2/ De quoi est constituée l'aide alimentaire
apportée au Niger
L'article 3 de la convention relative à l'aide alimentaire
cité précédemment fixe les quantités et les
qualités de l'aide apportée aux pays nécessiteux. Dans son
article 4 la convention présente aussi les produits susceptibles de
constituer une aide alimentaire (se référer à l'annexe
1).
En effet, l'aide alimentaire au niveau mondiale est
normalisée en quantité et en nature des produits qui la
constitue. C'est ainsi qu'en 2004, l'aide apportée aux pays du CILSS,
dont le Niger fait parti, était essentiellement constituée de
céréales à hauteur de 88%, ainsi que d'autres produits non
céréaliers.
Les céréales secondaires (mil, sorgho, maïs)
et le riz constituaient près de 60% de l'ensemble de
céréale reçu dans la sous région, tandis que le
blé et la farine de blé ont couvert les 22%.
Les produits non céréaliers étaient
essentiellement constitués de légumineuses, d'huile
végétale, de graisse et de lait. Le schéma suivant nous
montre ce que constitue cette aide non céréalier en
quantité :
3-Dans quelles conditions l'aide alimentaire est elle
acheminée ?
La question de transport des produits alimentaires est
essentielle dans l'efficacité de la réponse à
apportée aux pays bénéficiaires surtout lorsqu'il s'agit
d'une crise alimentaire aigue, avec des taux de morbidité et de
mortalité soudainement élevés. La question de transport et
des conditions de transport est aussi liée au rapport
coût-priorité-temporalité. C'est-à-dire que les
moyens de transport choisis sont en rapport avec la priorité que
constitue l'expédition des produits (si elle répond à une
urgence ou pas) et le temps où l'aide arrive doit coïncider avec le
moment où les besoins se font ressentir (surtout en cas d'urgence).
Conformément à la convention relative à
l'aide alimentaire, "le coût de transport et de livraison doivent
être assumé, dans la mesure du possible, par les donateurs,
notamment dans les situations d'urgence". « Les coûts de
transport et autres coûts opérationnels doivent être
encourus dans le cadre d'une opération d'aide alimentaire
elle-même autorisée à être prise en compte dans la
contribution d'un membre ».
L'aide alimentaire apportée aux pays
bénéficières provient, dans la majorité des cas,
des excédents alimentaires venant des pays donateurs ou, des produits
achetés sur les marchés intérieurs des pays donateurs ou
sur les marchés internationaux et expédiés gratuitement
aux pays bénéficiaires. L'aide alimentaire peut également
provenir du pays bénéficiaire lui-même, lorsque le donateur
achète les produits directement aux cultivateurs du pays
bénéficiaire. Dans ce dernier cas de figure, les coûts de
transports éventuels sont directement convertis en produits constitutifs
du don et le temps de livraison est minime.
S'agissant des aides alimentaires provenant des excédents
alimentaires des pays développés, certaines associations, les ONG
et même des entreprises privées reçoivent de leurs Etats
des subventions à l'exportation des produits alimentaires constituant
l'aide alimentaire apportée aux pays nécessiteux. Le fait que ces
subventions soient accordées aux entreprises et ONG qui font
transférer l'aide alimentaire liée à d'autres produits
alimentaires voués à l'exportation a un effet de concurrence
déloyale au Niveaux du commerce international.
En effet, l'article neuf de la convention relative à
l'aide est claire à ce sujet, il dit : « ...les
membres feront en sorte que : L'octroi de l'aide alimentaire ne soit pas
lié directement ou indirectement, officiellement ou officieusement, de
manière expresse ou tacite, à des exportations commerciales de
produits agricoles ou autres marchandises et services à destination des
pays bénéficiaires... ».
A partir des sources de l'OCDE en 2001, nous avons conçu
une courbe permettant de voir la différence des subventions qu'apportent
les pays donateurs.
|