A-) Définition :
CYGMA (Cycle de vie et Gestion des Métiers et des
Applications) a été définie par la société
ICADF-TFCH. Cette méthode a été appliquée dans les
industries manufacturières et spécialement dans l'activité
de conception (bureau d'études, de méthodes et
d'industrialisation).
La méthode CYGMA prévoit 6 catégories de
connaissances industrielles : Connaissances singulières,
terminologiques, structurelles, comportementales, stratégiques et
opératoires. La méthode permet, en se basant sur ces
catégories, de définir des référentiels
métiers appelés «Bréviaire de connaissances de
filière métier» et de Bases de Connaissances, exploitables
par des algorithmes de raisonnement déductif Ces Bases de connaissances
sont appelées AMI (Applications Métier Industrielles ou
Assistants Métier de l'ingénieur). Plusieurs types de Bases de
connaissances référentiels de métiers ont
été définis. Citons :
· NETTFORM: AMI forgeron pour RolIs-Royce ;
· ATOU-TOUR: AMI tourneur pour Eurocopter ;
· HERACLES: AMI automaticien pour FIAT Group ;
· ACCORD: AMI tôlier pour Aérospatiale.
B-) principe de base:
La méthode CYGMA préconise des entretiens avec
les experts et une étude de la documentation de l'entreprise afin de
définir un «bréviaire de connaissances».
Ce bréviaire sera ensuite validé avec les
experts. Les connaissances dans ce bréviaire sont structurées en
quatre documents : le glossaire métier, le livret sémantique, le
cahier de règles et le manuel opératoire.
1- Le glossaire
métier
Le glossaire métier contient:
- Des connaissances
singulières : Recueil de cas particuliers, apportant des
éléments de définition des limites du domaine. Dans chaque
cas, l'artefact ainsi que son développement sont décrits.
- Des connaissances
terminologiques : sous forme de listes alphabétiques de termes
utilisés dans le domaine métier. Chaque élément du
vocabulaire est décrit dans le glossaire par sa définition, sa
traduction, sa source et ses références.
2- Le livret
sémantique :
Dans le livret sémantique sont définies les
connaissances structurelles. Ces connaissances sont décrites sous forme
de:
- Connaissances ontologiques, organisées selon
des classes d'objets des connaissances terminologiques. Ces classes sont
organisées grâce à des opérateurs logiques comme ET
et OU, des valeurs booléennes VRAI et FAUX et de listes
énumérées de classes.
- Connaissances factuelles, un ensemble d'instances
(«Base de faits») des classes d'objets. Une connaissance factuelle
peut être définie explicitement avec une valeur ou implicitement.
Dans ce dernier cas, la valeur sera générée
ultérieurement.
- Connaissances faits initiaux, un sous-ensemble des
connaissances factuelles explicites, définissant le problème
à résoudre.
- Connaissances buts initiaux, un sous-ensemble des
connaissances factuelles implicites, décrivant la solution du
problème à résoudre.
Le livret sémantique est décrit sous forme d'un
arbre mettant en évidence les opérateurs logiques qui existent
entre les classes d'objets.
3-Le cahier des
règles
Le cahier de règles comportant des connaissances
comportementales qui sont définies par:
- Connaissances d'intégrité :
ensemble de contraintes associées à une ou à plusieurs
propriétés d'une classe d'objets. Ce type de contraintes peut
aussi mettre en relation plusieurs classes d'objets.
- Connaissances existentielles : ensemble de
règles détectant l'existence d'un objet métier.
- Connaissances synthétiques : ensemble
de connaissances (définies sous forme de règles de production et
permettant d'écrire des faits synthétiques).
Le cahier de règles est défini d'une
façon textuelle dans un document en langue naturelle. Chaque
règle est définie suivant une fiche dont l'entête met en
avant : le projet, la référence, la date (de
l'avant-dernière et la dernière modification), le type de la
règle et le titre, et dont le corps permet de décrire
l'historique (raison de la dernière modification), les sources (auteur
de la règle, document, norme, service), la genèse de la
règle, son objectif, sa description et des remarques ainsi qu'un
schéma permettant de l'illustrer.
4- Le manuel
opératoire
Il rassemble :
- Les connaissances stratégiques ou méta
connaissances, qui permettent l'emploi optimisé des connaissances
structurelles et comportementales.
- Les connaissances opératoires, qui sont
représentées sous forme d'enchaînement d'activités
décrivant le processus de résolution.
Le manuel opératoire comporte trois parties:
- La carte, décrivant l'enchaînement des
phases du processus de résolution représentées par un
digramme .
-Les étapes mettant à jour : les agents
(opérateurs, règles outils d'assistance ...etc.), les actes mises
en oeuvre et les moyen utilisées (succession de choix,
référence aux règles, nom d'outils...etc.
IV. Comparaison entre ces
méthodes
Nous avons procédé à une comparaison des
méthodes citées dans la partie ci-dessus. Cette comparaison est
basée sur des critères relevant des modes de capitalisation
préconisés, des connaissances manipulées et des
mémoires produites ainsi que des applications.
Nous avons ainsi défini deux grilles que nous
décrivons dans le tableau qui suit :
A-) Comparaison selon les modes de
capitalisation :
Je distingue quatre principaux : modes de recueil et
sources de connaissances, aspect de capitalisation, types de modèles
définis et enfin outils développés. Nous relatons cette
comparaison dans le tableau ci-contre (figure10.).
Méthodes
|
Modes de
recueil et
sources de
connaissances
|
Aspect de
capitalisation
|
Types de
modèles
produits
|
Outils
|
REX
MKSM
CYGMA
|
Entretiens avec
experts+analyse
des documents
Entretiens avec
experts+analyse
des documents
Entretiens avec
experts+analyse
des documents
|
Dédiée capitalisation de
connaissances
Adaptée de
l'ingénierie des
connaissances
Dédiée capitalisation de
connaissances
|
Lexique, vues,
éléments
d'expériences
Modèles du contexte, du domaine, d'activités, de
concepts et de taches
Glossaire, livret
sémantique,
cahier de règles,
manuel opératoire
|
L'outil REX
L'outil MKSM
|
Figure10
B-) Comparaison selon les connaissances
manipulées et les applications :
Nous avons privilégié quatre critères
pour comparer les méthodes suivant les connaissances qu'elles
manipulent : les aspects des connaissances étudiées, les
typologies de connaissances construites, types de mémoires
définies et modes de représentation des connaissances et enfin
types d'application des méthodes. Le tableau ci-contre présente
cette comparaison. (figure11).
Méthodes
|
Aspects de
Connaissances
étudiées
|
Typologie de
Connaissances
définies
|
Types de
Mémoires et
Modes de
représentation
|
Types
D'application
|
REX
MKSM
CYGMA
|
Résolution de
Problèmes
Activité+domaine
Activité+domaine
|
Objets descriptifs,
point de vue,
Terme
Triangle sémiotique : information,
contexte, signification
Connaissances
singulieres, ter-
minologiques, ontologiques,
Factuelles, faits initiaux, de buts,
d'integrité, exis-
tentielles, syn
thetiques,
stratégiques,
structurelles,
comportementa-
les, opératoires.
|
Mémoire individuelle d'expériences
Mémoire d'activité :
modèles de
connaissance
Mémoire
métiers : referen-
tiels métiers
|
Nucléaire, aéronautique
Electrique.
Nucléaire, gestion
Bancaire
Automatique,
tôlerie, forge,
aéronautique
|
Figure n°11 :
modèle d'une mémoire d'expérience
|