4.3.1.4 - La pente :
Selon STEWART (1974), la pente est un facteur tellement important
que l'on peut classer après celui du climat.
Par sa raideur, elle détermine la stabilité du
sol et la rétention de l'eau. LEPOUTRE (1963) indique que la pente
facilite le ruissellement et l'érosion, avec amoindrissement des sols,
et accumulation des dépôts dans les fonds et peut jouer un
rôle déterminant dans la pédogenèse. Par ailleurs,
POLUNIN (1967) note l'importance de son influence sur les conditions hydriques
et thermiques.
Au Belezma, plus de 87% de la superficie est constituée
de pente supérieure à 25% (B.N.E.F, 1986) les zones relativement
plates portent des semis qui parviennent à se développer,
particulièrement quand le couvert est relativement clair. Ceci
s'explique par le dépôt de matériaux dans les zones
à faible dénivellation qui recevront les eaux de
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ruissellement riches en éléments solubles et
insolubles. Les jeunes semis peuvent développer un système
racinaire puissant, capable de résister à la dessiccation des
horizons superficiels durant la longue période sèche.
Notons enfin que les chablis et les déchaussements des
pieds de cèdre sont en relation avec la pente.
un système racinaire puissant, capable de résister
à la dessiccation des horizons superficiels durant la longue
période sèche.
Notons enfin que les chablis et les déchaussements des
pieds de cèdre sont en relation avec la pente.
4.3.2 --Les facteurs anthropiques :
La régression de la forêt algérienne est le
résultat de plusieurs facteurs interdépendants Les plus
déterminants sont d'ordre historique et socio-économique.
PEYERIMHOFF (1941) signale que la forêt primitive
était de 7.138.000 ha, contre 2.910.000 ha de surface actuelle. Le taux
de déboisement climatique aurait donc passé de 27,17% à
11,08 %.Malgré le manque de données, BOUDY (1952) estime que
cette régression est de l'ordre de 3.900.000 ha. Dans tous les cas, la
forêt a diminuée de 4.000.000 ha environ.
BOUDY(in SCHOENBERGER 1970) rapporte que la cause principale
de l'état actuel de la cédraie de l'Aurès et du Belezma
est dû à l'exploitation conduite brutalement pendant deux tiers de
siècle: de 1844 à 1910.Au Belezma, le prélèvement
effectué durant cette période est de l'ordre de 300.000
m3.Cette exploitation a été qualifiée
d'exagérée par l'administration elle - même. En outre,
durant la première et la seconde guerre mondiale, des
prélèvements de cèdre et de chêne vert ont
été effectués au-delà des possibilités de la
forêt du Belezma.
Apres la seconde guerre mondiale les données du tableau
n° 1 montrent que la cédraie des Aurès a perdue plus de 40%
de sa superficie passant ainsi de 20.050ha à12.022ha, celle du Belezma
qui était de 8.000ha en 1955 n'est que de 4.250 actuellement ce qui
représentent une diminution de plus de 45%.
LAPIE (1909) en étudiant le cèdre de l'Atlas
dans le Djurdjura a noté que cette espèce et son association
primitive ont disparu des lieux les plus fréquentés par l'homme
et ses troupeaux.
Actuellement, l'homme et ses animaux domestiques sont
directement responsables de la destruction de la plus grande partie de la
cédraie. La clôture est la seule mesure efficace. Au
Chélia, elle a été utilisée avec succès pour
protéger les semis naturels du genévrier deThurifère et du
cèdre de l'Atlas.
5 - Conclusion :
Les divers études sur le cèdre de l'Atlas
(Cedrus atlantica M.) ont amené plusieurs chercheurs à
penser que cette espèce a occupé en Algérie une superficie
beaucoup plus vaste que celle qu'elle couvre actuellement.
Naturellement, son étage bioclimatique est situé
dans l'étage subhumide à humide dans les variantes fraîches
à très froides. De point de vue édaphique, il est
difficile d'expliquer son comportement vis à vis de ce facteur, car son
influence est liée aux conditions climatiques particulièrement
l'humidité.
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Cette espèce évolue "naturellement" en climat
méditerranéen, néanmoins celui-ci ne traduit pas toutes
ses aptitudes écologiques. En effet son introduction dans divers pays a
montré que cette essence forestière peut évoluer sans
aucun problème.
Les superficies de nos cédraies ont
énormément régressé, il est donc indispensable de
définir ses exigences, par des études en écophysiologie,
en génétique (variabilité, sélection,
amélioration) régénération (phénologie de
reproduction, production et germination des graines, maintien des semis) et
croissance. Ceux-ci nous permettra de réussir les travaux de reboisement
et rendre ainsi au cèdre sa place dans le domaine forestier.
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CHAPITRE I : Méthodologie générale
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