Conclusion GENERALE
Certes, les crises financières ont une ampleur
importante sur les pays émergents ainsi que sur ceux
développés. En fait, ces crises ont eu tendance à
être chronologiquement et parfois géographiquement
groupées, c'est-à-dire, s'étendre entre pays et ceci
indépendamment des fondamentaux macroéconomiques des pays
concernés. La contagion reste désormais un sujet de grand
débat sur le plan académique. Plusieurs travaux ont
été présentés, ayant pour objectif de rechercher
les causes et les défaillances à l'origine de ce
phénomène.
Suite à l'occurrence de la crise de
« subprime » qui a pris naissance aux Etats-Unis en Juillet
2007, l'objectif de notre recherche était d'analyser les
mécanismes de leur apparition et de leur propagation ainsi de prouver la
présence d'un éventuel effet de contagion entre différents
marchés développés, traduisant par une transmission en
moyenne et en volatilité des chocs. A cet effet, cinq marchés
financiers de trois continents (Europe, Amérique du Nord, et Asie) sont
considérés.
Nous avons préféré dans un premier temps
de passer en revue les différents modèles de crise
présentés dans la littérature avant d'étudier par
la suite les théories de la propagation des crises, ensuite faire une
profonde analyse sur la crise de subprime. Enfin, nous avons mis en
évidence empirique ce phénomène de contagion en testant
leur existence à travers des méthodologies
économétriques parcimonieuses.
L'analyse de la crise de subprime présente, en premier
lieu, les nouveaux instruments inhérents à cette crise. En
deuxième lieu, nous encadrons théoriquement cette crise afin
d'expliquer leurs facteurs de déclenchement ainsi pour la rapprocher
aux modèles des crises précédentes. Nous avons
constaté que cette crise est principalement une crise de fonds propres
bancaires ou il y a un manque accru de liquidité interbancaire issue du
non application de la réglementation prudentielle rigide au sein des
banques lors de l'utilisation des nouveaux produits financiers notamment la
titrisation des créances.
Notre étude empirique montre la contamination de
l'Allemagne et la Royaume Unis par le phénomène de la
contagion.
Pour en aboutir, nous avons procédé à
l'étude de la corrélation entre le marché de crise
(américain) et les autres marchés pendant la période de
crise et la période de non crise. Nous avons remarqué une
augmentation significative des coefficients de corrélation entre les
différents marchés. Ceci nous a permis de conclure que les
périodes de forte corrélation sont associées à des
périodes de forte volatilité. Cependant, une augmentation de la
corrélation entre les marchés de différents pays ne suffit
pas pour prouver l'existence de contagion comme l'a démontré
Forbes et Rigobon (2002). Si les marchés sont historiquement liés
et inter corrélés, un changement significatif dans un
marché va naturellement induire des changements sur les autres
marchés, et les corrélations durant les crises peuvent augmenter
sensiblement.
Pour cette raison, nous avons adopté une nouvelle
procédure qui consiste à tester la non linéarité
des mécanismes de propagation des chocs estimés à travers
un modèle d'interdépendance de long terme VECM basé sur le
test de cointégration (test de Johenson). Nous avons montré
l'existence d'une relation de cointégration entre les séries,
justifiée après par un modèle VECM validé.
Ensuite, en vue de connaitre le pays originaire de crise,
nous avons utilisé le test de causalité au sens de Granger
à fin de justifier la présence de ce genre de causalité
entre les pays de notre étude. On peut signaler que, pendant la
période de crise, les Etats-Unis cause et les autres pays notamment
l'Allemagne, le Japon, la France et le Royaume Unis.
Enfin, nous avons étudié la transmission en
moyenne et en variance en période normale et en période de crise
de subprime au moyen d'une modélisation de type E-GARCH. En effet, les
graphiques des rendements montrent l'existence d'un phénomène de
regroupement de volatilité. Donc un processus suggéré de
type GARCH était adopté à la modélisation des
séries en question afin de corriger les problèmes
d'hétéroscédasticité des erreurs.
Et à travers les critères de choix, nous avons
abouti à conclure que le modèle asymétrique ARMA
(1,2)-EGARCH (1,1) est le meilleur.
Au regard de l'étude de la transmission, nos
résultats montrent la présence de contagion en moyenne et en
variance à la fois vers le marché allemand et celui britannique,
ce qui peut expliquer par une transmission excessive de volatilité et en
moyenne. Il apparaît que le marché américain peut
être assimilé au marché mondial.
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