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Efficacité politique chez Machiavel

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par BASUNGA Nzinga Antoine
Université St. Pierre Canisius/Kimwenza (RDC) - MEMOIRE présenté en vue de l'obtention du grade de Bachelier en Philosophie 2006
  

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3. Pour la réalisation d'un ordre objectif.

Machiavel décrit la réalité politique comme un lieu de méchanceté, de médiocrité, de sottise des hommes. A cela, il convient de préciser que l'idéal machiavélien n'est pas d'affirmer nécessairement la méchanceté ou la sottise des hommes. Moins encore, il ne s'agit pas de concevoir l'action politique comme étant essentiellement violence. Ce qui est en jeu et qu'il faut bien révéler ce que la condition des hommes mal éduqués , extravagants constitue aussi l'objet de la politique. Dès lors, l'idée de l'ordre qui traverse la pensée machiavélienne est donc d'essence protectrice et même vitaliste. Elle s'insère dans l'idéal du projet initialement entrepris : maintenir et sauver l'Etat. Pour Machiavel il n'y a pas de situation politique si fâcheuse que celle dans laquelle les appétits individuels troublent la quiétude du prince et partant celle de tous les peuples.

Hormis les appétits divergents, le manque d'ordre peut aussi signifier qu'on n'a pas suffisamment estimé les situations émouvantes dans lesquelles l'on se trouve. Ainsi pense Machiavel « Gouverner c'est mettre [ses] sujets hors d'état de [te] nuire et même d'y penser ; ce qui s'obtient soit en leur ôtant les moyens de le faire, soit en leur donnant un tel bien-être qu'ils ne souhaitent pas un autre sort » . La réalisation d'un ordre objectif au sein de l'Etat s'étend pratiquement sur deux niveaux à différentes échelles. On doit vieller à la fois à l'ordre intérieur qu'à la sécurité de ses frontières en vue de favoriser un voisinage sain.

Au niveau de l'intérieur, c'est-à-dire parmi ses sujets, il faudrait veiller à l'attitude de son peuple. Un peuple opprimé peut ne pas se montrer collaborateur à l'ordre public. Car, il vit une incohérence intérieure. Une incohérence qui résulte d'une insatisfaction profonde (est en fait le fruit d'un besoin existentiel) encore inassouvi. La caractéristique d'un peuple déchiré est de bâtir des châteaux en espagne. Rêvant ainsi d'une cité dont les conditions de possibilité doivent passer par la détérioration de l'ordre publique dans lequel ils vivent. L'analyse de Machiavel va plus loin jusqu'à la source des symptômes épidermiques qui soulèvent l'ordre de l'Etat. L'on pourrait à ce point croire que l'ordre étatique n'était que la conséquence d'une satisfaction adéquate de besoin de la population. Mais il y a plus que cela.

L'Etat doit aussi tirer son honneur en sachant comment punir ceux de ses citoyens qui commettront quelques actes inciviques. A ce sujet, Machiavel préconise que : « Le prince qui ne traite pas un criminel de manière qu'il ne puisse plus le devenir passe pour ignorant ou pour un pleutre » . Outre la sécurité soutenue à l'intérieur d'Etat, un bon chef doit faire de la consolidation de ses frontières un souci personnel. Ainsi surgit l'importance d'établir une armée efficace que l'on doit nécessairement marier aux bonnes lois.

Aux yeux de Machiavel, seule l'armée constituée de ses concitoyens a du prix pour assurer l'ordre efficace dans l'Etat. Cette présomption montre le peu d'estime que Machiavel avait dans le fait d'associer à son armée les forces extérieures quelle que soit leur renommée. Le prince reste le seul garant de l'ordre étatique sous le regard du peuple. L'idée de l'ordre chez Machiavel culmine dans l'assimilation de la cause d'Etat à la nature du prince. Laquelle nature doit être veillée avec tant de soins possibles ! Cette auto-assimilation du prince à la res publica, on ne la trouve ni chez le peuple (car il reste versatile) ni chez les ministres (car on n'en trouve de mauvais). Seul le prince dont la justification dernière se confond à la cause d'Etat est l'icône de l'ordre suprême de la nation. Pour mieux veiller l'ordre public le prince doit être un homme dont l'entreprise ne peut en aucun cas laisser le pays choir dans l'impasse.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery