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Jésus-Christ, Résurrection et Vie pour le croyant Lobi en route pour l'au-delà. Lecture africaine de Jn 11,1-44.

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par Sansan Hervé POODA
Université Catholique de l'Afrique de l'Ouest (U.C.A.O.), Unité Universitaire d'Abidjan (U.U.A.) - Licence Canonique (Maîtrise académique) en Théologie Biblique 2007
  

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TROISIEME PARTIE
Jésus-Christ, chemin et vie du croyant lobi en route pour l'au-delà :

Pour une inculturation du message chrétien sur la mort
chez les Lobi.

Introduction à la Partie

Dans cette troisième partie de notre parcours biblique et théologique, il s'agira de confronter la conception lobi de la vie et de la mort à la Parole de Dieu, surtout à l'épisode de la résurrection de Lazare en Jn 11,1-44. Il ne s'agit pas seulement de comparer les deux premières parties de notre étude, mais surtout de faire dialoguer les deux cultures biblique et lobi. Nous ambitionnons poser à la Parole de Dieu les questions des Lobi en quête de lumière et de salut pour ensuite dégager les véritables pistes où ce peuple africain devra s'engager pour parvenir à la pleine libération avec le Christ. Une telle herméneutique africaine de la Parole de Dieu devra déboucher sur des propositions pastorales, pour une inculturation248 réelle du message chrétien sur la vie avec le Ressuscité, dans l'aujourd'hui des Lobi. Nous pensons que ceux-ci ont dans leur culture des « pierres d'attente » ou des « semences du Verbe » sur lesquelles la Parole de Dieu devrait être semée pour porter réellement du fruit qui demeure. Nous pensons que c'est là la gageure de la nouvelle évangélisation que le premier synode africain appelle de tous ses voeux249.

Chapitre 5 : Lecture théologique africaine lobi de Jn 11, 1-44

Introduction

Après avoir étudié la péricope johannique selon les méthodes exégétiques traditionnelles et au sortir d'une étude du thème de la mort et de la vie en milieu africain lobi,

248 Nous souscrivons entièrement à la définition de l'inculturation donnée par l'Exhortation post-synodale Ecclesia in Africa du pape JEAN-PAUL II qui la rend intime à l'acte d'évangélisation même : « L'inculturation comprend une double dimension : d'une part, ``une intime transformation des authentiques valeurs culturelles par leur intégration dans le christianisme'' et d'autre part, ``l'enracinement du christianisme dans les diverses cultures'' », EIA n°59.

249 Cf. JEAN-PAUL II, Exhortation post-synodale Ecclesia in Africa, Cité du Vatican, Libreria Editrice Vaticana, 1995, n° 47 et n° 66.

il convient de tenter une lecture africaine de la Parole de Dieu pour en saisir toutes les nuances et toutes les difficultés possibles. Nous pensons qu'une telle herméneutique est une véritable oeuvre théologique dans le contexte actuel de nos églises où la Bible n'est pas encore partout accessible à la plupart des chrétiens250. Mais la Parole de Dieu, par sa nouveauté, éclaire toute culture humaine dans laquelle elle entre. Elle pousse à la conversion et à un changement de mentalité. Nous verrons dans quelle mesure elle peut éclairer la culture des Lobi et quelles conversions les Lobi doivent effectuer pour entrer dans la grâce nouvelle de l'Evangile. Mais pour être comprise des Lobi comme Bonne Nouvelle, cette Parole de Dieu doit se mouler dans le langage culturel et religieux compréhensible des Lobi. C'est à une telle convergence ou conciliation des cultures, biblique et lobi, que nous voulons aboutir à la fin de ce chapitre.

1 - Traduction de Jn 11, 1-44 en langue des Lobi

La langue des Lobi est appelée lobiri. Ce parler des Lobi comporte plusieurs variantes dialectales. Mais tous les Lobi se comprennent sans peine.

Il existe plusieurs traductions de la péricope de Jn 11, 1-44 en langue lobiri. Mais nous voulons tenter ici une traduction personnelle à la suite de l'analyse exégétique que nous avons faite dans la première partie de notre travail. Cela nous permettra de mettre à nu quelques problèmes qu'on peut rencontrer dans la traduction du texte original grec dans nos langues traditionnelles africaines. Nous pensons que traduire la Parole de Dieu dans nos langues africaines est le premier lieu d'inculturation et d'herméneutique du message divin251. Nous savons comment la traduction de la Bible hébraïque en grec (la LXX) a permis la fécondité théologique des premiers siècles du christianisme. Il s'agira de traduire la péricope johannique étudiée pour la société des Lobi252.

250 Voir A. KABASELE MUKENGE, Lire la Bible dans une société en crise. Etudes d 'herméneutique interculturelle, Kinshasa/RDC, Mediaspaul, 2005, pp. 32-63.

251 C'est d'ailleurs l'avis de J. NGALULA, La mission chrétienne à la rencontre des langues humaines, Kinshasa, Mediaspaul, 2003, p. 156, où elle écrit que « l'entreprise de traduction est certes déjà un premier pas vers l'inculturation ». C'est aussi l'avis du Synode national burkinabé ténu à Ouagadougou du 22 au 28 novembre 1999 sur le thème ``Eglise-famille de Dieu, ferment du monde nouveau,'' qui cite comme premier acte d'inculturation, la traduction de la Parole de Dieu et des textes liturgiques dans les langues africaines locales. Cf. CONFERENCE EPISCOPALE BURKINA-NIGER, Eglise-Famille de Dieu, ferment du monde nouveau. Orientations pastorales post-synodales, Ouagadougou, F.G.Z. Trading, 2001, n°19, p. 18.

252 Nous traduisons la péricope en lobiri à partir du texte grec de NESTLE-ALAND, Novum Testamentum Graece et Latine, D-Stuttgart, Deutsche Bibelgesellschaft, 1984.

1.1. Traduction personnelle de Jn 11, 1-44 en langue des Lobi.

1- Grec: 'Hv öE~ tt.ç a~oOEv~'Sv, Aa~(apoç a~~o' BfOavLaç,E~K tf'Sç K~~~fç MapLaç Kat. 'Ma~pOaç tf'S ç a~öE)4f'Sç aU~tf'Sç. Lobiri : D< n k** khor kûn b<$l n doni Lazar*s<, then<

Betan<as< ra, Mar<am na 'w** Ækh$r Marta w* du*253. Traduction en français : Il y
avait un malade, Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de sa soeur Marthe.
2- f!v öE'

f' a~)Et.'Icaoa to'v KU~pt.ov ~U'p $ Kat.'E~Kpa~%aoa toiç iióöaç aU~toi tat.'Sç Opt.%t.'v

Map t.a'1L aU~tf'Sç, f &ç

o" a~öE)4o'ç Aa~(apoç f~OOE~vEt.. Mar<am k$ k** deeri niin k$ n hùn< daw$ j**

Kt<n na s'a f*f* wù n$$ na `w** yùsuun, y< ûkuun Lazar*s< d< n k**
kho. Marie était celle qui oignit le Seigneur de parfum et lui essuya les pieds avec ses

cheveux; c'était son frère Lazare qui était malade. 3- a~1TEI0tEt.)av oU!v at. "a~öE)4at. ' iipo'ç

aU~to'v (

)E~yoUoat. KU~pt.E, t.'öE àv 4t.)Et.'Sç a~OOEvEt.'S. D< þkh$na na th so Kt<n na

thaak$ : h<n$, `wùr$ f< n nan< ph<n$ khoo. Les soeurs envoyèrent donc dire à Jésus : "Seigneur, celui que tu aimes est malade." 4- a~KoU~oaç öE 'o" 'IfooU'Sç Et.!1TEvaU-tff"

a, GOEIvEt.a oU~K E)Ott.v iipo' ç OaIvatov a~))+U"1TE'p tf'S ç öoI%fç toU 'SOEoU'S , t.Uva öo%aoOf'S$ o " Ut."o'ç toU'S

aU~tf'Sç Yesu n<$n< m a sor : da do khoo y< k$ n galal< khir
MOEoU'S

öt.' .

ra ga s< thaale Thâgba n `li kpalkar< s< d< kpalkha Thâgbaa Bikuun
d<khâ254. À cette nouvelle, Jésus dit : "Cette maladie ne mène pas à la mort, elle est pour la

f~ya~iTa tf'v

gloire de Dieu : afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle". 5- öE' o" 'IfooU'Sç

Ma~pOav Kat. 'tf'v a~öE)4f'v aU~tf'Sç Kat. 'to'v Aa~(apov . Yesu k** nar Marta na `w**

þkh$r na Lazar*s<. Or Jésus aimait Marthe et sa soeur et Lazare. 6- ~"ç oU!v f)KoUoEv

a~UOEvEt.'S, t6tE hE'v E'LEt.vEvE~v & c f!v tó~~$ öU~o

$ o-tt. ipE~paç, S< m a n<$n< aa d< n

k** khuur< ra k$, a toore wiri yeny* wo kâk$ a k** han<. Quand il apprit que

celui-ci était malade, il demeura deux jours encore dans le lieu où il se trouvait; 7- E'iEt.ta

~Eta' to&to )E~yEt. tot.'Sç (

paOftat.'Sç a)y(i)ILEv Et.'ç tf'v 'IoUöaLav ia~)t.v. D<kan< d<phâ, a sor

`w** kpâkpaandara ra : s< buri gala Yudaya ra wo. Alors seulement, il dit aux

disciples : "Allons de nouveau en Judée." 8- aU~t~'S$ ot." (

.iaOftai)E~yoUOt.v p"a1313i, vIv a)y()ILEv

253 Nous avons translittéré Aá"apoc, BiOaviac, Mapiac, Mápoac par Lazar*s<, Betan<as<, Mar<am, Marta, à partir directement du grec au lieu du français comme nous le rencontrons dans les traductions liturgiques qui existent en milieu lobi. Nous avons voulu ainsi « lobiriser » ces noms de lieu ou de personnes. Cela nous amène à souhaiter que les traducteurs en langues africaines partent directement des textes originaux pour traduire la Bible tout en tenant compte du génie propre de leurs langues.

254 Ici la notion de ~~~~a (gloire) nous a posé problème. Les Lobi ne connaissent pas de royaume ou d'autorité centralisée. La traduction de la gloire ou de la glorification pose problème dans une telle société. Nous avons opté de traduire gloire par Kpalkari qui a un sens proche aussi de louange et d'honneur, plus fort que le simple respect humain ou d<f<r< en lobiri.

KaL~ i" ~ELlc , KaL~ 1Ta~)Lvf"1Ta~yELcE~KELl; D< `w** kpâkpaandara so w*r : Rab<, da ti d* D<d<<rdaa, da do dêlê bù* k$ Jù<f<thùn* qaal wù dùùr f< na bùkana

ga, s< fa n qaal f< bur f< k$r le ! Ses disciples lui dirent : "Rabbi, tout
ré cemment les Juifs cherchaient à te lapider, et tu retournes là-bas!"
9- a~(

1TEKPLIei 'IiOoflc

öc~öEKa &

of~xL 'cpaL~ EL'OLv tilc itE~pac; E~a~v tLc 1TEpL1Tatil$ E~v til$ i"~E~pa$, of~ 1TpooKó1TtEL, o-tL to~
toO K6OLof tof~tof

)E~1TEL dee w$$r : da do l<$r nyù*r qeny* wiri n
Yesu4~lc

phâ cùùna ga, a tibil na q<<r na wiri, a na be n** hù*ra ga didoni a n q<r$ d<< k$ h<r$w$ ; Jésus répondit : "N'y a-t-il pas douze heures de jour? Si quelqu'un marche le jour, il ne bute pas, parce qu'il voit la lumière de ce monde; 10- E~a~v öE~ tLc

1TEpL1Tatil$ E~v til$ vfKtL~ , 1TpoOK

1TtEL,o-tL to~ 4 ~l c of~K E)~tLvE~v af~t~l$. S< q]t$ k$ n

q<<r< d<t<n* na be n** hù*ra didoni h<r$w$ na hana wa. Mais s'il marche la
nuit, il bute, parce que la lumière n 'est pas en lui."
11- Ta&ta EL!1TEv, KaL ~ILEta~ toflto )E~yEL

(Aa~(apoc o" 4L~)oc uiv

af~toLlc KEKo(a~))a~ 1TopEf'opaL L-va E~%f1TvL'oc) . A m<<n<
af~tóvL'4LitaL

qele p<, a so w$r$ d<phâ : as< kuun Lazar*s< daar$; s< ma gaal na jaa wù255. Il dit cela, et ensuite : "Notre ami Lazare repose, leur dit-il; mais je vais aller le réveiller". 12- EL!1Tav of!v oL" paeitaL~

af~t~l$Kf'pLE, EL~ KEKoL'.LitaL o~Oi~oEtaL. D< `w**

kpâkpaandara so w*r : Kt<n, a do a daar$ a na taar$ d<bara. Les disciples
lui dirent : "Seigneur, s'il repose, il sera sauvé."
13- EL~pi~KEL öE 'o" 'Iiooflc 1TEpL 'toi Oava~tof

af~toi , E~ KELlöE~ E'öo%avo-tL 1TEpL 'tilc KoLILiaE()c toi f-1Tvof .voL )E~yEL S<< do `w** khii

th<m< Yesu n k** so, d< `w$r wer kp<$r a n sor daan daar<. Jésus avait parlé de sa mort, mais eux pensèrent qu 'il parlait du repos du sommeil. 14- totE of!v EL!1TEv

af~toLlc o" 'Iiooflc (

1TappioL~a $Aa~(apoc a~1TE~OavEv, Liir Yesu câ so w$$r : Lazar*s<

khiri, Alors Jésus leur dit ouvertement : "Lazare est mort, 15- KaL~ xaL~p öL' f"pal c L-va

1T LOtEf~U

itE,o-tL of~K i).iiv

E~KELla~))a~ a)y~~Ev 1Tpo~c af~tóv. S< d< da m$$r$ n$r$ra

didoni ma k** hale ga thaale n< tu sobor; s< s< gala le `w** pa. Et je me
réjouis pour vous de n'avoir pas été là-bas, afin que vous croyiez. Mais allons auprès de lui!"

16- EL!1TEv of!v €)~~al c o" )Ey6ILEvoc 3L~öftoc toLlc (

ofj.tpaeitaLlc a)y~ILEv KaL ~i"ILELlc L-va

a~1ToOa~v~~Ev LEt' af~tofl. D< Tomas< k$ wù n wen< D<d<m*s< so `w**

`w*lkhara : s< gala s$r$ d<khâ s< gb$f< s< khi kha na `w*r. Alors Thomas,
appelé Didyme, dit aux condisciples : "Allons, nous aussi, pour mourir avec lui!"
17-

of!v o" 'I&

'E)O~~v EfpEv af~to~v tE~ ooapac i)öi i"IE~ pac E'xovtaE~v t~l$ ~vi~EL~~$iootc Yesu. daan

255 Nous avons eu du mal à rendre le malentendu stylistique de Saint Jean contenu dans ce verset. Pour les Lobi, dormir ( a daar) ou se réveiller (a jaa) n'est pas équivoque. Et pour le Lobi, le sommeil est une action continue, c'est pourquoi la même expression peut traduire `Lazare dort ou s'est endormi'.

y$$ dido a c*r ka bùn* wiri q$na p<. À son arrivée, Jésus trouva Lazare dans le

tombeau depuis quatre jours déjà. 18- öE 'i BiOaviaE~yyiç t~~v 5IEpo0o)~~~()v ~"ç

i!v a~1To~

otaöL'ov öEKa1TE~vtE. B$tan<a na k** hùn* j** na Yeruzal$m d<kt]< ga 256 .

Béthanie était près de Jérusalem, distant d'environ quinze stades 19- 1To))oL 'öE'E~K t(~v

E )i)uI8ELoav 1Tpo~ç ti~v MaIpOav KaL ~MapLa~IL LU va 1TapaLu8iIoc)vtaL av~ta~ç
, IouöaLIc)v 1TEpL ~ toy~

a~öE)4o~~. Ju<f< j*j* k** ther le q] wù q*l Marta na Mar<am haar `w$$

ûkuuni be qira. Et beaucoup d'entre les Juifs étaient venus auprès de Marthe et de Marie pour les consoler au sujet de leur frère. 20- o~!v Ma~pOa ~"ç i)KoVOEv oUtL 'Iioo~~ç

i" E'pxEtaL

vtiOEv a&t~~$

( MapLa~L öE'E~v t~ ~$oL)K~$ .

E~KaOE~(EtoM Marta n<$n< aa Yesu n

1)"1Ti~

q<n$, a caan w*r; s< Mar<am wer k** toore le cù*r. Quand Marthe apprit

que Jésus arrivait, elle alla à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison. 21-

o~!v i " Ma~pOa 1Tpo~ç to~v

'Iioo~~vKl'pLE, EL~i!ç & cEl1TEv o~~K a6v a~1TE~OavEv o" a~öE)4óç (

öE I.Lov

Marta sor Yesu ra : Kt<n, a do f< k** ha k$ ] ûkuun na k** na khi
ga; Marthe dit à Jésus : "Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. 22-

[a~KaL ~vI~v oiöaoUtL oUoa a6v aL~ti~oi$ to~v ~Eo~v öJ~OEL OoL o" . S< n$n$ ra k$ m<
~Eóç))a~]

j<r$ q$r$ fa b<$l< Thâgba ra, Thâgba na ha f$r. Mais maintenant encore, je

sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l'accordera." 23- )E ~yEL a&ti~$ o"

(

'Iioo~~ç a~vaoti~oEtaL o" a~öE)4óç oov. D< Yesu so w*r : af< ûkuun na q<<r$.

Jésus lui dit : "Ton frère ressuscitera." 24- a&t~~$ i'

)E~yEL Ma~pOaoiöa oUtL a~vaOti~OEtaLE~v

ti~$

a~vaota~0ELE~v ti~$

E~

oxa~

ti$ i"

. Marta so w*r : m< j<r$ ana q<<r$ q<<rbù*257

~E~pa$

s< p< < r wiri. "Je sais, dit Marthe, qu 'il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour." 25-

EI1TEv a&ti~$

o" (

'Iioo~~çE~y~~ EL'LL i' a~va~otaoLç KaL~i"

(()i~o" 1TLOtE~~(Ov EL'çE~~E ~Ka6v a~1ToOa~vi$

Yesu(i~oEtaL, so w*r : m$r dù*n q<<r< na y<r; a q]t$ na tu m*r aa khi

rak$ s< ana hanan$ y<r, Jésus lui dit : "Moi, je suis la résurrection et la vie. Qui croit en

to~v aL'

c~va. 1TLOtE~~E

moi, même s'il meurt, vivra; 26- KaL~ 1Ta~ ç o" (~~v KaL ~1TLGtE~~Ov EL~çE~~E ~oi Li ~a~1ToOa~vi$ EL~ç Lç to~~to; S< y]t$ k$ hanan< yiri s'ana tu m*r na khi kper

yuu ga. F< tu y$r$ b$ ? Et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Le croistu?" 27- (

a~~t~~$ vaL~ K~~pLE,E~y~~ 1TE1TL~OtEuKaoUtL O) ~ El o" xpLOto~ç o" vL"o~ç to~~ ~Eo~~)E~yEL o"

EL~ ç to' v KoI oI.iov E~

pxo

I IEvoç. D< so w*r : `w** Kt<n, m< turi sob*r f$r d*

K<r<s<t*s<, Thâgbaa Bikuun k$ n q<n< k$ d<< ra. Elle lui dit : "Oui, Seigneur, je

256 Nous avons traduit ici le sens du verset car il nous était difficile de rendre la notion inconnue des quinze stades environ en lobiri.

257 Nous soulignons et mettons en relief quelques termes de traduction qui nous posent problème et sur lesquels il nous faut revenir particulièrement par la suite. Nous avons opté de nous arrêter seulement sur ces quelques termes à cause de leur intérêt théologique.

crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde." 28- KaL 'to~lto

ELa~1T~l)OEV KaL'E~4~SVtlaEV MapLa~1.L t~~V a~öE)4~~V a~~t~lç )aSOpa] (

EL~1To~lJa ~1To~l0a o" öLöaSOKa)oç

1TaS

KaL~ 4)VELl . A m<<n< m p<, a gaal sa we `w** ùkh$r Mar<am sa

OE pEOtLV

so w*r nûbikaara : D<d<<r ha k$ s< da n we f<. Ayant dit cela, elle s'en alla

appeler sa soeur Marie, lui disant en secret : "Le Maître est là et il t'appelle." 29- E~KELSVT1 öE~

~" ç ~) KoUUEV ~~

yESpOt tax~ ~KaL~ ~)pxEto 1Tpo~ç . A n<$n< m, a q<<r$ k*r* sa gal

a~~tóV

w*r. Celle-ci, à cette nouvelle, se leva bien vite et alla vers lui. 30- o~)1T~ öE'E~)11)~SOEL o"

'Iioo~lE~Lç t~~V K~SF.L11V, a~))' ~!V E)tLE~V t~l] tó1T() ] o-1To1) J)"1T~SVtr1oEV a~~t~ l]i " . Didoni
MaSpOaç

Yesu na k** lô le d<< ra pa; sa ha le `lo kâk$ Marta k** caan wùn<.

Jésus n 'était pas encore arrivé au village, mais il se trouvait toujours à l'endroit où Marthe

était venue à sa rencontre. 31- oL" o~!V 'IovöaLloL oL" o)VtEç LEt' a~~t~lçE~V t l] oL~KLSa] KaL~

1TapaILuOo~SLEVoL a~~t~SV, L'öóVtEç t~~V MapLa~Lo-tL taxEScç a~VESot'q KaL~E~%~l)OEV, iKo)olSOT1oaV a~~t~l] öó%aVtEço-tL ~"1TaSyEL EL'ç to~ LV1LELloV L-Va K)a~SJ~]E~KELl. D< Jù<f<thùn* k$ k**

toona wùn< le cù*r d< wa n q*l wù haar y<n< Mar<am na d< q<<r k*r*

a the, wù kpa w*r$ didoni wù k** kp<$r$ kaara a n gal a b< le. Quand les Juifs qui étaient avec Marie dans la maison et la consolaient la virent se lever bien vite et sortir, ils la suivirent, pensant qu'elle allait au tombeau pour y pleurer. 32- 5H o~!V Map La~IL

~"

ç~!)OEV o-1To1) !V 'Irioo~lç L~öo~loa a1~to~V E'1TEOEV a~~to~l 1Tpo~ç to~~ç 1Tóöaç )ESyovoa (

a1~t~l] K~SpLE,

EL~ ~!ç & (öE o~~K a)V LoV a~1TESOaVEV o" a~öE)4óç. M Mar<am dan< ka Yesu han<, a

y<<n<, a jiri `w** n$$ ra sa so w*r : Kt<n, a do f< k** ha k$ ] ûkuun na k** na khi ga. Arrivée là où était Jésus, Marie, en le voyant, tomba à ses pieds et lui dit : "Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort!" 33- 'Irioo~lç o~!V ~"ç EL!öEV

a~~t~~V K)aLSouaaV KaL 'toiç ovVE)OóVtaç a~~t~l] 'IouöaLSovç K)aLSoVtaç,E~VE.pL4L~Soato t~l]

1TVEVS~atL KaL~ E~taSpa%EVE"avto~V S< m Yesu y<<n< da n kh<< `w*r na Jù<f<thùn*

k$ gb$f<n<kha q], d< tùùr$ haara j** sa nyânyaan wù kp<$r<258. Lorsqu'il la vit pleurer, et pleurer aussi les Juifs qui l'avaient accompagnée, Jésus frémit en son esprit et se troubla. 34-

EL!1TEV1To~ ltEOELSKatE a~~tóV; )ESyouoLV r

a~~t~l]KaL 'K~SpLE, KaL ~.

L'öED< E'pxou

so : kana n< dùù ? D< wù dee w*r : Kt<n, q<na sa y$$n$. Il dit : "Où

l'avez-vous mis?" Ils lui dirent : "Seigneur, viens et vois." 35- o" .E~öaSKpVOEV 'Iroo~lç Yesu

258 Nous avons bien eu du mal à traduire les sentiments de Jésus dans ce verset. Le foie est chez les Lobi le siège des sentiments affectifs. C'est pourquoi nous avons employé l'expression idiomatique `d< tùùr$ haara j**' pour traduire l'émotion violente du verbe E~~.pLFiaSoiaL. Le trouble de Jésus peut bien être compris en lobiri par sa nyânyaan wù kp<$r< que nous avons employé. Pour les Lobi, tout trouble en l'homme affecte surtout son esprit.

b<. Jésus versa des larmes. 36- o~!V ot." (

'Iouöat.~ot. t.)öE ()~ c

ii E')EyoV E~4t.')Et. . D<

a~~tóV

Jù<f<thùn* n k** so : h<n$ m a k** b*na wùn< f$w. Les Juifs dirent alors :

"Voyez comme il l'aimait!" 37- öE'E~%a~~t()~V

EiiiaVo)~KE~öi'Vato &

o~t t.VE~c toc o" a~VoL%ac
o~4Oa)Loic to~ ~tU4)o~ ~iiot.~~oat. t.-Va Kat. ~&

to~~c

o~toc t~~ a~iioOa~V~$; S< 'w$kha 'w$$ thêtiin

k** sor : `w*r k$ kh$r< nyaar nyin&, a na k** na punu na cùù a na n

khi ga ? Mais quelques-uns d'entre eux dirent : "Ne pouvait-il pas, lui qui a ouvert les

yeux de l'aveugle, faire aussi que celui-ci ne mourût pas?" 38- 'Iioo~~c o~!V iia~)t.V

E~~.pt.IL()~LEVocE~V E"airt()~$ E'pXEtat. Et.~c to~

LV1LEt.~oV~!V öE ~ Oii1~)at.oV Kat. ~)t.'OocE~iiE~KEt.toE~ii'

a~~ t()~$ D< buri thù Yesu haar j** d< gal le kaara; gbâgbâkakpolo k** g< d<

wù gba bùkaar a s*v<na. Alors Jésus, frémissant à nouveau en lui-même, se rend au

tombeau. C'était une grotte, avec une pierre placée par-dessus. 39- o" (

)E~yEt. 'Iliootc a)patE

to~V )t.~OoV. )E~yEt. a~~t()~$ i' a~öE)4~ ~toO tEtE)EutllKótoc

Ma~pOaK~~pt.E, ~)ö1 ö(Et., tEtaptat.~oc

ya~ E~Ott.Vp . Yesu sor : n< te bùkaara. D< khidîdaari þkh$r Marta so w*r :

Kt<n, ana n hùn$ p< didoni wiri q$na ha ni. Jésus dit : "Enlevez la pierre!"

Marthe, la soeur du mort, lui dit : "Seigneur, il sent déjà : c'est le quatrième jour." 40- )E~yEt.

a~~t~~$

o" (

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Jésus lui dit : "Ne t'ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu?" 41- ~!paV o~!V to~V

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f$r fù*r< didoni f< n p$ m$r nûu. On enleva donc la pierre. Jésus leva les yeux en haut

et dit : "Père, je te rends grâces de m'avoir écouté. 42- E~y()~ öE' )$öEt.Vo-t t. iia~VtotE~ tov a~Kol'Et.c,

öt.a~ to~V 3X)oV to~V iiEpt.EOt()~ta EIiioV, t.-Va iit.OtE~~O()Ot.Vo-tt. O~ ~ILE a~))a~ a~iiE~OtEt.)ac. M$r$

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kpalam$r< k<$r wù punu wù tu sobor aa f$r th*na m<. Je savais que tu m'écoutes

toujours; mais c'est à cause de la foule qui m'entoure que j'ai parlé, afin qu'ils croient que tu

m 'as envoyé." 43- ta~~ta Et.'ii()~V 4()V~~$LEya~)j

E~Kpa~~yaOEV

Kat. ~Aa~(apE, öE~~po . M

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Cela dit, il s 'écria d'une voix forte : "Lazare, viens dehors!" 44- E~%~~)OEV o" tEOVT1K()~c

to~~c iióöac Kat. ~ta~c XEt.~pac KEt.piat.c Kat. ~~ "31IJt.c a~~toi OoUöapt.'() $öEöE~E~Voc iiEpt.EöE~öEto. )E~yEt.

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dùù n<, n$$ na ny$ na q<$ par khidùceciin `lo. Yesu so w$r : n< l<ma

wù sa faa wù a gal. Le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandelettes, et son
visage était enveloppé d'un suaire. Jésus leur dit : "Déliez-le et laissez-le aller."

Quelles sont les principales difficultés que nous avons rencontrées à la traduction de cette péricope dans la langue africaine des Lobi ? Ces points de difficultés ne peuvent-ils pas être des points d'ancrage du dialogue entre la Parole de Dieu et la langue des Lobi ?

1.2. Difficultés de traduction de la péricope en lobiri

Les difficultés de traduction sont inhérentes à toute traduction même d'une langue à une autre. Mais comme le note Paulin Poucouta, « la traduction est un moment herméneutique important et exigeant. Certes, tous les traducteurs de la Bible se heurtent sensiblement aux mêmes difficultés. Néanmoins, celui qui traduit dans les langues africaines rencontre des pro blèmes supplémentaires 259 ». Le Nigérian Emmanuel Dahunsi cite bien volontiers quelques problèmes que nous avons rencontrés dans la traduction de notre péricope 260: le problème des équivalents de mesure (v. 18 : a~~~~ cr~a~~'wv ~Eia~E'vtE), le problème des expressions techniques comme la gloire (~ó~a : vv. 4.40), la résurrection (a~váotaoig : v. 25), la vie ("w~ ': vv. 25.26) ou le problème des translittérations comme Xpiotóç ou les noms propres comme Aá"apog, B~Oavi'ag, Map~'ag, Mdpoag (v.1). Convaincu qu'une bonne traduction doit être exacte, claire et naturelle comme le souligne Katharine Barnwell,261 voyons de près, par exemple, nos options de traduction des cinq versets centraux de notre texte et les différents problèmes rencontrés.

V. 23 : ``+Av~~tij~oEtcL ~" ~~öE?46ç oou'' a été rendu en lobiri par af< ûkuun na q<<r$

c'est-à-dire ton frère va se lever ou se lèvera. Nous avons bien eu du mal à traduire le terme résurrection. A q<<r en lobiri désigne se lever, se relever, se dresser et aussi marcher, se mouvoir, commencer. Q<<r< n'a donc pas une notion de résurrection au départ. Mais seul le contexte peut apporter une telle nuance262. En fait, comme nous l'avons vu dans la présentation socio-anthropologique des Lobi, il n'existe pratiquement pas de notion formelle de résurrection dans le lobiri. D'aucuns ont traduit l'expression lobi `revenir à la vie' par résurrection. Les textes liturgiques en milieu lobi ont forgé le concept de résurrection par `réveil'. Mais nous trouvons cela peu pertinent car ce concept impose aux Lobi la notion de

259 P. POUCOUTA, Lectures africaines de la Bible, Presses de l'UCAC, 2002, p. 99.

260 Cf. E. A. DAHUNSI, « The problem of translating the Bible into African Languages » dans COLLECTIF, Black Africa and the Bible. L 'Afrique noire et la Bible, Jérusalem, Israel Interfaith Committee, 1972, pp. 117- 120.

261 Cf. K. BARNWELL, Manuel de traduction biblique. Cours d'introduction aux principes de traduction, Nairobi, Société Internationale de Linguistique, 1990, pp. 21-26.

262 Même en grec ~~v~~~tij~i et E~yE~~pL) utilisés pour traduire le fait de la résurrection relèvent du langage symbolique : « Au sens propre, ces deux verbes désignent des expériences de la vie courante et quotidienne » écrit M. GOURGUES, « L'au-delà dans le Nouveau Testament » in Cahiers Evangile n°41, Paris, Cerf, 1982, p. 27.

mort comme sommeil ou repos qu'ils n'ont pas. Nous reviendrons sur ce problème qui nous semble important dans la traduction du message chrétien aux Lobi. Nous pensons que a q<<r traduit mieux la notion de aviatrti263. Cela est plus juste que a jaa (réveil) qu'on a dans les traductions liturgiques lobi. Cette option a été prise par les traducteurs après avoir introduit le concept de mort comme sommeil chez les Lobi264. Comme nous le verrons par la suite, le réveil d'un mort est toujours redouté des Lobi. Personne ne peut désirer cela pour luimême ou pour ses amis.

V. 24 : La résurrection est rendue dans notre texte par q< < rbù* littéralement traduit, le moment de se lever. Seul le contexte nous permet de saisir la notion de résurrection dans ce terme. Pour traduire la résurrection des morts, il importe d'y accoler le qualificatif `mort' pour le rendre compréhensible dans ce sens : Khi-q<<rbù*. La mort se dit khiri en lobiri.

V. 25 : Pour les Lobi, la vie et la vue sont une même réalité. Est vivant celui qui voit encore. Est mort celui qui n'a plus de vue. Le verbe vivre se traduit donc par `avoir la vue' en lobiri (a hana yiri). Pour les Lobi, les aveugles ne sont pas dépourvus de vue puisque cette fonction est compensée et exercée autrement dans la réalité de leur existence. Nous savons comment la notion de voir est importante chez Saint Jean de même que la notion de vie. Le voir/vivre des Lobi ne peut-il pas nous aider à approfondir cette dimension de la théologie johannique ?

V. 26 : Nous avons traduit le `o~~ it~~ ~~1Toe~~TI~j E~~c to~TI ~~~L)öTIc' par na khi kper yuu ga

ne mourra pas complètement. Il faut dire que cela nous a posé un problème car pour les Lobi, on ne meurt jamais éternellement. Les morts ne sont jamais morts. Ils vivent ailleurs. Mais notre traduction est approximative car mourir complètement signifierait plutôt mourir totalement. Mais en réalité, Jésus ne nous promet-il pas de ne jamais mourir totalement ?

V. 27 : Nous avons traduit le ``E~yL)~ 1TE1T~~OtEUK o-tL oi E~! o" XpLoto~c o" u~"o~c to~ö eEo ö o" E~~c

pxóitETIoc'' par `m< turi sob*r f$r d* K<r<s<t*s<, Thâgbaa Bikuun k$

~

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to

TI Ko

oitoTI E~

n q<n< k$ d<< ra' qui respecte la solennité de cette confession de foi de Marthe : je crois vraiment que toi tu es le Christ, le Fils de Dieu qui vient dans le monde ! Ici encore l'idée de `croire' est explicitée par l'adverbe `vraiment'. Nous avons toujours eu du mal à traduire le substantif `foi' en lobiri. Vu l'importance de ce thème chez Saint Jean et dans notre

263 ~~TI~~~t~iti veut dire bien : faire lever, susciter, ressusciter, se lever, s'élever, se dresser selon M. CARREZ et F. MOREL, Dictionnaire Grec-Français du Nouveau Testament, Genève, Labor et Fides, 1984, pp. 33-34.

264 Pourtant si le N.T. comme d'ailleurs la LXX ont employé ~~TI~~citriti et E~yE~~pL) au sens figuré et métaphorique pour désigner la résurrection, c'est que « cet usage métaphorique des deux verbes allait tout naturellement de pair avec celui qui consistait à représenter la mort comme un sommeil, image traditionnelle et courante tant dans la littérature profane que dans la Bible » écrit M. GOURGUES « L'au-delà dans le Nouveau Testament » in Cahiers Evangile n°41, Paris, Cerf, 1982, p. 28.

péricope, nous comprenons la nécessité de trouver une tournure adéquate pour le rendre en lobiri. C'est en tout cas l'une des principales difficultés à résoudre pour permettre aux Lobi de bien lire ce texte de Jn 11,1-44.

1.3. Principales difficultés des Lobi à la lecture de Jn 11, 1-44

Nous voulons dégager les principales difficultés qui peuvent se poser aux Lobi dans la compréhension du message divin contenu dans la péricope johannique que nous avons étudiée. Les problèmes de traduction de la péricope nous ont révélé déjà quelques points de blocage où les Lobi trébuchent dans la lecture de cette Parole de Dieu. Nous nous bornerons à évoquer les difficultés théologiques de ce dialogue que nous prônons entre la Parole de Dieu et la culture des Lobi à partir surtout de notre péricope johannique.

1.3.1. Compréhension lobi des attitudes de Jésus et des principaux personnages du récit

A partir de l'anthropologie lobi, nous pouvons traduire les critiques des Lobi sur les différentes attitudes des personnages ainsi révélées dans notre péricope.

De prime abord, un Lobi jugerait incompréhensible le retard de Jésus avant de rejoindre son ami Lazare malade. Nous avons vu comment les Lobi entourent de grands soins les malades265. L'amitié est sacrée dans cette société. Elle établit une alliance indéfectible entre des personnes et des communautés. Elle impose des devoirs d'assistance mutuelle. Jésus devait accourir à l'appel de ses amis de Béthanie. Et la réaction des deux soeurs à son arrivée est légitime : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ».

Mais l'attitude des deux soeurs peut intriguer plus d'un Lobi qui lirait le texte de Jean 11. Marthe, à l'annonce de l'arrivée de Jésus, va à sa rencontre. Chez les Lobi, cela est compréhensible et traduit la relation d'amitié forte qui devait lier les deux personnes. Mais ordinairement, Marthe rencontrerait Jésus dans les larmes et les lamentations. Cela aurait pour but de l'émouvoir. Mais habituellement, les hommes lobi ne cèdent pas rapidement aux fortes émotions. La réserve de Jésus serait bien indiquée chez les Lobi. Le dialogue engagé avec Marthe serait tout autant compréhensible. Et la plainte de Marthe serait plutôt à interpréter comme une complainte d'une femme éplorée par le deuil de son frère. Mais l'attitude de Marie, restée assise à la maison, est aussi acceptable chez les Lobi. Les deux soeurs ne pouvaient pas abandonner les Juifs qui étaient venus les consoler pour courir à la rencontre du

Maître et ami Jésus266. Mais l'écrivain sacré ne nous permet pas de faire cette interprétation car Marie semblait ignorer l'arrivée de Jésus à moins qu'on ne se base sur le détail où c'est Jésus qui a fait explicitement appel à Marie (cf. v. 28). Marie, informée de l'appel du maître, se lève aussitôt et va vers lui. Le fait que Marthe parle en secret à Marie peut être interprété chez les Lobi comme une note de discrétion ou de complicité, toutes des vertus féminines en pareille circonstance. La présence des Juifs venus de Jérusalem pour consoler les soeurs est une coutume fréquente chez les Lobi aussi. L'interprétation qu'ils ont faite du départ de Marie de la maison est tout à fait lobi267.

De même, les Lobi verront effectivement dans les larmes de Jésus le signe de sa grande amitié pour Lazare et ses soeurs (v.36). Certains parmi eux lui reprocheront d'avoir manqué de rendre visite au malade et d'avoir répondu tardivement à l'appel de ses amis. Ils comprendront son désir de connaître où se situe la tombe de son ami Lazare, mais ils réagiront comme Marthe quand il voudra qu'on exhume le cadavre. Certes, ils apprécieront l'attitude de prière de Jésus devant la tombe, une prière bien expressive avec le visage tourné vers le ciel en signe de référence à l'autorité du Dieu Tout-Puissant qui s'est éloigné de la terre après la faute originelle. Ils respecteront l'autorité de Jésus qui prononce avec force le nom de Lazare pour l'interpeller au-delà de sa tombe. Pour les Lobi, Lazare n'est pas totalement mort. Il vit outre-tombe. Et appeler son nom peut être bien magique. Mais tous les Lobi, devant le spectacle de Lazare sortant de la tombe, s'enfuiraient en poussant des cris de panique. Revenir de la mort ne saurait être une bonne nouvelle pour les Lobi.

1.3.2. Compréhension lobi de la mort-résurrection de Lazare

S'il est vrai que le mystère de la mort-résurrection du Christ est fondamental pour la foi chrétienne (cf. 1 Co 15, 1-23), il peut poser problème dans l'entendement d'un Lobi ordinaire. Nous savons que la mort-résurrection de Lazare est un signe et une préfiguration de la mort-résurrection du Christ268. Les Lobi auront cependant du mal à accepter ce signe comme une béatitude dans leur vie mortelle présente. Et pour cause ?

D'abord, selon le v. 11, Jésus assimile la mort à un repos ou à un sommeil. Cela fait partie désormais de la pensée chrétienne et même occidentale de nos jours. Mais pour les Lobi et certains peuples africains, la mort ne saurait être un quelconque repos ou un sommeil. En

comparant la mort à un sommeil, Jésus s'inculture dans la mentalité juive où la mort était considérée comme un profond sommeil dans le shéol269. La conception de la mort comme sommeil explique l'idée de résurrection comme réveil270. Mais pour les Lobi, il est difficile de traduire la résurrection comme un réveil puisque la mort ne saurait être considérée comme un quelconque sommeil. Bien plus, dans l'épisode de Lazare, ce qui choquerait fondamentalement le Lobi est assurément la réanimation ou la résurrection271. Selon les Lobi, la mort est un voyage vers l'au-delà. C'est une porte qui s'ouvre sur un autre monde de mieux être et de mieux vivre. Ceux qui font l'expérience de ce voyage ne sauraient revenir dans notre ``vallée de larmes''. Ramener Lazare à la vie terrestre ne saurait être aux yeux des Lobi une bonne nouvelle ou un bon signe272. Cela pose problème à ce moment dans la lecture lobi de ce texte qui devrait renforcer la foi des croyants en leur propre résurrection. Dans le même sens, il va sans dire que la mort de Jésus à l'âge de 33 ans, dans la force de la jeunesse, sans laisser de progéniture et de manière infâme sur la croix, est une mauvaise mort et une malemort273 qui scandalisent bien les Lobi. Sa résurrection après trois jours au tombeau ne peut enchanter le Lobi pour qui la mort n'introduit nullement dans un monde néant d'où l'on reviendrait en triomphateur. Un mort, qui disparaît de son tombeau après trois jours, ne peut être qu'un revenant dangereux pour les hommes selon la mentalité des Lobi. La mort et la résurrection de Lazare et partant celles du Christ posent un sérieux problème d'herméneutique aux Lobi.

269 Cf. L'excursus sur la mort et le deuil en context juif de l'Ancien Testament, pp. 32-33.

270 Cf. M. GOURGUES, « L'au-delà dans le Nouveau Testament » in Cahiers Evangile n°41, Paris, Cerf, 1982, p. 28.

271 Il convient de rappeler avec M. E. BOISMARD et A. LAMOUILLE, op. cit., p. 287, à propos de la résurrection de Lazare, que « il ne s'agit pas de ``résurrection'' au sens strict du terme, mais de réanimation de cadavre ». En d'autres termes, les ``résurrections'' de l'A.T. et du N.T. ne sont pas de même nature que la ``résurrection'' du Christ. Comme le dit St Paul, « le Christ une fois ressuscité des morts ne meurt plus, la mort n'exerce plus de pouvoir sur lui » (Rm 6,9) ; en revanche, tous ceux dont la Bible nous dit qu'ils sont ``ressuscités'' sont morts à nouveau, la mort avait encore pouvoir sur eux. C'est ce genre de résurrection qui choquerait réellement les Lobi.

272 J. B. MATAND BULEMBAT, « ``Le Christ est ressuscité d'entre les morts, prémices de ceux qui se sont endormis'' (1Co 15,20). Appartenance au Christ et liens familiaux au village des ancêtres » dans ASSOCIATION PANAFRICAINE DES EXEGETES CATHOLIQUES, Eglise-famille et Perspectives bibliques, Kinshasa, Editions J.B. MATAND et ALII, 1999, p. 146, le souligne bien aussi : « Mais aux yeux d'un africain qui baigne déjà dans une atmosphère où l'on croit à la vie dans l'au-delà, l'affirmation de la résurrection du Christ et des morts risque de ne point constituer une nouveauté ni d'être tout simplement intéressante. En effet, proclamer que le Christ est mort, est ressuscité et est apparu à ses disciples (cf. 1 Co 15, 1- 4) peut ne pas paraître extraordinaire, ne pas constituer une ``nouveauté'' ni même une ``bonne nouvelle'' (to euangelion) » (Sic).

273 C'est aussi l'avis de E.J. PENOUKOU, « Au regard de la thanatologie mina, la mort de Jésus, crucifié comme un criminel, s'inscrit dans la rubrique des mauvaises morts. De ce fait, il n'aurait eu droit ni à la sépulture ni aux funérailles, mais au contraire jeté à la pourriture de la forêt » dans Foi chrétienne et compréhension africaine. Pour une herméneutique mina de la mort et de la résurrection à partir d'une analyse critique de 1Co 15, Tome 1, Institut catholique de Paris, février 1979, p. 434. Par ailleurs, une malemort est une mort funeste et cruelle, une mort infâme. L'Encyclopédie Universalis France S.A. atteste l'existence du terme en français !

Il importe donc de réfléchir à des chemins de relecture lobi inculturée du mystère de la mort et de la résurrection de Jésus, base de notre foi chrétienne. Une telle oeuvre d'inculturation partira aussi d'une critique christique de la mentalité lobi traditionnelle. Il importe en effet que la Parole de Dieu critique aussi cette société lobi, qui doit s'ouvrir à la nouveauté et à la vérité sublime de l'évangile de Jésus-Christ.

2 - Critique chrétienne de la conception lobi de la mort et de la vie

C'est le tour de la Parole de Dieu d'interroger la mentalité lobi dans ses conceptions de la mort et de la vie étudiées dans la deuxième partie de notre travail. Nous partirons surtout des éléments d'analyse de la péricope de Jn 11, 1-44 pour indiquer les chemins de conversion que doivent emprunter les Lobi pour une véritable rencontre avec le Christ. Nous sommes convaincu que cette rencontre ne peut être que le fruit d'un dialogue franc entre la Parole de Dieu et la société lobi274.

2.1. Sur la conception lobi de la maladie

Pour les Lobi, la maladie est toujours causée par une main hostile invisible. Et devant chaque maladie, des consultations divinatoires sont engagées pour découvrir cette cause cachée 275 . Une telle pratique aboutit souvent à des hostilités sociales et familiales dévastatrices. Jésus-Christ en Jn 9, 2-3, s'insurge contre une telle mentalité connue des Juifs. Toute maladie est un cri lancé vers Dieu afin que soient manifestées ses oeuvres ou ses signes comme celui que nous avons en Jn 11. La maladie de Lazare a abouti à la révélation du Dieu Maître de la vie. Et durant tout son ministère public, le Christ s'attaquera à la maladie des hommes pour les en soulager. Au lieu de passer leur temps à consulter et à rechercher les causes cachées de leurs maux, les Lobi sont invités par le Christ à une attitude d'humilité et de foi envers Dieu, source de toute véritable guérison physique et spirituelle. La maladie n'est donc pas une fatalité ou une punition des esprits hostiles à l'homme, mais une épreuve de la vie. Et si Jésus n'a pas empêché la mort de son ami Lazare - car il pouvait sans se déplacer guérir Lazare comme dans le cas de la fille de la syro-phénicienne en Mc 7, 24-30 ou du fils du centurion romain en Mt 8, 5-13 - c'est qu'il voulait enseigner les Juifs que la maladie n'est pas la fin de l'espoir. Elle peut ouvrir des chemins de vie et de conversion. La mort même peut survenir, mais cela ne plonge pas l'ami du Christ ou le chrétien dans le chaos, car tôt ou

274 Cf. A. PEELMAN, L 'inculturation. L 'Eglise et les cultures, Paris/Ottawa, Desclée/Novalis, 1988, pp. 66-70.

275 Cf. Supra, 1.1. Toute maladie a une cause cachée, p. 87.

tard le Maître de la vie lui rendra visite et lui rendra la vie véritable. Une telle espérance recommande alors de la retenue dans les manifestations de deuil.

2.2. Sur les manifestations de deuil des Lobi

Certes, la Bible regorge de nombreuses occasions de deuil et de manifestations d'émotions fortes de peine. Dans le Nouveau Testament, à la mort d'Etienne, les premiers chrétiens l'ont beaucoup pleuré en faisant chez lui de grandes lamentations d'usage (Ac 8,2). A Jaffa, le décès de Dorcas avait causé autant de peine que toutes les veuves pleuraient à l'arrivée de Pierre (Ac 9,39). Jésus lui-même a pleuré son ami Lazare (v. 35). Comme le note ce pasteur protestant, à l'encontre d'ailleurs de la pratique de la plupart des églises protestantes du milieu lobi qui sont réticentes aux pleurs durant les funérailles de leurs fidèles, « devant l'abondance d'une telle description des émotions dans toute la Bible, il nous serait difficile, écrit-il, de retenir que Dieu est contre la manifestation de celles-ci lorsqu 'on est endeuillé. L 'angoisse, la tristesse, les pleurs font partie des émotions créées par Dieu. Vouloir les étouffer chez l 'homme serait contre nature. 276» Le Christ ne reprouverait certainement pas les Lobi dans leurs différentes manifestations émotionnelles devant la mort. Mais sa réserve et sa retenue devant la mort de son ami Lazare sont un exemple et un modèle de vie pour le croyant. Il convient que les chrétiens soient mesurés dans leurs manifestations de deuil. Le Christ reprocherait volontiers aux Lobi leurs émotions fortes devant la mort qui sont pour la plupart du temps motivées par l'hypocrisie et le m'as-tu-vu. Les chrétiens devraient éviter ces pleurs interminables et inconsolables devant les décès.

Bien plus, dans la célébration des premières funérailles et des secondes funérailles chez les Lobi, nous avons noté dans la deuxième partie de notre étude des rites complexes277. Ils sont nombreux et astreignants pour les Lobi. Le Christ est venu pour les soulager de toutes ces peurs devant la mort. Ces rites sont souvent occasion de gaspillages de nourriture et d'argent. Alors qu'on n'a pas toujours été généreux dans la prise en charge du malade, les funérailles sont souvent occasion d'étalage de richesse et de vanité familiale278. De nombreux rites en pareille circonstance maintiennent les veuves surtout dans des conditions souvent dégradantes. Ils ne sont pas aussi contraignants pour les hommes que pour les femmes279. Cela n'est pas juste. La femme et l'homme doivent être égaux en dignité et en droit. Le Christ

276 D. MANGONDA, Face aux funérailles en Afrique. Essai d 'une éthique chrétienne du deuil pour l 'église en Afrique, Abidjan, Centre de Publications Evangéliques, 1999, p. 34.

277 Cf. Supra, note 221, p. 92.

278 Cf. cet article du quotidien burkinabé Sidwaya du mardi 24 avril 2007 avec ce titre évocateur sur le sujet, « funérailles : recueillement ou simples ripailles ? » in www.Lefaso.net .

279 Cf. Supra, 2.2. La période de deuil, p. 90.

aurait dénoncé tous ces rites funéraires lobi qui ne sont pas chemins de libération de l'homme et de la femme. Il récuserait les beuveries et les licences morales qu'on observe de plus en plus dans les aires funéraires des Lobi. C'est aussi toute la conception lobi de l'au-delà qu'il éclairerait de la lumière évangélique.

2.3. Sur les conceptions des Lobi sur la mort et la vie dans l'au-delà

Certes, les Lobi ont une haute notion de l'immortalité de l'âme. Ils croient que la mort n'est pas une fin280. La mort n'est pas un sommeil perpétuel et sans fin. La mort est une porte qui s'ouvre à une autre vie281. Mais le fait que les Lobi ne considèrent pas la mort comme un repos pose un véritable problème à la rencontre de la conception biblique de la mort. Et ce qui est à déplorer encore dans la conception lobi de la mort, c'est le fait que la mort puisse plonger dans une certaine impureté. Les veuves et les veufs sont obligés de vivre un temps de réclusion sociale pour se purifier peu à peu de leurs liens avec les personnes disparues282. Ils vivent dans une certaine crainte de la mort. Certes l'Ancien Testament ne manquait pas d'une telle notion de la mort qui plongeait dans l'impureté ceux qu'elle touchait (cf. Lv 11, 31 s). Mais le Christ nous libère de la crainte de la mort et de toutes notions pessimistes de la mort qui est désormais vaincue par sa croix283. Les Lobi, en vivant dans cette crainte de la mort, ressemblent à bien des égards à Lazare retenu encore dans les liens de la mort et qui attend la venue libératrice de Jésus. L'importance des funérailles chez les Lobi, qui n'hésitent pas à suspendre toute activité, même vitale, pour célébrer les morts, les rend prisonniers d'un système social inhibant pour leur épanouissement réel284.

De plus, la conception lobi de l'au-delà est trop matérialiste. On retrouve une vie semblable à celle de la terre après notre mort285. Certes, tout y est en parfaite harmonie et la mort n'y existe plus mais à aucun moment nous n'avons senti que les morts entrent dans l'intimité de Dieu. Certes, ils bénéficient de pouvoirs quasi divins sur les vivants qu'ils peuvent influencer outre-tombe. Mais ils demeurent capricieux et pour ce fait sont craints par les vivants. Ils ne sont pas intrinsèquement bons puisqu'ils peuvent agir négativement sur les vivants. Une telle conception est fondamentalement différente de celle de la révélation

280 Cf. Supra, 3.3. L'au-delà chez les Lobi, p. 97.

281 Cf. J. M. ELA, op. cit., p. 38.

282 Cf. Supra, 2.2. La période de deuil, p. 90.

283 Cf. M. ZUNDEL, Vie, mort, résurrection, Québec, Editions Anne Sigier, 1995, p. 117-161.

284 Ce fut un des problèmes posés à l'introduction de notre présente étude. Cf. Supra, p. 6. La solution proposée ici serait d'appliquer à la société des Lobi l'hermeneutique du texte de la résurrection de Lazare. Les Lobi seraient alors Lazare, le prisonnier des liens de la mort que le Christ vient libérer.

285 Cf. Supra, 3.3. L'au-delà chez les Lobi, p. 97.

chrétienne qui nous donne l'espérance de notre transformation à l'image du corps ressuscité du Christ, le maître de la vie. Une conception terrestre de l'au-delà où on se marie et où on retrouve la vie de famille ou de village comme sur la terre est clairement récusée par le Christ en Mc 12,24-25p286. Nous avons là une nouveauté radicale de la révélation chrétienne par rapport à la conception traditionnelle lobi de l'au-delà.

Enfin, les conceptions lobi de la réincarnation des ancêtres dans la vie de leurs descendants sont contraires à la révélation chrétienne287. Dieu a un dessein unique sur chaque homme à qui il donne la vie. C'est l'originalité de la révélation chrétienne pour les Lobi aussi. Il reste à concilier cette révélation avec les schèmes de pensées des Lobi pour la rendre intelligible et compréhensible pour eux dans une perspective d'inculturation du discours de foi.

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