1.
Généralités
1.1.
Evolution de la politique forestière au Burkina Faso.
De la période coloniale à nos jours, plusieurs
mesures ont été prises en faveur de la protection et de la
conservation de l'environnement :
· De la période coloniale à
1980
Le code forestier établi en Afrique occidentale
française (AOF) par décret du 4 juillet 1935 a permis la
délimitation des forêts classées et protégées
au Burkina Faso et d'éviter une très grande déforestation
dans le pays. Les actions d'intervention étaient les plantations
d'espèces exotiques dans les formations naturelles, la pratique des feux
de brousse précoces, la surveillance et la répression des
délits. Cette politique a donné des résultats
mitigés car elle ne répondait pas aux besoins et aux attentes des
populations rurales.
· De 1981 à nos jours.
Les mesures ont évolué avec la création
du Service d'aménagement forestier (SAF) et la formulation d'une
politique d'aménagement des forêts classées en 1981. Cette
politique se donnait pour objectif la satisfaction des besoins des populations
en Produits forestiers non ligneux (PFNL) tout en préservant
l'environnement. Trois axes d'intervention étaient mis en
place :
- Le bornage des forêts classées, la
récupération des superficies défrichées, la
protection et le contrôle des droits d'usages réservés aux
populations riveraines ;
- L'étude technique et économique des
méthodes de coupe du bois de chauffe, la rotation des coupes, les soins
sylvicoles après exploitation dans le cadre d'un projet pilote
d'aménagement forestier ;
- La plantation ou semis d'essences locales ou exotiques dans
les forêts naturelles pour la production de bois d'oeuvre et de service.
En 1984, l'Etat a mis en place le Programme national de
foresterie villageoise (PNFV) dont le but est de donner aux populations locales
les moyens de prendre en main la gestion de leur terroir. En cette même
année, l'Etat adopte la loi portant Réorganisation agraire et
foncière (RAF) qui affirme l'appartenance de la terre à l'Etat
qui peut en décider des usages. En 1985, le gouvernement lance les trois
luttes contre la dégradation de l'environnement. Il s'agit de la lutte
contre la coupe abusive du bois, la lutte contre les feux de brousse et la
lutte contre la divagation des animaux. Les services forestiers doivent
délimiter des zones de coupe de bois et organiser les populations pour
l'exploitation forestière. En 1986, le gouvernement met en oeuvre le
Programme national de gestion des terroirs villageois (PNGTV) qui prône
une utilisation de l'espace rural pour une meilleure gestion des ressources
foncières et environnementales. Il est renforcé la même
année par l'adoption du Plan national de lutte contre la
désertification (PNLCD). En 1992, le gouvernement adopte l'approche
«gestion des terroirs » avec la mise en place du Programme
national de gestion des terroirs (PNGT) et la création des Commissions
villageoises de gestion des terroirs (CVGT). Le projet
« 8000 » villages-« 8000 » forêts
initié le 2 Juin 1994 se matérialise sur le terrain soit par des
actions de protection et de gestion des forêts naturelles existantes soit
de plantation forestière individuelle ou collective. Il anticipe ainsi
la mise en oeuvre du Programme National d'Aménagement Forestier (PNAF)
en 1996. Le PNAF est suivi par l'adoption de la Politique Forestière
Nationale (PFN) en 1998 qui reconnaît l'apport des secteurs de la
forêt, de la faune et de la pêche ainsi que le rôle
joué par ces ressources dans la planification du développement.
Cette PFN trouve aussi ses fondements dans l'adoption du code forestier et du
code de l'environnement en 1997. Ces codes sont un élargissement des
mesures de protection de l'environnement.
De nos jours, deux approches sont utilisées dans la
gestion du patrimoine forestier national. Il s'agit de l'approche gestion des
terroirs et de l'approche participative ou à base communautaire.
L'approche gestion des terroirs consiste à mobiliser la
communauté rurale autour de programmes visant à restaurer
l'environnement villageois par des actions de végétalisation, de
lutte contre l'érosion, de maîtrise des eaux, etc. L'approche
participative se base sur l'implication des populations locales dans la gestion
des ressources naturelles. Ce sont les populations rurales qui devront
définir les actions qu'elles entendent mener pour protéger leur
environnement tout en retrouvant un niveau de revenu satisfaisant (Faure,
1993). C'est cette dernière approche qui fera l'objet de notre
étude. La gestion du PNKT est assurée par les populations riveraines depuis mars
2003.
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