Paragraphe 3 : Analyse des effets
d'interdépendance
Les effets d'interdépendance s'interprètent comme
des multiplicateurs keynésiens des effets distributifs, corrigés
par les propensions marginales à dépenser des ménages.
Tableau n° 6 : Les effets
d'interdépendance
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BRAG
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BRAI BRAA
|
BRIMA BRSNM
|
BREDUCBRSANTE
|
BRAS
|
Effets d'interdépendance
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2,0534
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2,1384 2,1205
|
2,5444
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3,9763
|
3,9763
|
3,9763
|
2,9098
|
|
Source : Auteurs.
Les effets d'interdépendance sont élevés
(3,9763) pour les branches BRSNM, BREDUC et BRSANTE. La branche BRAS a
également un effet non négligeable (2,9098). La branche BRAG a un
faible effet d'interdépendance (2,0534).
Ainsi, de tous les secteurs de l'économie, c'est pour
les branches BRSNM, BREDUC et BRSANTE, que l'augmentation de la demande
engendre des dépenses des ménages plus importantes en
consommation des produits des autres branches d'activités de
l'économie.
Paragraphe 4 : Analyse des effets de réduction de
pauvreté
L'effet de réduction de pauvreté mesure
l'impact de l'augmentation de la demande exogène dans une branche
donnée sur la réduction de la pauvreté d'abord au niveau
de chaque groupe de ménages, puis au niveau agrégé de tous
les ménages.
Tableau n° 7 : Les effets de
réduction de la pauvreté par branche
d'activités
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BRAG
|
BRAI
|
BRAA
|
|
|
BRIMABRSNMBREDUCBRSANTE
|
|
BRAS
|
Moy
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Effets réduction de pauvreté
|
-24,2%
|
-13,4%
|
-20,9%
|
-7,7%
|
-11,4%
|
-11,4%
|
-11,4%
|
-12,5%
|
-16,1%
|
Ménages Ruraux
|
-30,1%
|
-16,6%
|
-25,9%
|
-9,3%
|
|
-12,7%-12,7%
|
-12,7%
|
-14,7%-19,6%
|
|
Ménages Urbains Cotonou
|
-0,3%
|
-0,2%
|
-0,3%
|
-0,3%
|
-0,8%
|
-0,8%
|
-0,8%
|
-0,6%
|
-0,4%
|
Ménages Urbains Autres
|
-5,4%
|
-3,5%
|
-5,2%
|
-2,9%
|
-7,7%
|
-7,7%
|
-7,7%
|
-5,8%
|
-5,1%
|
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Source : Auteurs.
La branche BRAG s'est avérée être la plus
réductrice de la pauvreté (-24,2%). Elle est suivie de la branche
BRAA (-20,9%) et de la branche BRAI (13,4%). Les effets de réduction de
pauvreté sont moindres mais identiques (-11,4%) pour les branches BRSNM,
BREDUC et BRSANTE. L'effet est de -12,5% pour la branche BRAS alors qu'il est
seulement de -7,7% pour la branche BRIMA.
Par groupes de ménages, c'est au niveau des
ménages ruraux que les effets de réduction sont les plus
élevés. Ils vont de -30,1% pour la branche BRAG à -9,3%
pour la branche BRIMA. Pour les ménages Urbains Cotonou, ce sont les
branches BRSNM, BREDUC et BRSANTE qui ont les plus forts effets de
réduction de la pauvreté (-0,8%). Il en est de même pour
les ménages urbains Autres (-7,7%).
Ainsi, les secteurs qui sont les plus réducteurs de
pauvreté en milieu rural (Branche Agriculture, Agro-Artisanat et
Agri-Industrie), le sont moins en milieu urbain (branches Autres Services
non-Marchands, Education et Santé) et vis-versa.
Pour la branche BRAG, les disparités sont plus
importantes : -30,1% pour les ménages ruraux et -0,3% pour les
ménages urbains Cotonou. Pour les branches BRSNM, BREDUC et BRSANTE par
contre, les effets varient de -12,7% pour les ménages ruraux à
-0,8% pour les ménages urbains Cotonou.
En somme, si le Bénin parvient à atteindre son
sentier de croissance de 5% en moyenne annuelle, l'incidence de la
pauvreté pourrait se trouver réduite de 19,6% pour les
ménages ruraux, de 0,4% pour les ménages urbains Cotonou et de
5,1% pour les ménages Urbains Autres. Au niveau national, l'incidence de
la pauvreté se trouverait réduite de 16,1% en moyenne annuelle,
par rapport à la situation de référence. Dans le
même temps, la profondeur et la sévérité de la
pauvreté se verraient réduites en moyenne annuelle de 22,7% et
26,4% respectivement.
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