4.3 LA POLITIQUE DE SANTÉ CONGOLAIS
Dans le l'objectif de lutte contre la pauvreté, la
politique de santé promulguée en 2001 visait la promotion de
l'état de santé de toute la population, en fournissant des soins
de Santé de qualité, globaux, intégrés et continus
avec la participation communautaire, dans le contexte de l'objectif du
millénaire sur la lutte contre la pauvreté. Cette politique
s'articule autour de six axes stratégiques suivants :
- restructuration du système de santé selon les
orientations politiques, législatives et administratives ainsi que la
mise à jour des normes de prestation des services.
- Accroissement de la possibilité des ressources par
l'application d'un processus gestionnaire adéquat.
- Instauration d'un système de lutte
intégrée contre les maladies et la promotion de santé des
groupes spécifiques.
- Renforcement des Programmes d'Appui aux Activités de
Santé.
- Coordination, promotion de la collaboration intra et
intersectorielle et Partenariat pour la santé
- Promotion d'un environnement propice à la
santé.
Afin d'assurer tous les services, le Ministère de la
Santé dispose de trois niveaux de structures.
Dabord le niveau central qui
comprend le cabinet du ministre, le secrétariat général
auquel sont attachés 13 directions centrales et 52 programmes
spécialisés. Il a essentiellement un rôle normatif et
stratégique.
Ensuite il y a le niveau
intermédiaire qui a un rôle technique d'appui aux Zones de
Santé; il est constitué des 11 inspections provinciales et 45
districts de santé. Chaque province dispose d'une division provinciale
de la santé. Chaque province a un hôpital et un laboratoire
provincial qui fonctionnent sous l'autorité du chef provincial de la
santé. Chaque district dispose d'une inspection médicale de
district. Cette dernière compte trois cellules des services
généraux et études : la cellule de l'inspection des
services médicaux, pharmaceutiques et du service d'hygiène. Ces
3 cellules sont supervisées par le médecin chef de district
sanitaire.
Enfin, le niveau
périphérique qui est le niveau opérationnel et qui est
constitué principalement des Zones de Santé et qui comprend un
réseau des centres de santé et un Hôpital
Général de Référence. Il est dirigé par
l'équipe du bureau central de la zone de santé. Les zones de
santé sont passées de 306 à 515 aujourd'hui.
4.4 LE SYSTÈME DE SANTÉ DANS LA ZONE DE
SANTÉ DE DORUMA
La zone de santé de Doruma est dans le territoire
administratif de Dungu, à la Province Orientale au Nord Est de la RDC,
faisant frontière avec le Soudan et la République Centrafricaine.
Cette zone compte 50.000 habitants avec une densité de 2 habitants /km2.
Elle est habitée par la tribu Zande. Le peuple est chasseur et
cultivateur. Mais l'agriculture est l'activité principale de cette
population. Doruma a été en effet l'un des greniers de la
province Oriental en raison de sa production très élevée
en produits de première nécessité.
Les cultures pratiquées sont le manioc, la patate
douce, le mais, l'arachide, le haricot, le riz, le soja, le palmier à
huile, la tomate, etc. Il ne manque pas de fruits tels que l'avocat, la banane,
l'ananas, la mangue, la papaye et l'orange. La production, pour la plupart des
produits, a lieu dans les deux saisons de pluie : la grande saison de pluie qui
prend pratiquement 6 mois, et la petite saison de pluie, qui prend deux mois.
La présence, quoique pas trop répandu, de la saison sèche
permet une troisième saison de production et en plus de la saison de
récolte.
L'élevage de volailles et de petit bétail, est,
avec le petit commerce, l'activité secondaire de la population.
Les indicateurs de la province Orientale selon l'enquête
nationale sur la situation des enfants et des femmes effectuée en 2001
MICS2/2001 sont les suivants :
Tableau 4 Indicateurs
socio-sanitaires de la province Haut- Uélé
Indicateurs
|
Résultats
|
· de la Population ayant accès à une eau de
boisson salubre:
· de la Population utilisant les toilettes
hygiéniques:
· des ménages selon la disponibilité des
réserves alimentaires:
|
40,7%
50,1%
67%
|
Indice de développement Humain
|
|
· Taux d'alphabétisation des adultes:
· Espérance de vie à la naissance:
· PIB/Habitant:
· IDH (indice de développement humain):
|
65,8%
43,3 ans
282 $
0,352
|
Nutrition des enfants
|
|
· Poids à la naissance (avec poids <2500 gr)
· Malnutrition chez les moins de 5 ans (poids pour
taille) sévère ou modérée:
· Malnutrition chez les moins de 5 ans (poids pour
taille) sévère:
|
10,5%
9,6%
1,4%
|
L'indicateur Poids sur taille est une mesure de la
malnutrition chronique.
4.4.1 Accessibilité de la population aux soins
Le problème de l'accessibilité de la population
de Doruma se trouve dans la situation d' après les deux guerres. Cette
dernière a non seulement, appauvrie la population mais elle a
provoqué également une crise au niveau de la caisse de
l'État. Il est certain que l'accès routier est devenu
impraticable et avec la fuite de la population dans la brousse, les centres de
santé et les zones de santé sont maintenant des habitations. Ces
problèmes peuvent se scinder en deux, l'accessibilité
géographique et celle qui est financière
Sur le plan de
l'accessibilité géographique, on note depuis 2003, un effort de
réorganisation de la base de la pyramide sanitaire. Cependant, la zone
de santé de Doruma à cause de son emplacement par rapport
à d'autres régions de la RDC, reste en deçà des
attentes de la population locale. Ses bâtiments sont
délabrés et les structures de soins de référence
sont sous équipés tant en ressources matérielles
qu'humaines. Les distances et les moyens de transport restent encore un
handicap majeur pour cet hôpital. Par ailleurs, les difficultés
économiques ne permettent pas à sa population d'accéder
facilement aux soins de santé.
Sur le plan de
l'accessibilité financière l'État congolais consacre
environ, 1 dollar US par an pour la santé pour chaque citoyen, alors que
le coût par cas est de l'ordre de 5 dollars US (Rapport sanitaire du
Ministère de la Santé, Mai 2006). L'essentiel des crédits
alloués sont affectés au niveau des structures centrales et
n'arrivent presque pas au niveau opérationnel. Les procédures
d'urgence concernent pour l'essentiel, les rémunérations du
personnel, les frais médicaux des hommes politiques et de façon
générale la prise en charge des mieux nantis. Les fonds
affectés pour le fonctionnement, l'entretien et les équipements
sont très faibles. Par exemple, en 2004, les frais affectés pour
l'achat d'équipements est égalent à zéro alors que
ceux affectés pour la rémunération et les frais de mission
sont respectivement de 95,24% et 3,08% (voir tableau 3 en annexe).
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