6-Méthodes
6-1-Méthodes physicochimiques :
6-1-1-Détermination de la teneur en eau
:
L'indice de réfraction est une mesure optique qui varie en
fonction de la concentration en matière du produit à analyser et
de la température (La commission internationale du miel,
2002).
La détermination de la teneur en eau s'effectue par la
mesure optique de l'indice de réfraction (IR) du miel à 20°C
.Cette mesure est réalisé par un réfractomètre de
type Abbé relié à un bain thermo staté par
circulation d'eau grâce à une pompe RL2.
Technique :
Le miel à analyser doit être
homogénéisé et parfaitement liquide. Dans le cas où
l'échantillon est cristallisé, on le met dans un flacon
fermé hermétiquement et on le place à l'étuve
à 40°C ou dans un bain marie à 50°C, jusqu'à ce
que tous les cristaux de sucres soient dissous.
Après refroidissement à température
ambiante à l'aide d'une spatule, une goutte de miel est
déposée et étalée en couche mince sur la surface du
prisme. La lecture de l'I R est effectuée à travers
l'oculaire.
La lecture est faite à 20°C, et si elle est faite au
dessus de 20°C, on ajoute 0,00023 par degré et dans le cas
contraire on soustrait 0,00023 par 1°C.
Les résultas obtenus seront comparé à la
table standard de la commission internationale du miel (2002)
qui indique la teneur en eau correspondante (voir annexe
01).
6-1-2-Détermination de l'HMF :
L'HMF est un dérivé de déshydratation des
sucres ; qui apparaît par réaction chimique naturelle lors du
vieillissement ou du chauffage des miels (PERDRIX, 2003).
L'analyse a été effectuée selon la
méthode de WINKLER parue dans le rapport de la
commission international du miel (2002). Cette mesure de la
teneur en HMF est basée sur la mesure de l'absorbance de cette
molécule par spectrophotométrie réglée à une
longueur d'onde de 550nm, en présence d'acide barbiturique et de la
paratoluidine.
Solution d'acide barbiturique :
Dans une fiole jaugée de 100 ml, on dissout 500 mg d'acide
barbiturique dans 70 ml d'eau distillée au bain marie, on refroidit et
en complète avec de l'eau distillée jusqu'au trait de jauge
Solution de paratoluidine :
Dans une fiole jaugée de 250 ml, on dissout 25 g de
paratoluidine dans 50 ml de isopropanole, on ajoute 25 ml d'acide
acétique cristallisable puis on complète jusqu'au trait de jauge
avec le isopropanole.
Laisser la solution de paratoluidine à l'obscurité
24 heures avant son utilisation.
- Mode opératoire :- dissoudre 2 g de
miel dans 10 ml d'eau distillée (2tubes par échantillon).
Le dosage est réalisé selon le tableau suivant
Tableau N°08 : préparation des
échantillons et de la solution étalon.
Essai
Réactifs
|
Tube d'essai
|
Tube témoin
|
Solution de miel
|
1 ml
|
1 ml
|
Réactif de la paratoluidine à 10%
|
2,5 ml
|
2,5 ml
|
Solution d'acide barbiturique à 0,5%
|
0,5 ml
|
-
|
Eau distillée
|
-
|
0,5 ml
|
La préparation du tube à essai ne doit pas
dépasser deux minutes. Expression des résultats
:
L'absorbance d'essai est mesurée par rapport au blanc
à 550 nm dans les trois à quatre minutes en maximum.
La teneur en HMF est exprimée en mg pour 1 kg de miel,
elle est donnée par la formule suivante :
HMF (mg/kg)= (192 x A x 10) / prise d'essai en
g
Dont :
192 : facteur de dilution et coefficient d'extinction, obtenue
expérimentalement à
partir de l'HMF pur. A : absorbance.
1-Analyse physicochimique : 1-1-la teneur en eau
:
En générale, la détermination de la
teneur en eau conditionne l'état de maturation et de conservation du
miel. D'après GONNET (1982), en moyenne cette teneur se
situe entre 17-18% pour la plupart des miels.
La teneur en eau des miels étudiés avant chauffage
est représentée dans le tableau N°09 Tableau
N°09 : les résultats de l'indice de réfraction et
de la teneur en eau des échantillons des miels sans traitement
thermique.
échantillon paramètre
|
01
|
02
|
03
|
04
|
05
|
Indice de réfraction
|
1,494685
|
1,490685
|
1,49735
|
1,491185
|
1,50385
|
La teneur en eau (%)
|
16,8
|
18,3
|
15,8
|
18,1
|
15,6
|
On constate que la teneur en eau des échantillons
analysés fluctue entre 15,6 et 18,3% avec une moyenne de 16,92 %.
Les échantillons N° 02 et 04 ont montré un
taux plus ou moins élevé par rapport aux autres , ce qui les
expose aux risques de fermentation contrairement aux échantillons
restant qui peuvent se conserver sans risque d'altération de leurs
propriétés physico-chimiques (GONNET, 1982).
CHIBANE et DJILLALI (2007), en analysant des
miels d'origines diverses ont trouvé des valeurs variant entre 13-19,2%
avec une moyenne de 17%. L'étude effectuée par AMROUCHE
et KESSI (2003) sur les miels algériens a
révélé des valeurs comprises entre 15 et 22,6% avec une
moyenne de 17,68 %.
Les 05 échantillons de miels traités par la chaleur
à différentes températures ont donné les
résultats regroupés dans la figure N°07
chauffage à 40°C chauffage à
60°C chauffage à 80°C chauffage à
100°C
Eau %
1 2 3 4 5
Echantillon
Figure N°07 : teneur en eau des
échantillon de miel après chauffage à différentes
températures.
La teneur en eau de nos échantillons après
traitement thermique à différentes températures varie
entre 15,4 et 18,3 % avec une moyenne de 16,55 %. La plupart des
échantillons marque une légère diminution de la teneur en
eau. Cette diminution peut être expliquée par l'effet de
vaporisation par la chaleur et à l'hygroscopicité du miel (peut
aussi bien absorber de l'humidité de l'air, que de perdre de l'eau
suivant que l'atmosphère est humide ou sèche) (POLUS,
2007 et COUGNET, 2007), tandis que 03 échantillons
traités à 80°C, montrent une légère
augmentation de leur teneur en eau. Cette augmentation peut être
expliquée par une forte altération du miel sous l'effet de la
température ce qui provoque la déshydratation du fructose et du
glucose et la production d'HMF puisque ce dernier est fortement
influencé par le traitement thermique (CERVANTES et al,
2000).
Ces variations de la teneur en eau peuvent être
expliquées par une mauvaise étanchéité des bouchons
des étuis.
1-2-H.M.F :
L' H.M.F représente un critère de qualité
qui nous renseigne sur « l'état de fraîcheur d'un miel »
et du sur chauffage.
Selon la législation française, on ne peut
commercialiser le miel comme « miel de table » que si celui-ci
présente un taux d'H.M.F inférieur à 40mg/kg de miel.
L'analyse spectrométrique des échantillons du
miel avant traitement thermique révèle des teneurs en H.M.F
représentée dans la figure N° 08. Elles se situent entre
17,28 et 71,04 mg/kg avec une moyenne de 40,89 mg/kg.
80
70 60 50 HMFmg/kg
40 30 20 10 0
1 2 3 4 5
Echantilon
Figure N°08 : HMF des échantillons
de miel avant traitement thermique.
Les résultats des échantillons N° 02, 03,
04 présentent des taux d'H.M.F fluctuant entre 17,28 et 38,40 mg/kg,
ceci pourrait s'expliquer par un vieillissement. Malgré que
l'échantillon N°04 étant plus vieux que les
échantillons N° 02 et 03 , celui-ci présente la teneur la
moins faible (17.28 mg/kg)
L'échantillon N°01 présente une teneur
légèrement supérieure à la norme, par contre
l'échantillon N°05 présente une teneur très
supérieure à la norme. Cette teneur élevée de 71
,28mg/kg pourrait être due :
A la décomposition partielle du fructose
Au vieillissement naturel du produit qui favorise ainsi la
transformation du fructose en H.M.F et le mode d'extraction.
MAKHLOUFI (2001), en analysant des
échantillons de miels algériens a trouvé des valeurs
variant entre 9,6 et 157,44 mg/kg avec une moyenne de 42,6 mg/kg.
La présence d'H.M.F dans un miel est
révélatrice d'une perte de la qualité organoleptique.
Cette teneur en H.M.F est influencée par certains facteurs
notamment le type de sucre, sa concentration, la durée de conservation,
la température et l'acidité ou la valeur de pH.
La figure N°09 nous montre les valeurs obtenues pour l'H.M.F
des cinq échantillons soumis à différentes
températures.
|
160 140 120 100 80 60 40 20
0
|
|
Echantillon N°01 Echantillon N°02
Echantillon N°03 Echantillon N°04 Echantillon N°05
25°C 40°C 60°C 80°C
100°C
température
Figure N°09 : variation du taux d'H.M.F
des miels en fonction de la température.
Suite à ce traitement thermique, nous constatons que l'HMF
des échantillons chauffés a augmenté
différemment.
L'H.M.F a augmenté à la suite du traitement
thermique.
La dégradation du fructose est très rapide, elle
démarre déjà à 40°C.
Tous les échantillons enregistrent une augmentation de la
teneur en H.M.F.
À 100°C, elle varie entre 46,77 et 86,25% avec une
moyenne de 63,76% du taux initiale.
Les résultas que nous avons enregistrés montrent
que le chauffage du miel à différentes températures
pendant 1h entraîne à 100°C une hausse d'H.M.F très
significative et qui dépasse 100mg/kg pour tous les miels
analysés, à l'exception du miel N°02 où sa teneur en
H.M.F a augmenté lentement et à 100°C son HMF arrive
à 59,52mg/kg. Contrairement à l'échantillon N°04 qui
débute avec un taux d'H.M.F < à 20mg/kg mais qui a
augmenté finalement rapidement au cour du traitement thermique et
à 100°C a augmenté de 86,25%. Cela peut être
expliqué par une résistance à la chaleur qui varie en
fonction de l'origine botanique du miel et de sa composition.
AMRAOUI et DROUI (2005), en analysant des
miels algériens ont trouvé des valeurs d'une moyenne de 12,4
1mg/kg et après un stockage à 30°C pendant 2 mois la moyenne
enregistrée étant de 20,23 mg/kg.
La production d'H.M.F est donc un phénomène
naturel dont le processus est lent à température ambiante. Par
contre le chauffage du miel l'accélère énormément
et ce quel que soit la nature du miel (plus ou moins acides) (PREDRIX,
2003).
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