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Pratiques du partenariat public/organisation sans but lucratif dans l'offre d'un service public: Proposition d'un modèle pour la réhabilitation de l'hopital de Doruma en République Démocratique du Congo

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par Francisca Lisa ILUNGA KEBELA
Université Senghor - Master en Développement option Management public et gouvernance 2007
  

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4.3 LA POLITIQUE DE SANTÉ CONGOLAIS

Dans le l'objectif de lutte contre la pauvreté, la politique de santé promulguée en 2001 visait la promotion de l'état de santé de toute la population, en fournissant des soins de Santé de qualité, globaux, intégrés et continus avec la participation communautaire, dans le contexte de l'objectif du millénaire sur la lutte contre la pauvreté. Cette politique s'articule autour de six axes stratégiques suivants :

- restructuration du système de santé selon les orientations politiques, législatives et administratives ainsi que la mise à jour des normes de prestation des services.

- Accroissement de la possibilité des ressources par l'application d'un processus gestionnaire adéquat.

- Instauration d'un système de lutte intégrée contre les maladies et la promotion de santé des groupes spécifiques.

- Renforcement des Programmes d'Appui aux Activités de Santé.

- Coordination, promotion de la collaboration intra et intersectorielle et Partenariat pour la santé

- Promotion d'un environnement propice à la santé.

Afin d'assurer tous les services, le Ministère de la Santé dispose de trois niveaux de structures.

Dabord le niveau central qui comprend le cabinet du ministre, le secrétariat général auquel sont attachés 13 directions centrales et 52 programmes spécialisés. Il a essentiellement un rôle normatif et stratégique.

Ensuite il y a le niveau intermédiaire qui a un rôle technique d'appui aux Zones de Santé; il est constitué des 11 inspections provinciales et 45 districts de santé. Chaque province dispose d'une division provinciale de la santé. Chaque province a un hôpital et un laboratoire provincial qui fonctionnent sous l'autorité du chef provincial de la santé. Chaque district dispose d'une inspection médicale de district. Cette dernière compte trois cellules des services généraux et études : la cellule de l'inspection des services médicaux, pharmaceutiques et du service d'hygiène. Ces 3 cellules sont supervisées par le médecin chef de district sanitaire.

Enfin, le niveau périphérique qui est le niveau opérationnel et qui est constitué principalement des Zones de Santé et qui comprend un réseau des centres de santé et un Hôpital Général de Référence. Il est dirigé par l'équipe du bureau central de la zone de santé. Les zones de santé sont passées de 306 à 515 aujourd'hui.

4.4 LE SYSTÈME DE SANTÉ DANS LA ZONE DE SANTÉ DE DORUMA

La zone de santé de Doruma est dans le territoire administratif de Dungu, à la Province Orientale au Nord Est de la RDC, faisant frontière avec le Soudan et la République Centrafricaine. Cette zone compte 50.000 habitants avec une densité de 2 habitants /km2. Elle est habitée par la tribu Zande. Le peuple est chasseur et cultivateur. Mais l'agriculture est l'activité principale de cette population. Doruma a été en effet l'un des greniers de la province Oriental en raison de sa production très élevée en produits de première nécessité.

Les cultures pratiquées sont le manioc, la patate douce, le mais, l'arachide, le haricot, le riz, le soja, le palmier à huile, la tomate, etc. Il ne manque pas de fruits tels que l'avocat, la banane, l'ananas, la mangue, la papaye et l'orange. La production, pour la plupart des produits, a lieu dans les deux saisons de pluie : la grande saison de pluie qui prend pratiquement 6 mois, et la petite saison de pluie, qui prend deux mois. La présence, quoique pas trop répandu, de la saison sèche permet une troisième saison de production et en plus de la saison de récolte.

L'élevage de volailles et de petit bétail, est, avec le petit commerce, l'activité secondaire de la population.

Les indicateurs de la province Orientale selon l'enquête nationale sur la situation des enfants et des femmes effectuée en 2001 MICS2/2001 sont les suivants :

Tableau 4 Indicateurs socio-sanitaires de la province Haut- Uélé

Indicateurs

Résultats

· de la Population ayant accès à une eau de boisson salubre:

· de la Population utilisant les toilettes hygiéniques:

· des ménages selon la disponibilité des réserves alimentaires:

40,7%

50,1%

67%

Indice de développement Humain 

 

· Taux d'alphabétisation des adultes:

· Espérance de vie à la naissance:

· PIB/Habitant:

· IDH (indice de développement humain):

65,8%

43,3 ans

282 $

0,352

Nutrition des enfants

 

· Poids à la naissance (avec poids <2500 gr)

· Malnutrition chez les moins de 5 ans (poids pour taille) sévère ou modérée:

· Malnutrition chez les moins de 5 ans (poids pour taille) sévère:

10,5%

9,6%

1,4%

L'indicateur Poids sur taille est une mesure de la malnutrition chronique.

4.4.1 Accessibilité de la population aux soins

Le problème de l'accessibilité de la population de Doruma se trouve dans la situation d' après les deux guerres. Cette dernière a non seulement, appauvrie la population mais elle a provoqué également une crise au niveau de la caisse de l'État. Il est certain que l'accès routier est devenu impraticable et avec la fuite de la population dans la brousse, les centres de santé et les zones de santé sont maintenant des habitations. Ces problèmes peuvent se scinder en deux, l'accessibilité géographique et celle qui est financière

Sur le plan de l'accessibilité géographique, on note depuis 2003, un effort de réorganisation de la base de la pyramide sanitaire. Cependant, la zone de santé de Doruma à cause de son emplacement par rapport à d'autres régions de la RDC, reste en deçà des attentes de la population locale. Ses bâtiments sont délabrés et les structures de soins de référence sont sous équipés tant en ressources matérielles qu'humaines. Les distances et les moyens de transport restent encore un handicap majeur pour cet hôpital. Par ailleurs, les difficultés économiques ne permettent pas à sa population d'accéder facilement aux soins de santé.

Sur le plan de l'accessibilité financière l'État congolais consacre environ, 1 dollar US par an pour la santé pour chaque citoyen, alors que le coût par cas est de l'ordre de 5 dollars US (Rapport sanitaire du Ministère de la Santé, Mai 2006). L'essentiel des crédits alloués sont affectés au niveau des structures centrales et n'arrivent presque pas au niveau opérationnel. Les procédures d'urgence concernent pour l'essentiel, les rémunérations du personnel, les frais médicaux des hommes politiques et de façon générale la prise en charge des mieux nantis. Les fonds affectés pour le fonctionnement, l'entretien et les équipements sont très faibles. Par exemple, en 2004, les frais affectés pour l'achat d'équipements est égalent à zéro alors que ceux affectés pour la rémunération et les frais de mission sont respectivement de 95,24% et 3,08% (voir tableau 3 en annexe).

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille