5 . Manifestations cliniques :
La douleur dans l'ostéome ostéoïde est
très caractéristique et devrait permettre un diagnostique facile
et rapide. Cependant, ce n'est pas toujours le cas. Effectivement, une fois sur
deux, le caractère typique fait défaut. L'ostéome
ostéoïde revêt alors d'autres visages, trompeurs,
masqués du fait surtout des multiples localisations.
La douleur est le signe caractéristique,
présente dans les ¾ des cas. Au début, c'est une douleur de
fatigue, puis au fur et à mesure elle devient lancinante, nocturne,
empêchant le sommeil. La prise de l'aspirine atténue
considérablement la douleur 2 fois sur 3. Ceci devrait être un
argument de poids en faveur d'un ostéome ostéoïde mais ce
n'est pas le signe pathognomonique.
Le siège de la douleur est variable: soit au site
même du nidus, déclenchée par la pression, soit à
distance sous forme d'irradiation.
La douleur est due au fait qu'il existe un grand nombre de
fibres amyéliniques au sein du tissu ostéoïde, qui sont
mises sous pression par le flux vasculaire très augmenté. La
pathogénie est ainsi voisine des syndromes du compartiment. [1]
Dans notre série, tout les cas avaient une douleur
typique au membre atteint, sans notion d'éventuelles
irradiations.
Nous avons constaté que la douleur reste le seul signe
clinique commun a tout les patients, mais aussi la seule symptomatologie
retrouvée chez eux, mis a part trois cas qui présentaient un
cortège de manifestations cliniques associées a la douleur,
dominé par la notion de fracture pathologique au membre atteint, une
boiterie et surtout une limitation fonctionnelle au membre contenant
l'ostéome ostéoïde, une limitation qui est probablement en
relation avec la localisation de la tumeur au fémur et au
tibia..
Donc, le maître symptôme reste vraiment la
douleur, dont les caractéristiques répondent parfaitement aux
données de la littérature, a savoir sa prédominance
nocturne, et surtout la sensibilité aux AINS dont la prise soulageait
plus ou moins nos patients mis a part les deux seuls cas ou le caractère
résistant de la douleur aux AINS était signalé, tout ceci
si on ne prend pas bien sur en compte les cas des malades dont la notion de
prise d'AINS n'a pas été retrouvé, ou le cas du malade
qui était allergique aux AINS, ou sa sensibilité a ce genre de
traitements antalgiques n'a pu de ce fait être
vérifiée.
Signalons aussi que pour tous les cas, aucune
modifications des téguments en regard de la localisation douloureuse
n'a été signalée, la peau était pour tous les
malades d'aspect normal et sans signes d'inflammation locale.
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