IV- L'impact de l'introduction en Bourse sur les
sociétés introduites :
Evolution du marché
boursier :
Le marché financier connaît un développement
important qui en a modifié la dimension. Ainsi en se limitant uniquement
au plan quantitatif, les différents compartiments de ce marché
ont fortement évolué, (la capitalisation boursière a
dépassé les 417 MMDH à fin 2006, l'actif net des OPCVM se
situe à 129 MMDH et l'encours des titres de créances
négociables dépasse les 10 MMDH à la même date).
Cette nouvelle dimension du marché financier est le
résultat d'un processus de réformes qui a visé la mise en
place des conditions propices au développement de ce marché, tout
en veillant à garantir les impératifs de sécurité,
d'intégrité du marché et de protection des
épargnants.
L'année 2006 a constitué, sans équivoque,
une année record pour la Bourse de Casablanca. En effet, les indices ont
connu une progression vigoureuse. A fin décembre 2006, le Masi flottant
a enregistré une hausse de plus de 70%, ce qui constitue une performance
historique, tandis que la capitalisation boursière avoisine les 415
milliards de dirhams, représentant dorénavant 85% du PIB 2006
estimé, alors que ce ratio n'était que de 26% il y a 3 ans, ce
qui démontre une meilleure corrélation du marché boursier
avec l'économie marocaine dans son ensemble.
Par ailleurs, dix nouvelles sociétés se sont
introduites à la cote en 2006, portant ainsi le nombre des
sociétés cotées à 63. Ceci dénote du retour
de la confiance des entrepreneurs vis-à-vis de la Bourse de Casablanca,
en tant que moyen privilégié pour financer leurs projets
d'investissement.
Le marché financier a connu une croissance quasi continue
sur les quatre dernières années, après une période
de crise où le marché avait chuté 4 années
consécutives.
La croissance actuelle est basée sur des fondamentaux
solides, comme la croissance du PIB de 7.6% pour 2006 et une augmentation
généralisée des résultats des
sociétés cotées.
Pour le premier semestre 2006, la progression des
résultats nets des sociétés cotées a
dépassé les 35% alors que le MASI n'avait progressé que de
29%. Le marché avait encore de la marge. Il faudrait faire la même
analyse pour les résultats de fin d'année.
Le record des introductions à la bourse de Casablanca,
remontait à 1997-98 et se limitait à 5 introductions en bourse
par an alors qu'en 2006, il y en avait eu 10.
De plus à l'époque, il s'agissait de
privatisations. En 2006, ce sont exclusivement des sociétés
privées avec une diversité de secteurs dont le tourisme,
l'immobilier les nouvelles technologies, de tailles différentes, grandes
entreprises et PME, qui se sont introduites en bourse.
Le nombre d'introduction l'année dernière sur le
marché casablancais est le même que celui du marché
espagnol. Nous commençons à avoir des indicateurs comparables
à ceux de marchés matures, comme la Hongrie, la Nouvelle
Zélande ou l'Irlande.
Les nouvelles introductions :
Avec 15 introductions en Bourse au cours des trois
dernières années, dont 10 en 2006, la Bourse de Casablanca joue
de plus en plus son rôle dans la collecte de l'épargne et le
financement de l'entreprise. En effet, les 15 sociétés
introduites au niveau du marché ont levé un montant global de
13.74 milliards de dirhams.
Ces entreprises ont été en grandes parties à
l'origine de l'euphorie boursière enregistrée au cours des trois
dernières années et ont fortement contribué à la
démocratisation de la Bourse.
Par ailleurs, ces introductions se sont traduites, d'une part,
par l'arrivée sur le marché de nouveaux secteurs
d'activité : télécommunications (Maroc Telecom),
pharmaceutiques (Sothema), gestion déléguée (Lydec),
hôtellerie (Risma) et promotion immobilière (Douja Promotion
Groupe Addoha), et, d'autre part, par le renforcement d'autres secteurs
déjà représentés ( les nouvelles technologies,
l'agroalimentaire, le BTP, etc. ).
Autre élément notable, l'arrivée de plus en
plus de PME à la cote. Pas moins de 5 entreprises se sont inscrites au
niveau du compartiment de Croissance réservé au PME à fort
potentiel de croissance depuis la reprise du marché boursier, soit le
tiers des sociétés introduites depuis 2004.
Il s'agit notamment de Dari Couspate, Mediaco Maroc, Cartier
Saâda, SRM et Involys.
Hormis cette dernière, toutes les autres PME ont
procédé à des augmentations de capital lors de leur
introduction en Bourse. Les nouvelles recrues ont affecté les montant
levés à des programmes d'investissement visant à
accélérer leur développement.
Cela augure peut être une évolution des
mentalités du capitalisme familiale appelé à faire face
à la mondialisation.
Enfin, notons que les 15 dernières recrues de la place
ont pesé une capitalisation boursière totale de 170.81 milliards
de dirhams à fin décembre 2006, soit environ 41% de la
capitalisation de la place. Maroc Telecom et Addoha s'accaparent plus de 89.17%
de la capitalisation des nouvelles recrues du marché.
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