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Etude de l'Impact socio-économique des microcrédits octroyés aux PVVIH et OEV de la ville de Bukavu dans le cadre du projet AMITIE CRS-USAID

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par Bernadette FURAHA BALANGALIZA
Université du CEPROMAD Extension de Bukavu - Diplôme de Graduat en Management et Sciences Economique 2007
  

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2.1.2.4. Impact sur l'entreprise, le travail et revenu

L'impact du Vih/ Sida sur la vie des entreprises est bien réel. Il existe un lien direct entre le VIH/SIDA et la croissance économique, du fait qu'il affecte directement le facteur travail. La main-d'oeuvre est, pour les humanistes, le facteur le plus important. Actuellement, dans un pays comme la République démocratique du Congo, le VIH affecte les gens dans leurs années de vie les plus productives (généralement avant l'âge de 25 ans, avec un taux de prévalence du VIH de 4% auprès des personnes de 15 à 49 ans).

Au niveau macroéconomique, ceci a comme conséquences à moyen et long terme notamment la perte de la productivité nationale (secteur privé et investissements), la main d'oeuvre dans les différentes unités de production ayant perdu de sa qualité ; l'affaiblissement du secteur public par une déperdition du personnel expérimenté et qualifié ; la réduction de la capacité de financement des dépenses publiques, du fait de la baisse de la productivité nationale, en même temps que de l'augmentation de la consommation des services pour la couverture des charges consécutives au VIH/SIDA. D'où, la réduction du revenu national.

Et déjà en 2002, d'après l'ONUSIDA, les premiers résultats des estimations réalisées actuellement par la Banque mondiale montrent que l'impact macroéconomique du VIH/SIDA pourrait être assez important pour réduire d'un tiers la croissance du revenu national dans les pays où la prévalence est de 10% chez les adultes. C'est ainsi que la « lutte contre le VIH/SIDA » occupe une place de choix dans le Document de la Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (DSCRP), car il est vrai que la lutte contre la pauvreté passe par la lutte contre le VIH/SIDA. Mais il est encore vrai que la lutte contre le VIH/SIDA passe aussi par la lutte contre la pauvreté.

Etant donné que le VIH/SIDA affecte les individus dans les meilleures années de leur vie productive, les entreprises pâtissent des effets graves de l'épidémie. Cette observation est particulièrement vraie dans les pays de l'Afrique subsaharienne, où jusqu'à un tiers de la population en âge de travailler est infectée par le VIH/SIDA, il dévore les revenus d'entreprise en raison de trois facteurs principaux : les charges d'exploitation accrues, la réduction de la productivité et le recul des marchés.

A l'origine, on croyait que le VIH/SIDA était principalement un phénomène urbain, mais il est maintenant clair qu'il menace la vie et les modes de vie des communautés rurales dans tout le monde en développement. Dans bien des pays, l'agriculture est le mode de subsistance d'un grand segment de la société et elle contribue donc pour une grande part à l'économie nationale. Dans un grand nombre de Pays africains, l'agriculture à forte intensité de main d'oeuvre représente plus d'un tiers du produit national brut. En perturbant la production agricole, le VIH/SIDA peut ébranler la capacité d'exportation des pays et en conséquence leur capacité de ce procurer des devises22(*)

Les décès associés au SIDA parmi les paysans menacent la production agricole et la sécurité alimentaire, tout particulièrement en Afrique australe et orientale. D'après les estimations de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), sept millions de travailleurs agricoles sont morts du SIDA depuis 1985 dans 25 pays africain à taux de séroprévalence élevés. La FAO prévoit que 16 millions de travailleurs agricoles des mêmes pays mourront aussi du SIDA entre 2000 et 202023(*).

Les pertes de main-d'oeuvre qui surviendront entre 1985 et 2020 dans la population des pays les plus gravement affectés varieront de 13 % en Tanzanie à 36% en Namibie.

En Afrique de l'Est, les pénuries de mains-d'oeuvre liées au SIDA ont entraîné la baisse des rendements agricoles, la culture de superficies plus petites et l'abandon de la culture de subsistance24(*)

Au Zimbabwe, le syndicat des exploitants agricoles a constaté que la perte d'un soutien de famille en raison du SIDA diminuait la production agricole d'au moins 61 % dans les zones de petite agriculture25(*)

* 22 ONUSIDA, « HIV/AIDS, food security, and rural development : fast sheet» (Genève : ONUSIDA, 2001) : et organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), «the impact of HIV/AIDS on food security»

* 23 FAO, « AIDS- a threat to rural Africa : fact sheet» 2002.

* 24 FAO, « Food insecurity and AIDS : a vicious circle », 2002

* 25 Jon Jeter, « AIDS sickening African economies », Washington Post, 12 décembre 1999

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille