II Le programme d'ajustement sectoriel :
L'ajustement sectoriel peut-être assimilé à
un ensemble de mesures prises dans un cadre national ou international pour la
reforme ou le renforcement de certains secteurs délaissés par le
gouvernement (à défaut de financement le plus souvent) mais ayant
une importance non négligeable au sein de l'économie nationale.
Afin de donner aux secteurs (de l'agriculture et des entreprises publiques) la
priorité dans le développement, les autorités
Mauritaniennes avec l'aide de la BM et la France ont mis en oeuvre des
programmes d'ajustement du secteur agricole et celui des entreprises
publiques.
LE PROGRAMME D'AJUSTEMENT DU SECTEUR AGRICOLE : PASA=
1989-93
Malgré les conditions naturelles extrêmement
contraignantes du fait de la faible pluviométrie, l'agriculture,
l'élevage, et la pêche occupent en Mauritanie environ 50% de la
population active et représente 25% du PIB. La croissance de la
production de la production est fortement perturbée par les
sécheresses successives et les événements politiques
restent inférieurs à la croissance démographique (2,9% par
an). La demande alimentaire représente 25%de la consommation
importée. Ce qui représente 30% des importations totales. Ce qui
nous amenons à étudier les objectifs du PASA dans un premier
temps.
Les objectifs :
Le programme d'ajustement du secteur agricole avait pour objectif
principal de mettre en place les bases d'un développement durable de
l'agriculture, fondée sur l'initiative privée, la privatisation
de la production, la libéralisation du marché intérieur et
la désengagement de l'Etat, la sécurisation du foncier, la
création d'un crédit agricole autonome et viable »
(16). Le gouvernement s'est à son tour fixé les
objectifs suivantes :
- assurer l'autosuffisance alimentaire
- disponibiliser les ressources : eau, terre, travailleur
dans milieu rural pour décourager l'exodes vers les villes.
Les mesures :
A- secteur de la production agricole :
Elle a régressé très nettement ces
dernières années, la dernière bonne compagne agricole
étant celle de 1989-90
Au niveau de la production céréalière :
la production totale est passée de 183 000 tonnes en 1989-90
à 104 000 tonnes 1991-92. Dans ce cas le gouvernement a intervenu
avec l'appui des institutions financières pour :
· protéger la production nationale pour un droit
à l'importation ;
· désenclaver les différents
périmètres susceptibles de produire ;
· confier à la CSA et au privé le soin
d'assurer la sécurisation alimentaire,
· subventionner les produits de première
nécessité et éviter la concurrence
étrangère.
Au niveau de la production rizicole;
*élargir les périmètres rizicoles et les
améliorer les techniques agricoles ;
* modifier la politique de paiement des redevances.
B- Secteur de l'élevage :
*assurer le soin de cheptel en élargissant les campagnes
de vaccination des animaux
*encourager l'écosystème dans la sélection
des semences et des races ;
*sanctionner les abattements illégaux (sans l'avis du
vétérinaire).
*mettre en place des actions pilotes pour la modernisation du
secteur de l'élevage.
C-le secteur de la pêche :
· assurer la surveillance des côtes pour éviter
les pillages des ressources halieutiques ;
· encourager le sous-secteur de la pêche
artisanale ;
· éviter la pollution des eaux entraînant la
migration des espèces rares de poisson.
· lutter contre la surexploitation des ressources
halieutiques.
3-les résultats :
« Les statistiques » montrent les
résultats suivants ; comme précédemment citée,
la production céréalière est passée de 183 000
tonnes en 1989-90 à 104 000 tonnes en 1991-92 soit une diminution
de 43% cette a été particulièrement sensible pour les
productions du mil, de sorgho et du paddy qui atteignaient 127 000 tonnes
en 1989-90 pour tomber à 52 000 tonnes en 1990-91 une
légère reprise étant amorcée en 1991-92 avec une
production de 26 000 tonnes. Pour la production rizicole, la Mauritanie a
fortement augmenté sa production entre 1986-87 et 1989-90 atteignant
alors 55 000 tonnes soit 66% de plus que 4 années auparavant. Mais
depuis 1990-91 elle a régressé (mil et sorgho) 52 000 tonnes
1990-91 à 24 000 tonnes en 1991-92. Les importations des
céréales sont passées de 95 000 tonnes en 1989
à plus de 200 000 tonnes en 1990-91.
Au niveau de l'élevage : le cheptel avait connu une
légère amélioration entre 1987 et 1991 grâce
à la vertu des conditions climatiques.
· les bovins étaient estimés à 1,2
millions de têtes et diminuent constamment depuis la sécheresse
des années 70.
· les ruminants (ovins, caprins) estimés à 9
millions ont beaucoup moins souffert de la sécheresse et augmente
légèrement.
· les camelines estimées à l'ordre d'un
million sont en légères augmentations depuis 1991.
Au niveau de la pêche : la production de toutes les
espèces confondues a été de 483 563 tonnes, d'une
valeur de 24 milliards d'ouguiyas en 1992, en volume elle baisse depuis 1986
(591 200 tonnes). cette dégradation s'explique d'une part par une
surexploitation chronique des ressources demersales par la flotte industrielle
nationale composée d'armements souvent mal gérés et
d'autre part par des difficultés de fonctionnement des flottilles
d'Europe de l'est exploitant les petites pélagiques côtiers. Les
tâches du secteur primaire étaient exclusivement confiées
à SONIMEX, au CSA et à la SONADER suivant les domaines
consternés.
|