L'impact des APE sur la structure productive
industrielle malienne
Emploi et valeur ajoutée industriels
L'APE pourrait se traduire pour les entreprises
compétitives par :
· une perte de 3% d'emplois par rapport à la
situation d'avant APE, l'emploi total passant de 3821 à 3701
· une diminution de la valeur ajoutée industrielle
de 2.5% des entreprises compétitives après APE par rapport
à celles d'avant APE.
Il est attendu que les entreprises compétitives
puissent accroître leur production surtout celles qui ont
déjà une expérience d'exportation dans la
sous-région voire en Europe. En 2002, elles étaient 11
entreprises (exception faite de l'exportation de coton - première source
de devises du Mali) à réaliser 7% de leur chiffre d'affaires sur
le marché extérieur, à raison de 2% sur le marché
UEMOA, 2% sur l'UE et 3% sur le reste du monde.
La stratégie des entreprises face aux enjeux de l'APE
devrait être non pas le maintien des parts de marché local mais
la conquête de substantielles parts de marché dans l'espace
de libre-échange que représentera l'UEMOA et l'UE
réunis, voire l'UE et l'ensemble de la
CEDEAO. Cependant, il faut redouter que des importations bon
marché d'un certain nombre de produits n'annihilent les efforts de
production locale et partant l'extension des exportations dans la
sous-région. C'est le cas notamment des produits textiles, de la viande
bovine et dans une certaine mesure du lait et du sucre. Une mise à
niveau de ces entreprises et une politique d'incitation à
l'investissement dans les secteurs considérés en vue de renforcer
les capacités d'offre desdites entreprises serait souhaitable. Ce qui
est vrai du commerce des marchandises l'est tout autant du commerce des
services qui pourrait prendre de l'ampleur sous les APE. Cet aspect important
du commerce devrait être davantage étudié.
Les recettes fiscales intérieures
Sans le coton, les 33 entreprises industrielles ont
contribué pour 5 milliards de francs cfa d'impôts pour une valeur
ajoutée totale de 35 milliards, soit un taux d'imposition de 14%. Ces 5
milliards représentent moins de 3% des recettes fiscales du pays.
Les 14 entreprises compétitives avant APE totalisent
une recette fiscale de 3.7 milliards de francs cfa, soit 73% des 5 milliards
que paient les 33 entreprises. Après APE, les 14 "nouvelles" entreprises
compétitives totalisent une contribution fiscale de 1.4 milliards de
francs cfa. Si seules les entreprises compétitives devaient perdurer,
cela représenterait une perte de 2.3 milliards de francs, environ 1% des
recettes de l'Etat. Cette perte est essentiellement imputable à une
firme qui fabrique des boissons de large consommation, produits qui rapportent
autant d'impôt et taxes que le coton.
De telles modifications de recettes fiscales combinées
à l'analyse de la fiscalité liée aux importations incitent
à une analyse approfondie de la fiscalité intérieure et
surtout du régime des exonérations. Toutefois, les
autorités maliennes considèrent qu'il n'y a pas, dans le contexte
actuel, une nécessité de relecture de la législation
fiscale en vigueur..
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