'information initiale que l'utilisateur a fournie pour
adapter les noeuds et la navigation. Ces adaptations peuvent être faites
en changeant des présentations prédéfinies ou en
construisant les pages d'après des pièces d'informations. Dans le
dernier cas, une génération dynamique des pages est
effectuée, ces systèmes sont également connus en tant que
systèmes hypermédias dynamiques [De Bra 99] [Koch 00].
3.2.4
Technique d'adaptation
Un hypermédia est composé de pages et de liens,
pour qu'un hypermédia soit adaptatif, il doit pouvoir adapter le contenu
de ces pages et ces liens pour mieux guider l'utilisateur dans son cheminement.
Les techniques utilisées sont l'adaptation du contenu, l'adaptation de
présentation et l'adaptation pour faciliter la navigation [Delestre
00][Brusilovsky 96].
3.2.4.1
L'adaptation du contenu
L'objectif est d'adapter le contenu des pages de
l'hypermédia en fonction des caractéristiques, des
volontés et des buts de l'utilisateur. Ainsi, les utilisateurs qui
accèdent à une même page, mais en ayant des profils
différents, doivent visualiser en fait des pages différentes.
Pour l'instant, très peu de systèmes effectuent une adaptation du
contenu, et lorsqu'ils le font, l'adaptation n'a souvent lieu qu'au niveau des
données textuelles.
3.2.4.2
L'adaptation de présentation
L'objectif de l'adaptation de présentation est
d'adapter les dispositions visuelles aux préférences ou aux
besoins de l'utilisateur. Les méthodes pour la présentation
adaptative aident l'utilisateur avec une disposition ou une langue
appropriée. L'adaptation consiste à des changements dans la
présentation. Parfois ces changements se produisent simultanément
avec l'adaptation du contenu. Des méthodes et des techniques
d'adaptation de présentation sont souvent groupées avec celles de
l'adaptation du contenu. Dans ce travail elles sont présentées
séparément afin de distinguer les méthodes et les
techniques qui produisent des modifications dans la disposition et les
techniques qui changent le contenu montré à utilisateur.
Les méthodes de la présentation adaptative sont
: La méthode multi langues, l'objectif de cette méthode est
l'adaptation à la langue préférée à
l'utilisateur. La méthode de variation de disposition inclut toutes les
solutions de changement possibles dans une présentation, par exemple
couleur, taille de police ou type de police, taille maximum d'images,
orientation des textes, etc.
3.2.4.3
L'adaptation pour faciliter la navigation
Son objectif est d'aider l'utilisateur à se
repérer dans l'hyperespace ou à l'inciter, voire l'obliger,
à utiliser certains liens plutôt que d'autres. Différentes
techniques ont été développées, entre autres; le
guidage direct, l'ordonnancement des liens, le masquage des liens, l'annotation
des liens ou encore les cartes adaptatives [Brusilovsky 98].
3.2.4.3.1
Le guidage direct
Cette technique a été la première
utilisée régulièrement, car très simple et
facilement implémentable. Elle est basée sur l'ajout d'un lien
hypertexte nommé souvent « suivant » (next en anglais), qui
permet d'accéder à la meilleur page suivante, qui est en
adéquation avec les objectifs et/ou les capacités de
l'utilisateur.
On peut utiliser cette technique en laissant les autres
hyperliens existant au préalable ou en les supprimant. Dans ce dernier
cas l'hypertexte perd beaucoup de ses capacités d'exploration, puisque
le système devient totalement linéaire (il conserve toutefois son
aspect dynamique).
En fait, pour être réellement efficace, cette
technique doit être utilisée conjointement avec au moins une des
techniques suivantes.
3.2.4.3.2
L'ordonnancement des liens
L'ordonnancement des liens est une technique qui propose
d'afficher les liens hypertextes suivant un ordre définissant
l'intérêt ou l'importance des pages cibles.
Cette technique ne peut pas être utilisée dans
tous les cas. En effet, on ne peut pas l'utiliser avec des liens contextuels,
c'est-à-dire des liens qui se trouvent au sein de phrases. En fait, on
ne peut pas l'appliquer que sur des liens qui appartiennent à un index,
ou alors à une carte décrivant l'hyperespace du système.
L'intérêt de cette technique est très
controversé. Certaines études ont montré que la non
stabilité d'une liste de liens pour une page donnée pouvait
désorienter l'apprenant. Et au contraire d'autres études ont
montré qu'elle pouvait réduire le temps de navigation.
3.2.4.3.3
Le masquage des liens
La technique dite du masquage de lien consiste à
supprimer les liens hypertextes dont les pages cibles sont soit en
inadéquation avec le modèle de l'utilisateur (trop simples ou
trop compliqués), soit en inadéquation avec les objectifs de
l'utilisateur.
Cette technique est facile à mettre en oeuvre,
puisqu'il suffit, avant d'envoyer la page à l'utilisateur, d'enlever les
liens non désirés, elle permet de réduire la taille de
l'hyperespace pour l'utilisateur. Elle s'applique de plus sur tous les types de
liens, contextuels ou non, avec des activateurs très divers (texte,
bouton, icône, image, etc.).
Cette technique a aussi des défauts ; la suppression
des liens hypertextes peut en effet entraîner chez l'utilisateur une
mauvaise représentation mentale des tenants et aboutissants de chaque
page.
3.2.4.3.4
L'annotation des liens
L'annotation des liens part du principe que l'utilisateur doit
savoir où il va avant d'activer un lien. Il faut donc adjoindre à
chaque lien des explications sur la page cible ou alors définir une
syntaxe ou un codage particulier (par exemple telle icône pour dire que
c'est une aide, telle couleur pour dire qu'il s'agit d'un exemple, etc.)
[Brusilovsky et al 95].
A la différence des commentaires que l'on peut ajouter
à nos liens et images de pages HTML, les annotations de liens, pour
être efficaces, doivent être fonction de l'utilisateur.
Cette technique, assez simple à mettre en oeuvre, peut
être utilisée pour tous les types de liens, et ne semble pas avoir
d'effets de bord néfastes.
3.2.4.3.5
Les cartes adaptatives
Les cartes, ou map en anglais, permettent de présenter
à l'utilisateur, l'organisation de l'hyperespace, à l'aide de
liens, soit sous forme textuelle (dans ce cas nous avons souvent une
représentation hiérarchique de l'hyperespace), soit sous forme
graphique. Dès lors, il est possible de présenter à
l'utilisateur une organisation plus ou mois simplifié en fonction de son
profil.
Bien entendu, l'ensemble de ces méthodes peuvent et
même doivent être combinées. Par exemple le système
ISIS-Tutor [Brusilovsky 97] utilise les techniques de guidage direct, de
masquage de liens et d'annotation de liens.
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