Chapitre 3
La théorie des Bosons Vectoriels
massifs
Les calculs aux ordres supérieurs, que ce soit la
théorie de Fermi, ou la théorie V-A divergent. Des
infinités apparaissent et il n'y a aucun moyen de les faire
disparaître, contrairement aux théories dites renormalisables
(dans une théorie renormalisable, on rencontre des infinités,
mais ces dernières peuvent être absorbées dans les
paramètres de la théorie, rendant la théorie finie).
Pour éliminer ces problèmes, Weinberg et
Galaschow ont ré-interprété les calculs en introduisant
l'idée des particules messagères de spin 1 véhiculant les
interactions faibles par une simple comparaison aux interactions
électromagnétiques. La nouvelle forme du Lagrangien d'interaction
faible sera similaire à celle de l'interaction
électromagnétique, en remplaçant la charge
électrique »q» par la constante de couplage
»gw», et le champ Au(x) par les champs
Wu(x). Ces particules messagères sont massives.
Restant dans le cadre de la désintégration
muonique, le Lagrangien sera sous la forme: Lw =i gw u +
C.C]
v2 [øeãu (1 +
ã5)
2 øíeW u - + øíuãu
(1 + ã5)
2 øuW +
Où: C.C veut dire complexe conjugué.
Les équations quantiques pour les champs libres
W#177;, dans la jauge de Lorentz, sont (ce sont les équations
de Proca pour une particule massive, de spin 1) :
~
(?2 - Mw)W u #177; = 0, -? (*)
?uWu#177;= O, -? (**) La solution
générale de l'équation (*)(ressemble à
l'équation de Klein-Gordon) est :
XW u - =
k~
|
au ~k? k + cu+
k~ ?* k~
|
Tel que le WL vérifie
{ kLaL k~ = 0, ? 3 a indépendants ;
?LWL = 0 kLcL+
k~= O, ? 3 c indépendants.
On pose:
L ? oùå vérifient :åLkL = O
~ki
et les a-ki(i=1?3) sont des opérateurs
arbitraires. De même pour
3
cL+ k~
|
=
|
X i=1
|
c+ ~kiå
|
~ki L
|
Il y a plusieurs choix pour å L tel que
å
~ki
|
L kL = O. On va se mettre dans le cas où ils
sont
~ki
|
choisis pour être vecteurs propres de S~
|
k~ |~k|
|
avec valeurs propres
|
? ?
?
|
+1, i=1; -1, i=2; O, i=3.
|
Lorsque ~k//(oz) :
åL = (1,i,O,0).
~k1
åL = (1, -i, 0,0).
~k2
E i|~k|
åL = ( 0, 0,
~k3 M , ).
Mw
Pourk~ arbitraire, leså~ki L sont
obtenus par une rotation adéquate (comme dans le cas du photon).
Remarque :
Le photon n'a pas de masse, il a deux polarisations mais par
contre les bosons vectoriels sont massifs avec trois polarisations.
Ce qui apparaît dans les calculs est :
3
X i=1
åL å
~ki
.
~ki kLkí
í = ä Lí + M2 w
Finalement les champs W - auront la forme suivante :
XW u - =
~ki
|
a~kiå
|
u ?~k + cu+ ~ki ~ki å
|
í ?*
~ki
k~
|
Avec comme interpretation desa~ki, c~ki :
ak,i : opérateur d'annihilation de la particule W -.
c+ k,i : opérateur de création de la particule
W+.
ck,i : opérateur d'annihilation de la particule
W+.
a+ k,i : opérateur de création de la particule W
-.
Les opérateurs de céation et d'annihilation
obéissent aux relations de commutations suivantes:
[ ak,i, ak',i'] = [c+ k,i, c+ k',i' ] =
0 [ ak,i, c+ k',i'] = [ ck,i, a+ k',i'] = 0 [ak,i,a+ k',i'] = [ck,i,
c+ k',i'] = äk,k'äi,i'
On définit les états initial et final de la
désintégration du muon comme la partie précédente
:
|i) =bu+
ps |0)
hf| = h0|díe
k'ó'be
kóbíu
p's'
Dans cette section, nous allons faire le calcul au
deuxième ordre, c'est-à-dire : [ J +8 J +8 ]
HId4x - 1
S = T 1 - i HI(x)HI(y)d4xd4y
2!
-8 -8
d'où: Sfi = (f|S|i)
R +8
Sfi = h0|díe
k'ó'be
kóbíu
p's'T[1 - i R +8
-8 HId4x - 1 -8 HI(x)HI(y)d4xd4y]bu+
ps |0)
2!
J +8
Sfi = (O|díe
k'ó'be
kóbíu
p's' T[ - 1 HI(x)HI(y)d4xd4y]bu+
ps |O)
2!
J +8
-8
= 'O| díe
k'ó' be kó bíu
p's' T[ - 1 : HI(x) :: HI(y) : d4xd4y] bu+
ps | O)
2! -8
+8
fi=
4 k
S -1 (0|dM 'b
ó k p
e
óbus'd4xd4y T [g
2 : {(øe (x)ãu (1 +
ã5)øíe
(x))Wu-(x)
-8
+(øíu(x)ãu(1 +
ã5)øu(x))Wu+ (x) +
C.C} :
×gw
2
: {(øe(y)ãí (1 +
ã5)øíe)Wí-
(y) +(øíu(y)ãí(1+
ã5)øu(y))Wí+(y)
+ C.C} : ] b;',:|0)
On développe ce terme, on trouve :
--96,
2 f-Foo
Sfi=--
(0|be bíu
k'ó' kó p' s'
T [ : (øe (x)ãu (1 +
ã5)øíe (x)Wu-
(x))(øe (y)ãí (1 +
ã5)øíe
Wí- (y)) : |.z}
(A)
+ : ((øe(x)ãu(1 +
ã5)øíe)Wu-(x))(øíu(y)ãí(1
+
ã5)øu(y)Wí+(y))
: | {z }
(B)
+ : ~øíu(x)ãu(1+
ã5)øu(x)Wu+ (x))
(øe (y)ãí (1 +
ã5)øíe
Wí- (y)) :
|..(%)
+ : ~øíu(x)ãu(1
+ã5)øu(x)Wu +
(x))øíu(y)ãí (1 +
ã5)øu(y)Wí+
(y)) : |"(r)
] × d4xd4y
bu+ps|0)
Plus des termes qui donnent zéro.
En tenant compte des relations de commutation et
d'anti-commutation suivantes : [Wí#177;(x),
b+] = [Wí#177; (x) , b] =
[Wí#177; (x) , d] =
[Wí#177; (x) , d+] = 0
{ø(x),bkó} = ?*kukó
bkó øk = -øk bkó +
?*kukó
{dk''ó'',øk''}= ?*
k''vk''ó'' dk''
ó'' øk'' = -øk''
dk'' ó'' + ?* k''vk''
ó''
{ø(x),b+ps} = ?(x) ups ø(x)
b+ps = -b+ psøp + ?p ups
On trouve que le premier terme (A) et le quatrième
terme (D) de la dernière relation de Sfi sont nuls, à cause de
l'existence des opérateurs b+ et b respectivement, qui
commutent avec tous les champs de ces deux termes jusqu'à ce qu'ils
agissent sur (0| et |0) respectivement, pour donner zéro. Donc, il nous
reste que deux termes qui ne sont pas nuls ; le deuxième (B) et le
troisième (C), qui sont égaux d'après la définition
du produit chronologique T. Nous allons les simplifier en commençant par
le deuxième terme (B):
En utilisant le théorème de Wick, T(B)
s'écrit facilement comme un produit de contractions, qui sont soit des
anticommutateurs pour les fermions, soit un propagateur WW.
Le propagateur bosonique sera :
× e-iq(x-y)
(0|T[Wu-(x)Wí+(y)1|0)
= Wu-(x)Wí+(y) ×
è(x0 - y0) +
Wí+(y)Wu-(x) ×
è(y0 - x0) Zd4q äuí +
qlli£dt
(0|W u -(x)Wí+(y) |0)
=
i(2ð)4 q2 + M2W
- io
En effet :
16 -8
Sfi 2gW2 f+8 d4xd4y [ (?: (x)uî(ãu
(1 + ã5)?íe (x)vp )(?*(y)upY (1
+ ã5)?u (y)u;, )1
+8 ä
quqí
× 1
d4q uí MZ iq(x - y)
J.
i(2ð)4 -8 q2 io
e
e (+8 [ r8 +8
d4q d4xei(q-k-k')
d4yei(p-q-p')
v
S i 1 fi 8(2ð)4
,V2Ep2Ep'2Ek2Ek'V4 L8
-00 -
8
(uîjãu(1 +
ã5)víek'uíi£p'ãí(1
+ ã5)/e) ×
|
+ quqí uí 1
M2w
q2 +M2w -io
|
1 +8
Sfz 8(2ð)4 .
=Wd4q [(2ð)4ä(q - k -
k') (2ð)4ä(p' - q -
p') ,V2Ep2Ep'2Ek2Ek'V4
f8
(ue+
ã5)víek'up'ãí(1
+ ã5)u4;) ×
|
+ quqí uí 1
M2w
q2 +M2w -io
|
)upp)í
äuí
Sfi ieW (2704 ' '
8(p - p - k - k) (ueku (1 +
ã5)víek'uíi£p'ãí
(1 + ã5)u;,,) ×
Mw22 8 ,V2 Ep 2Ep'2 Ek 2
Ek'V4p-p+ MI2D - io
Comme les composantes des impulsions p et p' sont
négligeables devant la masse de W, c'est-à-dire : MW » p,
p'.
Donc ils seront négligées dans notre cas
non-relativiste :
äuí M2W .
qi£q'
uí M2 W q2 Ml247 io ~
Finalement nous obtenons :
ig2 (2ð)4ä4(p -
p' - k - k') [ue ]
W
Sfi = kóãu(1 +
ã5)víe
p's'ãu(1 +
ã5)ups
8M2 /2Ep2Ep'2Ek2Ek' k'ó'uíu
W
Diagrammatiquement, nous avons:
Fig. 2 : La désintégration du muon via
échange de boson vectoriel
On voit que ce résultat ressemble bien à ce
celui de la théorie de V-A sauf les constantes de coulage qui les
différent. On est retombé sur la même trace de la
méthode précédente, donc sans refaire le calcul, on prend
directement le résultat trouvé et l'injecter ici. Mais avant de
procéder à cette étape on compare les deux
résultats pour extraire les deux constantes de couplage par la relation
suivante :
|
GF
|
g2 W
|
tel que :
|
v2
|
8M2 W
|
GF : est la constante de couplage de Fermi.
gW: est la constante de couplage de la méthode des bosons
vectoriels. MW: est la masse du boson mis en jeu dans l'interaction.
Nous avons illustrer dans cette section la
nécessité d'introduire les bosons vectoriels massifs pour le
processus de la désintégration du muon. C'est -à-dire que
le muon se désintègre en un neutrino muonique plus un boson
massif, possédant une durée de vie extrêmement petite, qui
à son tour va donner un électron et un neutrino
électronique. La particule d'échange (W) a une impulsion p' et
une énergie E~p, mais E2 p~=6 ~p2 + M2 W . Nous
disons que cette particule est virtuelle.
Cette interprétation est valable même au niveau des
particules composées de quarks, où dans ces cas, c'est les quarks
qui interagissent. Prenons l'exemple qu'on a déjà traité
àla section (I), la désintégration du neutron.
Le neutron est composé de trois quarks (udd),
lors de la désintégration un quark down (d)
change de saveur pour devenir un quark up (u), en émettant un boson W
qui immédiatement donne un couple de fermions (électron et un
neutrino électronique). Mais les deux autre quarks n'interagissent pas,
ce qui nous permet d'avoir à la fin trois quarks (uud), qui est la
structure du proton en quarks.
|