4.2 Les échanges commerciaux UE - Afrique de
l'ouest
Les pays de la CEDEAO exportent déjà vers l'UE,
mais principalement des produits complémentaires de ceux d'Europe, en
particulier des produits tropicaux. Grâce aux accords établis avec
les pays ACP et à l'initiative « Tout sauf les armes » en ce
qui concerne les PMA, ils bénéficiaient jusqu'à
présent d'une légère préférence tarifaire
vis à vis des produits originaires de pays concurrents d'Amérique
Latine et d'Asie. Mais la présence d'obstacles non tarifaires est
souvent considérée par les opérateurs comme la contrainte
majeure à la pénétration du marché
européen.
Par contre, pour les produits exportés concurrents de
ceux produits en Europe, les APE devraient permettre un meilleur accès
au marché de l'UE d'autant plus que les restrictions sur ces produits
sont des plus importantes e.g. les produits soumis à la politique
agricole commune.
C'est donc au niveau des importations en provenance de l'UE
que se trouve l'enjeu principal pour les pays ACP et donc la CEDEAO. Le risque
d'écoulement unilatéral, sur les marchés africains, de
produits européens issus des stocks d'intervention de la
Communauté européenne à l'aide de subventions à
l'exportation (les fameuses restitutions) a souvent été
souligné, sur la base des expériences passées. Ce fut le
cas pour les céréales, la viande et les produits laitiers.. La
concurrence s'est avérée particulièrement vive et
destructrice pour les économies locales lorsque les produits n'ont
quasiment pas de valeur marchande parce qu'ils ne répondent pas aux
normes du marché européen (cas occasionnel de la pomme de terre)
ou parce qu'il s'agit de sous-produits ne trouvant pas ou peu de
débouchés sur le marché européen (bas morceaux de
viande bovine, ailes et croupions de poulets etc.). Les produits sensibles sont
probablement les céréales et produits amylacés, les
produits laitiers, les produits transformés, les boissons, les poissons
congelés, le sucre, les huiles, certains morceaux de boeuf et de
volaille, le concentré de tomate et la pomme de terre.
Toutefois, la politique agricole commune a pris un virage
décisif. L'érosion des subventions couplées au volume de
production devrait réduire les excédents européens. On a
donc une faible probabilité de voir les produits européens
envahir les marchés agricoles des ACP. Cependant, on prévoit une
augmentation de parts de marché au détriment d'autres partenaires
commerciaux est estimée à 10% dans l'UEMOA sur la période
2000-201712.
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