SECTION 3 : Forces et faiblesses
La restructuration, en cours, du secteur bancaire, a permis,
et se traduit aujourd'hui par de nombreux mouvements de concentrations,
d'alliances, d'ouvertures de capital et de croissance internes et externes des
établissements bancaires, même s'il faut le préciser la
marge d'intermédiation (ou marge bénéficiaire)
connaît un resserrement du fait de cette concurrence, mais cela commence
petit à petit à se débloquer.
D'après la banque centrale Marocaine, Bank Al Maghrib,
17 banques agréées sont présentes sur le marché (et
40 sociétés de financement) mais nous pouvons remarquer que la
concurrence reste à ce niveau relative. En effet ces banques se divisent
en 4 catégories d'établissements distincts qui n'ont pas toutes
le même poids les unes face aux autres :
- Les banques de dépôts
classiques : recensent les 5 grandes banques privées que sont
Attijariwafa Bank, la banque marocaine du commerce extérieur [banque
de proximité des particuliers et entreprises, acteur important de la
bancassurance, de la bourse (Casablanca et Londres), et du marché des
capitaux (titres, émissions...), incontournable au niveau international
et au niveau du commerce extérieur ; 14 centres d'affaires] et
les trois filiales françaises, la Société
générale Marocaine de banques [banque de
référence pour le développement de l'économie
nationale, ancienneté, premier groupe international du pays, banque de
Financement et des Grandes Entreprises, forte rentabilité et meilleur
ratio de profitabilité du secteur], la Banque marocaine pour le
commerce et l'industrie [banque universelle s'adressant à tout type
de clientèle avec une gamme de produits spécifiques,
tournée vers l'international, acteur majeur de services financiers,
client au centre des débats, favorise le cross-selling]et le
crédit du Maroc[Etablissement financier Marocain de 1er
ordre, banque de réseau, banque de financement et d'investissement et
gestion d'actifs, proximité envers les clients]. Ces 5 banques
comptabilisent à elles seules deux tiers des dépôts
bancaires et représentent la concurrence directe d'Attijariwafa Bank,
notamment la SGMB, la BMCE et la BMCI.
- Le crédit populaire du Maroc (CPM), leader
historique, organisme public [1er réseau bancaire
Marocain, 2.5 millions de clients, lien privilégié pour les MRE
(60% de leurs actifs financiers), position dominante sur le marché des
PME/PMI] rentre petit à petit dans un processus de privatisation.
Elle est constituée de la banque centrale populaire (devenu une
société anonyme, cotée à la bourse de Casablanca
depuis 2004) et des banques populaires régionales (11 au total). Ses
principales préoccupations sont la collecte de la petite épargne
ainsi que la distribution de crédits aux PME. En étant
privatisé elle risque de porter une plus forte concurrence à
Attijariwafa Bank au niveau des PME (et des particuliers).
- Les anciens organismes financiers
spécialisés : ils assurent le financement de secteurs
d'activités particuliers mais sont aujourd'hui sous le coup d'un
processus de restructuration et d'assainissement :
· Le crédit immobilier et hôtelier est
passé sous le contrôle de la CDG et intéresse la caisse
d'épargne (France).
· Le crédit agricole du Maroc gère les
petites et moyennes exploitations agricoles.
· La banque nationale pour le développement
économique a elle aussi été reprise (en 2003) par la
caisse de dépôts et de gestions (CDG, établissement
public).
Les difficultés de gestion et de
résultats que connaissent ces banques, les empêchent pour le
moment d'être des concurrents potentiels.
- Banques créées selon des besoins
spécifiques :
· La Bank Al-Amal finance les projets d'investissement
des MRE et peut poser des problèmes à la « business
units » : banque des Marocains sans frontière.
· Média finance et Casablanca finance markets
interviennent sur le marché des titres négociables de la
dette.
· Le fond d'équipement communal est
dédié au financement des collectivités locales.
Ces trois dernières banques n'empiètent en rien
sur les plates bandes d'Attijariwafa Bank, car elles ne répondent pas
aux mêmes besoins ni demandes.
On peut donc voir que la principale concurrence d'Attijariwafa
Bank sur le domaine bancaire provient des banques commerciales privées,
sans oublier d'incorporer à cette concurrence le crédit populaire
du Maroc qui risque d'ici peu de venir gêner les 5 grandes banques
privées, surtout si des produits conformes à la chariaa viennent
allonger sa gamme de produits.
Au niveau des banques privées, la concurrence est des
plus rude : non seulement elles suivent une bonne croissance et
gênèrent des résultats largement positifs mais sont en plus
très épaulées par les banques françaises qui leur
apportent beaucoup d'avantages. Ces dernières, au nombre de trois (la
société générale Française, le crédit
agricole SA et la BNP Paribas), sont majoritaires au niveau du capital,
respectivement de la SGMB, du crédit du Maroc et de la BMCI. Elles
peuvent ainsi transmettre leurs propres connaissances, anciennes et
complètes du monde de la banque via de nouveaux produits, des services
efficaces ou des savoir-faire différenciateurs qui pourrait faire perdre
des parts de marché à Attijariwafa Bank.
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