VI>Le secteur bancaire est le maillon faible de
l'économie tunisienne.
Cependant, il faut noter que le système bancaire tunisien
jouit de certaines forces parmi les quelles on peut citer :
* Les clients restent fidèles à leurs banques
nationales, assurant à ces dernières une source de profits
appréciables .Cette fidélité ne va pas disparaître
subitement mais risque de s'amoindrir avec l'arrivée des plus jeunes
générations, plus attirées par les offres venues de
l'occident ou celles d'autres banques plus agressives commercialement
Les évolutions technologiques ont été
rapides, nombreuses et coûteuses ces dernières années:
Banque en ligne
Gestion du risque (crédit, marchés,
opérationnels)
Contrôle de gestion et approche de la rentabilité
par client
Réglementation prudentielle
1.5 : Analyse concurrentielle :
A ce niveau, après avoir eu une idée d'ensemble
sur le secteur bancaire tunisien, à travers, son état des lieux,
son positionnement en Afrique du Nord ainsi que la détection des
paramètres déterminant sa croissance future, il est possible
d'analyser l'environnement bancaire tunisien. Il est ainsi question de cerner
les forces régissant le secteur dans une analyse synthétique.
Cette analyse concurrentielle sera basée sur la logique du modèle
de Porter. Selon Porter, la stratégie a pour objet de déceler les
voies et les moyens qu'une banque doit mettre en oeuvre pour s'assurer un
avantage concurrentiel
IFID 2008 : 27EME promotion Actualités Bancaires et
Financières
défendable sur une longue période. A ce stade, il
s'avère nécessaire d'étudier l'univers concurrentiel du
secteur bancaire tunisien.
Nouveaux concurrents :
La menace des nouveaux entrants est devenue de plus en plus
importante au sein du secteur bancaire tunisien au fur et à mesure que
les barrières à l'entrée ont été abolies.
Cette menace sera à son apogée lors de l'entrée des
banques étrangères sur le marché tunisien à partir
de 2009, mais aussi avec l'éventuelle concurrence intersectorielle via
le décloisonnement (l'éventualité pour les compagnies
d'assurance d'octroyer des prêts commerciaux). Cette concurrence
étrangère aura certainement des conséquences
énormes sur les banques tunisiennes. En effet, les banques
européennes dépassent de loin les tunisiennes sur tous les plans,
elles présentent notamment de meilleures capitalisations (niveaux des
fonds propres), une meilleure allocation des ressources et un meilleur respect
des règles prudentielles. Ces banques mettront leurs homologues
tunisiens dans un contexte concurrentiel très rude. Néanmoins, la
libéralisation externe pourrait contribuer à la restructuration
et à la modernisation du système bancaire tunisien et à le
doter de plus de stabilité, facilitant ainsi la privatisation des
banques publiques.
Produits de substitution :
Le marché financier constitue une alternative au
financement bancaire, de même les produits financiers (OPCVM, emprunts
obligataires....etc.) en constituent des substituts. Cependant, cette
affirmation est à relativiser dans la mesure où dans un avenir,
qu'on espère proche, le marché financier devrait compléter
l'offre bancaire à l'instar des pays développés où
les deux marchés se chevauchent et se complètent.
Structure des Coûts :
Les banques ont toujours entrepris des efforts importants en vue
de maîtriser leurs coûts : l'amélioration de l'efficience
opérationnelle à travers la maîtrise des charges de
structure ainsi que
Didouni jamel ( Amen Bank ) 19 Said Aymen (BNA)
IFID 2008 : 27EME promotion Actualités Bancaires et
Financières
l'investissement dans des systèmes d'information
performants ont pris de l'ampleur : la plupart des banques tunisiennes se sont
lancées dans des logiques de Global Banking.
Cependant, dans un marché de services homogènes,
tel que le marché des services bancaires et étant donné
que les marges de manoeuvre des banques sont assez restreintes, l'autre
façon de faire est de se différencier par des services à
marges élevées.
Toutefois, bien que les banques aient fait des efforts dans ce
domaine afin de se démarquer, les clients perçoivent que les
services financiers offerts par les différentes banques sont semblables.
Rivalité entre les banques de la place :
Dans un premier temps, la rivalité au sein du secteur
bancaire dépend du nombre d'institutions établies sur le
marché. Le secteur bancaire tunisien comprend actuellement 18 banques
universelles, 8 banques off-shore et 2 banques d'affaires. Il est
partagé entre banques privées et trois banques publiques. Ce
nombre relativement élevé conjugué à un taux de
bancarisation jugé satisfaisant, conduisent à une concurrence
assez intense sur ce secteur. Les banques sont ainsi amenées à
faire davantage d'effort pour grignoter des parts de marché notamment
par la proposition de taux avantageux pour les clients, surtout avec la
libéralisation financière. D'autre part, les parts de
marché dépendent fortement de l'importance du réseau
d'agences de chaque établissement. Sur ce point, la BNA possède
le principal réseau du pays (145 agences), suivi de la STB avec 119
agences tandis que la BH et l'ATB disposent des réseaux les moins
développés. Cette dernière est en train d'investir
intensément dans l'expansion de son réseau alors que, la BH est
actuellement plus axée sur l'amélioration de ses fondamentaux et
le respect des règles prudentielles. Par ailleurs, la rivalité
est déterminée par le degré de spécialisation des
banques. En effet, certaines banques se sont spécialisées dans
des créneaux particuliers et bénéficient ainsi d'une
position dominante sur ces créneaux comme la BH dans l'immobilier, la
BNA dans le secteur agricole, et la STB dans le secteur du tourisme.
Pouvoir du gouvernement :
Les autorités tunisiennes ont entrepris plusieurs
réformes structurelles dans le but de moderniser le système
bancaire, de renforcer le cadre réglementaire, d'améliorer la
qualité du crédit et la transparence financière et de
promouvoir la gouvernance. Rappelons, à cet effet, que les
autorités espèrent atteindre un taux de créances
improductives de 15% couplé à un taux de provisionnement de 70%
d'ici 2009. La mise en oeuvre de ces mesures vise, en premier lieu, à
améliorer la culture du crédit chez les banques tunisiennes. Il
convient ainsi de recourir à des professionnels bien formés en
vue d'effectuer une allocation optimale des crédits en finançant
des projets sur la base de leur rentabilité et de leur risque
plutôt que sur la base des garanties données. Le renforcement du
secteur transite également par la promotion des pratiques de la bonne
gouvernance. A cet effet, il est vivement recommandé de
développer des systèmes de notation interne au sein de chaque
banque.
Dynamique de la demande :
Avec un taux de bancarisation assez élevé (soit
une agence bancaire pour 10 mille habitants), un taux de financement de
l'économie jugé important, des fondamentaux relativement faibles
conjugués à un épargne orienté vers le secteur de
l'immobilier, font que la demande locale ne devrait pas évoluer de
manière significative sur les années à venir. Toutefois,
comme le relève une étude du FMI, le créneau des
crédits à la consommation bien qu'en développement
remarquable, reste encore sous exploité. La demande attendue est
fortement déterminée par la psychologie du consommateur tunisien
qui est à la recherche d'un niveau de vie garantissant un minimum de
bien-être et de confort, quitte à s'endetter pour satisfaire ses
besoins.
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