WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

e 104 à Paris en 2008: Un projet de transversalité artistique et sociale ?

( Télécharger le fichier original )
par Elsa Gobert
Université Paris III - Master 1 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2) Transversalité sociale 

A : Inscription du 104 dans son milieu

L'espace public est libre, d'accès gratuit et fréquentable par tous. Il est « espace de médiation des rapports humains, lieu de rencontre et d'interactions sociales »63(*). L'espace public est le terrain de nombreuses installations artistiques, les colonnes de Buren, derrière la Comédie Française à Paris en sont l'exemple le plus connu. De plus en plus de manifestations ont lieu en espace public, citons en exemple la manifestation « Mots publics », organisée par Agrafmobile le 19 octobre 2007 dans le quartier Saint Blaise, 20ème arrondissement de Paris. Agrafmobile est une association qui privilégie les interventions qui investissent l'espace urbain. « Mon envie, c'est de recréer par ce théâtre visuel un espace public qui donne à voir et à lire autre chose que des signes administratifs et des messages commerciaux. Une tentative de reconquérir l'espace public comme espace d'imagination appartenant à ceux qui y vivent... »64(*) explique Malte Martin, le directeur artistique d'Agrafmobile. L'espace public c'est ce lieu qui appartient à personne et à tout le monde dont les artistes s'accaparent parfois pour le transformer en espace artistique.

a : Exemple d'un espace public culturel parisien : La Villette

Le Parc de la Villette dans le 19ème arrondissement de Paris fait partie de ces lieux ouverts, susceptibles d'attirer un public varié. Il est intéressant de remarquer que le Parc de la Villette pratique une politique particulière pour attirer un large public (espace de promenade, jeux pour les enfants, concerts...). Il est créé sur le site des abattoirs de la porte de la Villette où il y avait un vaste terrain et deux bâtiments principaux, la grande halle du 19ème siècle, et les abattoirs construits dans les années 1960.

Un concours d'architecture est remporté par l'architecte Bernard Tschumi (suisse américain) qui propose un projet programme, capable d'accueillir de multiples activités. Le projet est un système de tracés et de points qui, selon la volonté de son concepteur, ne cesse d'évoluer. La grande halle accueille des expositions et spectacles, les abattoirs modernes la Cité des sciences, les points du tracé Tschumi les Folies. Les vingt-cinq Folies sont espacées de 120 mètres dans le parc. Certaines ne sont que figures urbaines vides (à investir), d'autres hébergent des activités diverses (ateliers, centre d'informations, billetterie, antenne de secours, restaurant Quick). Portzamparc a conçu le Conservatoire et la Cité de la musique (enseignement, spectacles, concerts, expositions, musé). Jean Nouvel est lauréat en 2007-2008 du projet de Salle Philharmonique.

Le parc, aménagé en différentes séquences paysagères thématiques, offre de vastes surfaces de pelouses et des aires de jeux pour les enfants. Il attire la population des quartiers voisins et des banlieues proches. Les publics de la Cité des sciences, de l'espace chapiteau, du théâtre Paris-Villette, des manifestations de la Grande Halle, de la Cité de la Musique, du Zénith, ainsi que des événements plus périodiques (cinéma plein air, feux d'artifices) s'y croisent. Ce qui établit en apparence une hétérogénéité culturelle. Jacques Martial, dans l'édito du programme de la saison 2008 de la Villette écrit : « le rôle de la Villette (...) est de créer un environnement propice à la découverte des arts et à la démocratie culturelle dans le but d'offrir à chacun l'opportunité de son développement sensible, intellectuel et citoyen »65(*).

Cependant, plusieurs enquêtes réalisées sur le site de la Villette et disponibles sur le site Internet du lieu montrent que les visiteurs favorisent le côté pratique à venir dans un lieu et pas forcément l'aspect culturel. On vient pour courir, promener son chien, ou bien pour le plaisir de sentir des fleurs66(*).

Les « Rencontres de la Villette», manifestation pluridisciplinaire annuelle, proposent un éventail des formes artistiques émergentes en danse urbaine et en théâtre. Elles attirent généralement un public socialement hétérogène. Cependant « ces différentes catégories de public étaient amenées à se côtoyer par le caractère pluridisciplinaire de la programmation, mais on remarquait néanmoins que les comportements d'ouverture et de découverte à l'égard des disciplines autres que celle qui les avait motivés à venir, étaient freinés par tout ce qui instaurait une trop grande distance entre le public et l'offre »67(*). Les publics intellectuels et habitués aux sorties culturelles se rendent aux rencontres théâtrales, les publics plus jeunes et des structures sociales sont plus attirés par la danse. Mais, «  les éléments de continuité entre les différentes propositions s'avéraient favorables à la découverte (le principe du forfait et de la libre circulation, les offres transversales mêlant plusieurs langages ou associant artistes professionnels et amateurs) ». La continuité et la transversalité artistiques favorisent donc bien les échanges sociaux entre les publics. En lissant les enquêtes sur les usagers du parc, on peut voir que les visiteurs les plus réguliers sont les usagers ou les familiers. Les « familiers » s'approprient le lieu de façon ouverte et active, un nombre important d'entre eux participe aux événements culturels du parc, tandis que les « usagers » l'utilisent comme un espace vert de proximité.

Les « familiers du site » sont présents toute l'année sur le site et s'intéressent aux offres culturelles du Parc de la Villette. Et ce, malgré un profil social qui, loin de favoriser ces pratiques, joue habituellement un rôle de barrière culturelle.

C'est à travers cette partie du public que le Parc de la Villette met véritablement en oeuvre sa mission de démocratisation culturelle. Le 104, pour mettre également à l'oeuvre cette volonté de démocratisation culturelle, devra à travers sa programmation et les espaces annexes qu'il offre trouver les moyen de se faire une public de familier.

De plus  «  La médiation culturelle représente une activité importante au Parc de la Villette : en 2004, le service de médiation culturelle a mis en oeuvre quelque 1300 actions - des journées de formation, d'ateliers, de visites, de débats, etc. - qui ont touché près de 26.000 personnes, pour l'essentiel des professionnels de l'enseignement et de l'action socioculturelle ou socio- éducative, accompagnés ou non de leurs élèves ou de leurs groupes. »68(*). La médiation mise en place aide à la sensibilisation culturelle des promeneurs du parc. Cependant, le fait qu'il y ait autant de sondages sur les usagers montre que répondre aux attentes d'un public hétérogène ne va pas de soi, et qu'il ne suffit pas d'être dans un quartier populaire pour attirer toutes les catégories sociales dans un espace, même si celui-ci se rapproche de l'espace public.

* 63 MERLIN Pierre, CHOAY Françoise. Espace Public. In : Dictionnaire de l'urbanisme, Presses Universitaires de France -PUF, 2005. 724 p.

* 64 MARTIN, Malte. Manifestation culturelle d'Agrafe Mobile dans le quartier Saint Blaise, Paris, le 19 octobre 2007.

* 65 MARTIAL, Jacques. edito du programme 2008 « Grains de Folie », Parc de la Villette.

* 66 Site internet : La Villette enquête sur les jardins passagers du parcs de la villettes, dec 2005. Pages visitées le 25/04/08 Adresse URL : http://www.villette.com/images/stories/etude_pdf/jardins_passagers_05.pdf

* 67 Site internet : La Villette enquête sur les publics des rencontres de La Villette. Page visitées le 23 mai. http://www.villette.com/images/stories/etude_pdf/rencontres2003.pdf

* 68 Ibid

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984