IV A PROPOS DU MONDE
ASSOCIATIF : plusieurs façons d'aborder les différences
culturelles selon les associations
Le monde associatif, lui aussi a son rôle à jouer
dans la prise en considération des différences. Voyons quelques
exemples d'associations dans le Nord-Pas de Calais qui, de près ou de
loin, connaissent la problématique de l'interculturalité.
IV.1. Des associations aux
objectifs interculturels
L'Association Formation Education Culture (AFEC) et l'Union
Nationale des Associations Régionales Etudes et Chantiers (UNAREC) sont
deux associations dont l'un des objectifs est de favoriser la communication
interculturelle.
L'AFEC :
Notons que pour la responsable chargée du pôle
« inter culturalité » à l'AFEC,
l'interculturalisme concerne « le respect et la mise en lien des
différentes cultures afin qu'elles s'enrichissent ».
Plusieurs actions allant dans ce sens sont mises en place par
l'association (cf. annexe 4 page 67) :
- des activités dans les écoles maternelles et
élémentaires pour développer la sensibilité, la
créativité et favoriser l'expression.
Les activités sont diverses : initiations au
théâtre, à la musique, au chant, aux contes et aux arts
plastiques... notamment auprès d'enfants issus de milieu
défavorisé.
- des stages appelés « Ensemble vers
l'emploi » dont l'objectif est de rendre autonomes et actifs des
lycéens professionnels démotivés, de leur redonner
confiance, tant en eux-mêmes que dans les adultes et les institutions. Il
s'agit aussi d'informer sur les aides à la recherche d'un emploi.
Ces temps « vers l'emploi » sont
organisés soit durant le temps scolaire soit durant plusieurs jours, en
dehors du lycée.
- des stages de formation permanente pour développer
auprès de chacun la compréhension des autres cultures, permettre
un travail sur soi pour mieux appréhender sa relation à
l'autre.
Ces stages de formation s'adressent à tous ceux qui
sont en contact avec des personnes issues des vagues d'immigration ou de
manière plus générale, en contact avec des cultures
diverses. Ils se décomposent en trois parties. Dans un premier temps,
les intervenants donnent des éléments de compréhension sur
l'immigration, tant d'un point de vue historique, économique,
sociologique que philosophique. Le deuxième temps concerne l'inter
culturalité en soi, il s'agit d'en expliquer ses tenants et ses
aboutissants. Enfin, le troisième temps est davantage tourné vers
la pratique : comment vivre la relation avec une différence
culturelle ? Le but étant surtout de former les responsables des
institutions (sociales entre autre) à pouvoir comprendre les
immigrés. Entre huit et dix intervenants animent ces formations, ils ont
des diplômes différents mais tous s'intéressent à
l'inter culturalité : par exemple, l'AFEC fait appel à des
metteurs en scène, des sociologues... La troisième partie de la
session permet la mise en place de jeux de rôle. Les
« élèves » sont mis en situation dans leur
pratique professionnelle au contact des autres (cf. annexe 5 page 69).
L'AFEC organise bientôt une formation vers des
policiers. La relation entre la police et les jeunes de quartier est souvent
conflictuelle, c'est sur cette base que se monte cette formation.
J'ai souhaité participer à l'un de ces temps de
formation mais avant le délai de rendu de mon mémoire, aucun
n'était organisé à l'égard des travailleurs
sociaux.
L'UNAREC :
L'association organise des chantiers internationaux de jeunes
volontaires - dès 14 ans. Ces chantiers concernent l'aménagement
d'espaces naturels et la restauration de patrimoine et visent
l'amélioration des conditions de vie des populations locales. Chaque
année, les associations Etudes ET Chantiers accueillent
près de 900 volontaires encadrés par 150 animateurs.
C'est en cherchant un poste de direction en Centre de Vacances
et Loisirs pour l'été que j'ai rencontré Etudes ET
Chantiers. Après avoir eu une réponse positive quant à ma
candidature, l'association m'a proposé de suivre une de leur formation
pour l'ensemble des animateurs en mai.
Lors de la formation, j'ai pris connaissance du projet
éducatif de l'association (cf. annexe 6 page 71). Je me suis ainsi
aperçu que celle-ci attache une grande importance à
l'interculturalité, notamment en raison de la diversité des
nationalités présente sur les chantiers. Au cours de la
formation, il nous a donc été proposé une sensibilisation
à l'interculturel. Cette sensibilisation s'est déroulée en
deux temps. Dans la première partie, nous avons fait un jeu. Nous avons
été invité par un couple d'Albatros et avons essayé
d'échanger avec lui (cf. annexe 7 page 75). Dans la seconde partie, nous
avons décri cette rencontre puis parlé de la manière dont
nous l'avions vécu : entre crainte de la méconnaissance,
plaisir de découvrir, frustration... Le but de cette sensibilisation
était de nous faire prendre conscience que nous regardons le monde qui
nous entoure en fonction de nos propres codes culturels et que par
conséquence nous agissons en fonction de ces codes, or ils ne sont pas
forcément les mêmes dans la société d'accueil.
En parcourant les différents livres mis à notre
disposition au cours de la formation, je me suis rendue compte qu'une multitude
d'autres jeux du type de celui de l' « Albatros »
existent. Ces jeux sont facilement exploitables dans l'animation. Veuillez en
trouver quelques uns dans le livre : Tous différents, tous
égaux, Kit pédagogique, Centre européen de la
jeunesse, 1995. Disponible aussi sur Internet à l'adresse
suivante :
http://www.coe.int/T/E/Human_Rights/ECRI/3-Educational_resources/Education_Pack/Kit%20pedagogique.pdf
Remarque :
Bon nombre d'autres associations pensent avoir pour objectif
l'interculturalité, mais certaines d'entres elles sont des lieux
où se retrouve une seule et unique communauté (ex :
Association Franco-tunisienne Le Renouveau à Tourcoing). Il n'est pas
toujours facile de distinguer les deux types d'associations.
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