« l'unicité-universalité » de Jésus-Christ dans la foi chrétienne. Préambule pour une théologie des religions chez Jacques Dupuis( Télécharger le fichier original )par Antoine BASUNGA Nzinga,sj ITCJ - Théologien 2008 |
3. La Centralité du Christ dans la théologie oecuménique et dans la théologie des religions.3.1. L'oecuménisme.Dans son décret, Unitatis Redintegratio sur l'oecuménisme, le concile insiste sur la méthode et la manière d'exprimer la foi chrétienne. Celles-ci ne doivent en aucun cas se substituer à des obstacles pour un vrai dialogue avec les frères : « dans le dialogue oecuménique, les théologiens catholiques fidèles à la doctrine de l'Eglise, doivent procéder en conduisant leurs recherches sur les divins mystères, en union avec les frères séparés, dans l'amour de la vérité, la charité et l'humilité » (UR n°11). Au départ de tout dialogue oecuménique, les dispositions d'amour de la vérité, de charité et d'humilité s'imposent comme conditions essentielles pouvant mener au résultat escompté. Dans cette démarche, il est cependant demandé de tenir compte de la « hiérarchie » des vérités qui fondent la foi chrétienne : le mystère du Christ doit être pris dans toute sa dimension absolue. Pour J. Dupuis, la foi chrétienne n'a plus rien d'absolu à amener dans le concert de l'oecuménisme et du dialogue interreligieux, sinon son christocentrisme. Pourtant, enchaîne-t-il, « dans les deux domaines précités [oecuménique et dialogue interreligieux], la véritable question qui se pose est celle du rapport des vérités subalternes au mystère absolu de Jésus-Christ, fondement de la foi ; non de leur rapport au mystère de l'Eglise catholique, elle-même une vérité dérivée »12(*). Depuis l'encyclique Mystici Corporis (1943) de Pie XII, l'oecuménisme catholique dit préconciliaire a posé le problème oecuménique en terme de rapport horizontal des autres « Eglises ». Il était question de préconiser un oecuménisme de retour à la véritable Eglise du Christ. Cela n'est pas le cas pour Vatican II. En effet, à l'issue de Vatican II, l'on est porté à une évidence : la perspective christologique s'est imposée à l'ecclésiologie du concile. Selon cette perspective, la véritable question en théologie oecuménique se fonde sur le rapport vertical des Eglises et des communautés chrétiennes. Autrement dit, l'oecuménisme devient un oecuménisme de la réunion des Eglises séparées, de la recomposition de l'unité idéale autour du mystère de Jésus-Christ. Ainsi, le concile arrive à une pleine reconnaissance de « l'ecclésialité » des Eglises orthodoxes. L'Eglise catholique reconnaît les grandes valeurs, les dons du Saint Esprit qui existent en dehors de ses limites visibles : telles la parole de Dieu écrite, la vie de la grâce, la foi, l'expérience et la charité. « En conséquence, les Eglises et communautés séparées, bien que nous les croyions victimes de déficiences, ne sont nullement dépourvues de signification et de valeur dans la mystère du salut » (UR, n°3). Car l'esprit du Christ ne refuse pas de se servir d'elles comme de moyens de salut dont la force dérive de la plénitude de grâce et de vérité qui a été confiée à l'Eglise catholique. Certes, il a fallu une grande force spirituelle aux pères conciliaires pour lire la volonté divine à travers l'opacité les signes du temps d'aujourd'hui. Pourtant pour Dieu, même les ténèbres ne sont pas ténèbres. * 12 Jacques Dupuis, Op. Cit. , p. 123. |
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