II. Le transport international d'animaux : une phase
capitale à optimiser.
« Le transport, du latin trans, au-delà, et
portare, porter, est le fait de porter quelque chose, ou quelqu'un,
d'un lieu à un autre ».
Le processus du transport fait partie des opérations
nécessaires. Généralement appelées «
manipulations avant l'abattage » ou « manipulations ante-mortem
», il consiste à transporter un animal vers l'abattoir.
La phase du transport des animaux est fondamentale. En effet,
les manipulations avant l'abattage peuvent être très stressantes
pour les animaux et entraîner de ce fait, une diminution importante de la
qualité du produit fini si elles ne sont pas effectuées avec le
soin nécessaire.
Dans cette partie, nous essaierons de démontrer qu'un
investissement en qualité des transports est à prendre en
considération. Pour ce faire, nous nous demanderons en quoi le transport
peut-il être un élément clé de la relance du
marché de la viande. Dans un second temps, nous tenterons d'expliquer
les risques et les enjeux liés au transport. Enfin, nous terminerons
cette partie en nous projetant vers de nouvelles techniques de transport des
animaux.
1. Le transport serait-il l'élément
clé de la relance du marché de la viande ?
La qualité de la viande (peut importe l'animal)
dépend de nombreux facteurs. L'intégralité de la chaine
est déterminante (rappelons que la chaine est constituée de
l'éleveur, du transporteur et de l'abattoir). En effet, un animal issu
d'un élevage de qualité (bien nourri, bien soigné...),
transporté dans de bonnes conditions (que nous avons
détaillée dans la partie précédente) et abattus
dans de brefs délais, sans aucune souffrance, donnera une très
bonne viande. Pour ce faire, une bonne coordination entre les acteurs est
nécessaire.
Dans cette première partie, nous étudierons le
contexte actuel du marché de la viande. Nous verrons ensuite que les
modes de consommation ont évolué. Nous terminerons cette
première partie en démontrons la nécessité de
produire mieux et de transporter mieux afin de répondre aux nouvelles
exigences des consommateurs.
1.1 Contexte actuel du marché de la viande
Afin de bien comprendre la situation du marché de la
viande, nous devons dans un premier temps étudier le contexte actuel
européen.
Contexte actuel européen
Le pouvoir d'achat est la préoccupation principale de
toute l'Europe. La baisse du pouvoir d'achat est assurément un souci
mondial parce que l'augmentation des matières premières est un
enjeu mondial. Les revenus des Européens sont pris en étau entre
hausse des prix et faible augmentation des rémunérations. Cela
illustre une répartition de plus en plus inégale des richesses.
L'inflation est à son comble, et la question du pouvoir d'achat taraude
de nombreux pays européens.
Contexte actuel du marché de la viande
Ces quinze dernières années, les marchés
mondiaux de la viande ont connu de profond changement. Les consommateurs
exigent des morceaux plus variés, de meilleure qualité ainsi que
de meilleures garanties quant à la sécurité des produits.
Ils sont également de plus en plus attentifs au bien-être des
animaux et au respect de l'environnement.
Le secteur de la viande se trouve confronté à de
nombreux défis : réchauffement de la planète (changements
climatiques fréquents), changement du comportement des consommateurs,
évolutions de la Politique Agricole Commune européenne.
L'environnement dans lequel la production doit évoluer semble donc plus
incertain que jamais. Les facteurs globaux, économiques, politiques,
sociaux et environnementaux sont de plus en plus complexes et interagissent
conjointement.
Le secteur de la viande a connut et connaît encore de
nombreuses crises commerciales et de brusques fluctuations de prix (nous
verrons dans une seconde partie l'influence de l'apparition de foyers de
maladie, un peu partout et de façon récurrente, sur le secteur de
la viande).
Une production en baisse
Dans tous les pays développés, la production a
baissé ces dernières années et les abattages ont beaucoup
chuté dans l'Union européenne (- 2,8 %), de plus, le cheptel de
l'Union européenne connaît une baisse de 1,4 % en 2006
Dans l'Union européenne, le déficit de viande
bovine se creuse (280.000 tonnes équivalent- carcasse). Il se
développe un déficit structurel offre/demande. Au final à
horizon 2012, la production pourrait baisser de 4 % avec une consommation en
recul de 2 %.
Déficit de production de viande dans l'Union
européenne, et prix qui se maintiennent à des niveaux
élevés, telles sont les constatations quant au contexte actuel du
secteur de la viande. S'ajoute à cela un nouveau mode de consommation
porté par la recherche de qualité.
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