6-1-2-L'augmentation de la fréquence de
décharge des motoneurones
Duchateau et Hainaut (2003), dans les effets de l'entrainement
aux mouvements rapides, distinguent 3 mécanismes importants qui sont :
La fréquence maximale de la décharge des
motoneurones ;
L'augmentation de fréquence en début de mouvement
;
L'apparition « d'extras doublets ».
6-1-2-1-La fréquence maximale de
décharge
D'après Sale (2003), l'entrainement est susceptible
d'augmenter la fréquence maximale de décharge des unités
motrices, permettant ainsi une production des forces supérieures.
Duchateau et Hainaut (2003) obtiennent une augmentation de la fréquence
maximale de décharge des unités motrices après
entrainement dynamique.
6-1-2-2-L'augmentation de la fréquence en
début de contraction
Sale (2003) illustre l'effet de l'augmentation de la
fréquence des impulsions sur la production de la force, la pente de
montée en force (facteur important de l'explosivité) est
améliorée. Les sujets sont capables de parvenir plus rapidement
à leur force maximale.
6-1-2-3-L'apparition « d'extra-doublets
» au niveau des impulsions
Van Custem et coll. (1998) ont découvert que
l'augmentation de fréquence des impulsions lors d'exercices dynamiques
pouvait s'accompagner d'impulsions très rapprochées
appelées (par 2) « extra-doublets ». Avant un entrainement
dynamique, il a noté 5,2% de doublets dans les UM
repérées. Après un entrainement il a trouvé 32,7%.
Il a noté même parfois des répétitions des doublets.
Certaines UM montrent des doublets non pas au début de la contraction
mais plus tard. Selon Duchateau et Hainaut (2003) ces doublets contribuent
à l'augmentation au niveau de montée de force.
6-1-3-Synchronisation des unités motrices
Le recrutement des unités motrices joue ici un rôle
fondamental. Les unités motrices sont normalement recrutées de
manière asynchrone; elles ne sont pas toutes actives en même
temps. La synchronisation est le processus par lequel de nombreuses fibres vont
se contracter de concert et ainsi additionner leurs effets. Elle est un
phénomène très répandu dans le vivant. Par exemple,
nos rythmes biologiques sont synchronisés sur l'alternance jour-nuit ;
la reproduction des coraux est synchronisée sur la pleine lune. Au
niveau musculaire, la synchronisation des fibres permet au muscle de
développer davantage de force. Pour Duchateau et Haineau (2003), la
synchronisation est un phénomène indubitable aujourd'hui pour
expliquer l'efficacité des mouvements rapides (Enoka 1997). Les
études de Milner-Brown et coll. (1973) qui ont montré que la
synchronisation des unités motrices sur les muscles de la main
était plus grande chez des haltérophilies que chez des
sédentaires sont remises en cause par la technique d'EMG de surface
utilisée. Pour Stemmler (2002) l'amélioration de la
synchronisation des UM influence la montée de la force.
62L'élasticitédusystème«tendonmuscle»
Les 3 mécanismes nerveux permettent d'augmenter la vitesse
de la contraction volontaire après un entrainement avec efforts
dynamiques. Ils ne sont pas spécifiques à la pliométrie
mais communs à tous les mouvements rapides. Les mécanismes
spécifiques au CER (SSC) sont l'élasticité du tendon et du
muscle. Le SSC provoque une augmentation de la force musculaire. Historiquement
c'est le tendon qui a été placé la cause de cette
augmentation : le tendon jouait un rôle d'un élastique qui
emmagasinait et restituait l'énergie. Aujourd'hui, en découvrant
des propriétés élastiques du muscle, on envisage un
rôle pour les deux éléments.
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