INTRODUCTION
La problématique du partenariat s'inscrit dans une
mutation des politiques publiques. Au cours de cette dernière
décennie, la plupart des gouvernements ont introduit des
mécanismes de partenariat dans leurs politiques, qu'il s'agisse de la
santé et les services sociaux, de la famille ou du développement
régional. Selon Caillouette, J (2001, p82.), le partenariat se
présente, dans le discours gouvernemental, comme un renouvellement du
rapport de l'État à la société civile, qui doit
bénéficier de structures institutionnelles propices au
développement de son dynamisme et de sa capacité d'initiative.
L'État se veut, dès lors, plus partenaire que maître
d'oeuvre. Le partenariat est aussi une des solutions aux différents
problèmes. Il porte sur le principe de l'équité, de la
participation communautaire et de la collaboration intersectorielle.
(Déclaration d'Alma Ata, 1978).
En République Démocratique du Congo (RDC), le
partenariat s'applique à tous les niveaux d'organisation du
système de santé c'est-à-dire central,
intermédiaire et périphérique.
Actuellement la plupart des contrats du partenariat reliant le
Ministère de la santé aux différents intervenants
privés finissent par être suspendus. Ces suspensions sont dues
entre autre à l'insuffisance de mécanismes de coordination,
du rôle de régulation de l'État, du non respect des
rôles et obligations de chaque partenaire et faible implication des
bénéficiaires et acteurs de terrain. (Ministère de la
santé de la RDC, 2002, pp4-5).
En effet, la situation générale de la
santé en RDC est extrêmement préoccupante. Les
manifestations de déséquilibre structurel fondamental
démontrent une situation catastrophique. De plus, les conflits
armés et des longues années de mauvaise gestion ont
contribué à l'élévation actuelle en RDC des taux de
mortalité infantile et maternelle. Le système de santé
à l'intérieur du pays s'est détérioré par
manque de financement et d'appui technique et financier. La zone de
santé de Doruma fait partie de celles qui sont en état de
délabrement.
Les structures socio-sanitaires déjà
vétustes avant la guerre, se sont dégradées davantage. Il
est donc peu probable qu'elles atteignent les objectifs du millénaire
pour le développement en 2015. Le dysfonctionnement des zones de
santé, le manque de matériel et la détérioration
des infrastructures, ont eu pour conséquences la dégradation des
centres de santé et la mauvaise qualité des soins. Les fonds
affectés à la réhabilitation des hôpitaux sont
minimes. Les populations sont obligées de financer ce secteur, elles
mêmes alors qu'elles sont pauvres. Elles sont obligés de payer les
services qui leurs sont offerts.
Ces différents éléments qui sont à
la base de la déstabilisation des zones de santé en RDC celle de
Doruma particulièrement nous poussent à une réflexion sur
le renouvellement des contrats de partenariat entre le Ministère de la
santé et les partenaires privés.
Il est impérieux aujourd'hui de planifier et revoir les
modes et pratiques de PPP du Ministère de la santé. Il est
important d'expérimenter les nouvelles pratiques qui misent sur le plus
grand bénéfice de la population et qui peuvent s'adapter à
la réalité congolaise (selon les régions). Les secteurs
privés tels que les ONG locales, population, Confessions religieuses,
sont déjà très présents dans le système de
santé congolais, mais ces Organisation Sans But Lucratif (OSBL) manquent
de soutien financier.
Pourquoi l'État ne devrait-il pas travailler avec les
acteurs privés, sociaux et les bénéficiaires à sa
réflexion sur l'organisation des services de santé actuels et
futurs ? Quelles sont les conditions de la réussite d'un contrat de
partenariat entre le ministère de la santé et une OSBL lorsqu'il
s'agit de la réhabilitation des infrastructures sanitaires ?
Même si aujourd'hui la communauté (population
locale) prend de plus en plus en charge son propre milieu, le secteur public ne
peut pas fermer définitivement sa porte. Il est appelé à
collaborer avec elle en tenant compte de sa politique.
Les solutions aux problèmes posés ci - dessus se
résument sur l'adaptation des modèles PPP pratiqué entre
le Ministère de la santé et des services sociaux (MSSS) et les
organismes communautaires au Québec. Celles-ci se basent sur les
propositions suivantes :
Les interventions de l'État congolais dans la
réhabilitation du secteur sanitaire n'ont pas permis à la
population de Doruma d'accéder aux soins médicaux dans des bonnes
conditions. Les interventions des OSBL dans la réalisation des oeuvres
communautaires, permettent un développement de ce secteur si la
population y participe.
L'objectif général de ce projet est de mettre en
place les modalités d'acceptation d'un projet de PPP pour la
réhabilitation du secteur de la santé et d'assurer dans quelle
mesure la population de la zone de santé de Doruma pourra avoir
accès aux services de santé de qualité pour son
bien-être. Spécifiquement, il est question de :
- -Étudier le cadre théorique du PPP et les
différentes approches en fonctions des pays, notamment les types de PPP,
leur raison d'être et ces pratiques au monde;
- Analyser l'approche retenue par rapport à la
réalité de la RDC. Il s'agit de mettre l'accent sur les
modalités de son adaptation en Afrique ;
- Décrire les pratiques de PPP dans l'Agence de
santé et des services sociaux (ASSS) du SLSJ. De ce fait il est question
de profiter de l'expérience apprise pendant le stage à l'ASSS
pour en tirer les leçons salvatrices pour ce travail ;
- Présenter l'état des lieux de l'hôpital
de Doruma en dressant de manière succincte la situation
générale de la santé en RDC. Il s'agit ainsi de ressortir
les atouts du milieu et ses opportunités externes;
- Proposer un modèle de PPP à l'hôpital de
Doruma. Il est question de ressortir les pistes d'amélioration pour la
réhabilitation de l'hôpital de Doruma, en précisant les
actions à réaliser avec les responsabilités de chaque
acteur.
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