DEUXIEME PARTIE
III-les pays donateurs et les conditions d'octroie de
l'aide alimentaire
L'aide alimentaire en provenance des pays
développés vers le Niger a commencé depuis les
années 50 et s'est poursuivie durant l'époque post
indépendance au moment où l'autorité coloniale faisait
place aux autochtones pour une autogestion des affaires de l'Etat. Cette aide
était principalement organisée entre Etats amis dans le but
d'augmenter la disponibilité de nourriture dans le pays
bénéficiaire tout en écoulant des excédents
alimentaires du pays donateur.
Les changements observés au cours des années ont
laissé naître plusieurs autres formes d'aide que nous avons
déjà évoqué dans la première partie de notre
travail. Cependant, les enjeux actuels du commerce des produits vivriers au
niveau international fait peser une responsabilité non
négligeable sur les pays donateurs dans la façon dont l'aide est
octroyée, transportée, et dans la qualité et la
quantité des produits susceptibles de constituer une aide alimentaire.
Bref, aujourd'hui l'opinion internationale est beaucoup plus soucieuse de
veiller à ce que l'aide alimentaire fasse progresser la
sécurité alimentaire que d'augmenter la disponibilité de
l'aide, même si ça y contribue bien.
1/ Quels sont les pays donateurs et organisations
internationales intervenant au Niger ?
Pendant longtemps les États-Unis ont été le
seul pays donateur d'aide alimentaire dans le monde (jusqu'en 1960). La
constitution de l'Europe et de ces pays membres vont donner un grand coup de
pousse supplémentaire à l'aide alimentaire au Niveau des pays en
voie de développement et, au Niger en occurrence. En 2003 plus de 80% de
l'aide alimentaire totale accordée au Monde proviennent de l'Union
européenne et des Etats-Unis.
La convention internationale relative à l'aide de 1999
consacre dans sont article 3 les quantités et la qualité de
l'aide en désignant les pays membres, - donc donateurs ayant
signé la convention - nous citons :
« Les membres sont convenus de fournir aux pays en
développement une aide alimentaire ou l'équivalent en
espèces à hauteur du montant annuel minimal
spécifié au paragraphe e) ci-dessous (ci-après
dénommé «l'engagement»).
b) L'engagement de chaque membre est exprimé soit en
tonnes d'équivalent blé ou en valeur, ou une combinaison de
tonnage et de valeur. Les membres qui expriment leur engagement en valeur sont
également tenus de spécifier un tonnage annuel garanti.
c) Dans le cas des membres exprimant leur engagement en valeur ou
en une combinaison de tonnage et de valeur, la valeur pourra comprendre les
coûts de transport et autres coûts opérationnels
associés aux opérations d'aide alimentaire.
d) Que leur engagement soit exprimé en tonnage, en valeur
ou en une combinaison de
tonnage et de valeur, les membres peuvent également
inclure une valeur indicative qui représente son coût estimatif
total, y compris les coûts de transport et autres coûts
opérationnels associés aux opérations d'aide
alimentaire.
e) Sous réserve des dispositions de l'article VI,
l'engagement de chaque membre sera
le suivant :
Membres Tonnage (équivalent blé)
Argentine
35.000
Australie
250.000
Canada
420.000
Communauté européenne
et ses Etats membres 1.320.000
Etats-Unis d'Amérique
2.500.000
Japon
300.000
Norvège
30.000
Suisse
40.000 ... »
En somme, l'aide alimentaire à trois catégories de
donateurs, les Etats membres signataires de la convention relative à
l'aide cité ci-dessus, les organisations internationales (organes
subsidiaires de l'ONU ; FAO, PAM, UNICEF,...), les Organisations non
gouvernementales (ONG ; CARE, OXFAM,...) et les organisations
interétatiques ( Union européenne, Union africaine,...).
L'aide fournie par les organisations internationales est
très souvent gérée par les ONG et associations locales ou
internationales, à défaut elle est donnée au gouvernement
du pays bénéficière. Dans les situations de crise les pays
et institutions donateurs passent soit directement par le gouvernement soit
par des ONG locales et internationales. Les pays peuvent aussi fournir leurs
aides alimentaires auprès des organisations internationales comme le PAM
ou la FAO.
En 2004, 51% de l'aide alimentaire mondiale a été
acheminée via les relations multilatérales. La
quasi-totalité de ces livraisons a transité par le PAM, soit
98%.
La même année la part de l'aide alimentaire
transitant par les organisations non
gouvernementales a représenté 28% des livraisons
globales d'aide alimentaire.
Par contre, l'aide alimentaire bilatérale
(généralement fournie directement de
gouvernement à gouvernement) a représenté
21%.
Dans le cas bien précis du Niger, les donateurs habituels
qui interviennent dans ce pays sont communs à l'ensemble des pays du
CILSS (Comité Permanent Inter-Etats de lutte contre la Sècheresse
dans le Sahel). Ainsi pendant la compagne 2004/2005, selon le relevé de
conclusions du DNPGCA du Niger, les pays donateurs étaient
constitués :
-des Etats-Unis, ils ont livré une aide alimentaire
constituant les 35% de l'ensemble de l'aide alimentaire reçu dans les
pays du CILSS dont les principaux bénéficiaires de l'aide
alimentaire d'urgence ont été le Niger ;
-le Japon qui a livré les 11%
-la Communauté européenne a livré 6%
-le Canada a livré 5%
-l'Italie 5%
-la France 1%
-la Belgique 0,7%
Ces donateurs peuvent être considérés comme
étant des partenaires habituels de l'aide alimentaire dans les pays du
CILSS. D'autres donateurs non habituels ont fourni leur aide alimentaire
directement auprès du PAM, c'est le cas du Luxembourg qui a donné
2% de l'aide apportée aux pays du CILSS, la Chine et l'Inde 1,5% chacun
et le Nigeria 1%.
Notons cependant que le Niger est toutefois le principal
bénéficiaire de l'aide alimentaire livrée aux pays du
CILSS pendant la campagne 2004/2005, avec 25% du total livré à la
sous région.
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