6) LA PHASE DE PROPOSITIONS
Pour conclure la phase du diagnostic scientifique, il
faut la compléter par des hypothèses de développement ou
des axes de développement qui devront être approuvés par
les acteurs locaux.
Cela implique que les acteurs locaux expriment
librement leur choix et/ou leur volonté au sein d'un groupe qui les
réuni tous (exemple un réseau des décideurs locaux).En
effet, si les propositions (axes ou hypothèses) ne sont
présentées qu'à une partie des acteurs, on ne pourra
présenter qu'a une partie des acteurs, on ne pourra prétendre
à un processus participatif ce qui dénature le processus de
développement local projeté.
Il est donc indispensable, si ce n'est le fait de
créer un réseau de développement qui inclura les
représentants de l'ensemble des acteurs du territoire avec un mode de
fonctionnement permettant à chacun de participer au débat.
a)-les hypothèses
Il s'agit d'identifier avec les acteurs locaux
l'hypothèse de développement à envisager en fonction des
problèmes à résoudre.
En général deux hypothèses seront
proposées :
-l'hypothèse basse : il s'agit dans ce cas de
renforcer l'existant sans modifier profondément l'existant.
Généralement cette hypothèse vise à renforcer les
services sociaux à la population sans entreprendre des actions sur les
structures de production (exemple : projet de création d'un service
d'éducation spécialisée dans un hôpital).
-L'hypothèse haute : elle consistera à
proposer un renforcement de l'existant tout en considérant le
renforcement de l'existant comme le Point de départ d'une nouvelle
dynamique (exemple : après la mise en place de l'unité
d'éducation spécialisée on pourra promouvoir un projet
d'AGR à l'intension des usagers de l'unité). Il y a ici deux
projets dont la seconde est l'aboutissement de la première (projet de
gare routière). Dans les différents cas la volonté
politique jouera un rôle important dans la mesure où les acteurs
politiques peuvent influencer positivement ou négativement le
succès des hypothèses.
b)-identification des axes de développement
En choisissant de déterminer ces axes, ils
devront porter sur des espaces du territoire, des problématiques
communes à ces espaces et des problématiques spécifiques
inhérentes aux contrées sans pour autant renforcer ou
générer des déséquilibres.
Dans un premier temps, il s'agira donc de mesurer le
niveau de développement de chaque composante du territoire pour mieux
cerner les équilibres et déséquilibres spatiaux (voir les
études).
Dans un second temps, en s'appuyant sur le tableau points
forts, points faibles il faudra déterminer l'influence de chaque
variable étudié dans chaque composante et en en fonction de son
taux de croissance, établir une échelle de valeur qui permettra
d'identifier précisément les problèmes communs à la
majorité des composantes.
Par exemple : face à un problème d'emploi
actuel et d'arriver prochain sur le marché dune forte proportion de
jeunes, les entreprises pourvoyeuses d'emploi n'arrivent pas à adapter
leur technologie aux besoins du marché (par exemple : le
problème de qualité).Par ailleurs, l'incapacité des
entreprises à générer de nouveaux emplois, cree un
phénomène de marginalisation (bidonville) renforcée par un
exode rural, lié à la paupérisation dans le monde
agricole. Enfin, le territoire, soumis à des pressions externes
(dépendance vis-à-vis des prix du marché international),
n'arrive pas à s'insérer dans un marché national encore
mois international. L'analyse des données dans la phase des
études et de l'analyse des données statistiques permet
aisément d'identifier de quantifier ces phénomènes.
De l'exemple évoqué nous aurons d'une
part :
-faible taux de croissance ou régression de l'emploi
-faiblesse des indices de production
-taux de croissances élevés des tranches d'age
jeune
-taux de migration et d'urbanisation en croissance rapide
D'autre part nous pourrons aussi constater :
-taux de croissance naturel élevé
-difficulté d'accès à l'enseignement
à l'enseignement ou l'inadaptation des programmes de formation au besoin
des entreprises
-difficulté d'accès au crédit
Dans un cas comme celui évoqué ici,
l'hypothèse basse consistera par exemple à vouloir créer
des emplois en investissant dans l'amélioration de l'accès
à l'enseignement ainsi qu'à des projets de lutte contre la
pauvreté (nutrition, santé...).
L'hypothèse haute ici consistera par exemple à
la diversification des activités par l'exploitation des ressources
locales, l'adéquation entre la formation et les besoins des entreprises
(1er projet : enquête d'identification des entreprises,
2e projet : mise en place des formations espérées
par les entreprises).
Elle peut consister aussi à l'accès au
crédit (création de fonds de soutien ou de garantie) etc....
NB : -quelque soit l'hypothèse
retenue par les acteurs locaux, elle doit déboucher sur un ensemble de
projets exprimés sous forme de projets ci possible.
Après cette phase de diagnostic qui nous a
permis de disposer d'informations sur le territoire et d'identifier
l'hypothèse ou l'axe de développement à retenir, il faut
maintenant procéder à la phase du diagnostic participatif ou
villageois auprès des populations elles-mêmes.
-Pour retrouver les informations indispensables à ce
diagnostic il est nécessaire de parcourir les bibliothèques
(Ministère de l'agriculture, Ministère des affaires sociales,
Ministère de l'économie, Ministère du plan etc....). Il
est aussi impérieux de recourir à la documentation disponible
auprès de certaines structures comme l'ANADER, le BENETD, les projets
nationaux, les ONG ayant déjà réalisé un projet sur
notre territoire etc....
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