1 - Problématique et objectifs :
La cédraie naturelle du Belezma constitue une richesse
nationale qui peut jouer un rôle socio-économique non
négligeable pour l'ensemble de la région. Actuellement, elle
connaît une régression continue. Le manque de jeunes plantules, la
présence des vides, des clairières et la présence de
nombreux arbres centenaires dépéris indiquent l'importance de
cette régression, elle est de l'ordre de 50 %. (Cf. Tableau n°
1)
Ainsi, l'absence de traitements sylvicoles conjugués
à divers facteurs défavorables (humains, écologiques...)
peut entraîner à terme la disparition de cette importante
cédraie, particulièrement sur les expositions
défavorables.
Si au Maroc et en France, le cèdre de l'Atlas occupe
une place de choix dans les repeuplements (Rif, Vaucluse), en Algérie,
cette espèce noble n'a pas encore la place qu'elle mérite. En
effet nos cédraies sont très peu étudiées,
particulièrement celles évoluant dans les Aurès. Lors de
l'aménagement des cédraies aurassiènnes, NEDJAHI (1988) a
insisté sur le manque de données sur la productivité et la
régénération. LAIMOUCHI (1996) a constaté qu'en
Algérie, les connaissances sur l'écophysiologie du cèdre
sont peu précises pour le cèdre de l'Atlas. BENABID (1993)
signale que si en Algérie les études relatives à l'aspect
phytodynamique des cédraies sont peu avancées, au Maroc les
résultats obtenus dans ce domaine permettent d'avoir une idée
assez précise des séries de végétations
organisées par ce résineux. BARITEAU (1993) dans son étude
sur l'amélioration génétique des cèdres a
noté que la sauvegarde des cédraies aurassiènnes
se pose en terme d'urgence.
En outre le manque de données de base pour
l'étude de cette espèce a été signalé par de
nombreux auteurs, particulièrement celles liées au climat. Ainsi,
ils insistèrent sur la nécessité d'un réseau dense
d'observations météorologiques, base indispensable à toute
étude écologique, en particulier la
régénération du cèdre.
PUJOS (1963) et SCHOENBERGER (1970) avaient noté qu'il
n'y a pratiquement pas d'observations météoro- logiques dans la
zone du cèdre des Aurès. La faiblesse du réseau
d'observation et l'absence de relevés thermiques et
pluviométriques dans les monts de l'Ouarsenis, ont été
signalées par SARI (1977). La non-fiabilité des données
climatiques relatives à la cédraie de Belezma, par manque de
stations météorologiques en milieu forestier, a été
soulevée par MALKI (1992) et BENTOUATI (1994).
TILL (1985) dans son étude sur la dendrochronologie a
souligné que la situation bioclimatique de Cedrus atlantica M.
n'a pas encore été définie rigoureusement faute de
données climatiques précises. Cet auteur précise
également que le problème de la localisation des stations
météorologiques se pose dans les régions
méditerranéennes à cause de nombreuses
variétés du climat.
Rappelons également les difficultés que
rencontre cette cédraie à se régénérer
naturellement. La régénération qui demeure un
phénomène complexe, est tributaire de plusieurs facteurs qui
agissent en même temps depuis le début les phénophases de
l'appareil de reproduction, jusqu'à l'apparition et de
développement des plantules.
Parmi ces facteurs, ont peut citer :
Le climat : précipitations, humidité de l'air et
températures.
La topographique : altitude, exposition et pente.
Le sol : composition, profondeur, matière organique et
roche mère.
Le peuplement : composition, âge, état sanitaire et
densité.
L'homme : coupes, pâturage et agriculture.
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La fructification du cèdre de l'Atlas est le premier
facteur déclencheur de la régénération naturelle.
Cette première étape, n'a pas fait l'objet de beaucoup
d'études, malgré son importance dans la pratique sylvicole. TOTH
(1982-1984) rapporte que la fructification n'a pratiquement pas fait l'objet
d'études approfondies.
Pour notre part, nous soulignons que la fructification des
cédraies de l'Atlas Saharien n'a subi absolument aucune étude,
malgré qu'elles constituent l'ensemble le plus important de la
cédraie algérienne.
Ce travail consiste à étudier :
- Le cycle de reproduction.
- L'estimation de la fructification et de la production des
organes de reproduction. La production des différents types et
catégories de graines.
- La biométrie des cônes et des graines.
Ceci nous permettra :
- De préciser les principales étapes du cycle de
reproduction : Floraison -- Pollinisation- Fécondation - Formation des
fruits (cônelets et cônes)-Désarticulation des cônes
(N+2).
- D'estimer la production qualitative et quantitative des graines
et les possibilités de récoltes.
- D'analyser l'alternance de la fructification.
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