2.1.2. Profil de l'Aide Publique au Développement
au Sénégal
L'évolution de l'Aide Publique au Développement
(APD) reçue par le Sénégal est caractérisée
par de fortes fluctuations. En effet, elle est passée de 677,98 en 1990
à 576,15 milliards de FCFA courant en 2003. Elle a connu des
périodes de baisse considérable entre 1990-93 et 2000-02. Le
graphique ci-dessous montre que l'Aide en pourcentage du PIB au
Sénégal a connu d'amples fluctuations, avec une baisse
considérable constatée avant la dévaluation du FCFA, et un
pic après la dévaluation. Et depuis 1998 l'Aide en pourcentage du
PIB est en baisse et se maintient autour des 10%.
Graphique 4 : Evolution de l'Aide en
pourcentage du PIB au Sénégal de 1980 à 2003.
Aid(%PIB)
20
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
Source: World Bank Indicator, 2005.
Pour voir l'impact de l'Aide sur la croissance nous allons
considérer le graphique 5. On constate que le taux de croissance
économique augmente suivant l'accroissement de l'Aide en pourcentage du
PIB par exemple en 1982 et 1994. Mais depuis la dévaluation du FCFA, il
y a un maintien du taux de croissance au niveau des 5%, sauf en 2002 qui est
une année de forte baisse, malgré que l'aide soit en baisse. Ce
constat peut trouver une explication du fait d'une amélioration du
secteur privé. Mais aussi, l'aide est plus tournée vers les
secteurs comme l'éducation et la santé qui ont des effets
à long terme sur la croissance économique.
Graphique 5: Evolution de l'Aide en
pourcentage du PIB et du taux de croissance de 1980 à 2003.
30
25
20
15
10
5
0
-1,17
-3,31
15,33
2,17
-4
3,79
4,53
4,005
-1,4
5,068
3,89
-0,4
2,21
-2,21
2,86
5,166
5,14 1
5 ,04 1 5,568
5,7415,003 5,584
1,142
6,452
taux de croissance Aid(%PIB)
Source : World Bank Indicator, 2005.
Par ailleurs, l'aide reçue par le
Sénégal provient de partenaires bilatéraux comme
multilatéraux. Mais on constate une nette diminution de l'aide
bilatérale en faveur de celle multilatérale (voir tableau 5)
entre 1990 et 2004.
Tableau 5 : Situation de l'Aide au
Sénégal pour les périodes 1990-1994 et 2000-2004.
|
Aide par habitant en Dollars
|
Total Aide en
millions de Dollars
|
Aide Bilatérale (en % du Total)
|
Aide Multilatérale (en % du total)
|
1990-1994
|
76,1
|
641,4
|
71,8
|
28,2
|
2000-2004
|
51,1
|
555,2
|
65,7
|
34,3
|
|
Source : Rapport UNCTAD, 2006.
2.1.3. Les principaux bailleurs de fonds
A la conférence de Monterrey (Mexique) en 2002, les
bailleurs de fonds ont entrepris de verser une aide à hauteur de 0,7% de
leur Revenu National Brut (RNB) d'ici 2015 aux pays en développement.
D'après le tableau ci-dessous, quatre pays : Norvège, Luxembourg,
Danemark et Pays Bas sont dans les normes d'atteindre cette cible. En effet,
ces pays ont versé aux pays en développement les taux suivants en
fonction de leur RNB en 2004 : 0,33% ; 0,3 1% ; 0,3 1% et 0,25%
respectivement.
Cependant, en terme financier les Etats-Unis sont le plus
grand bailleur du Monde devant la France et le Royaume-Uni, mais restent
très loin d'atteindre la cible de 0,7% de son RNB d'ici 2015.
D'après le Rapport sur le Développement Humain (2005), certains
bailleurs de fonds se sont fixés un calendrier d'ambitions pour
atteindre la cible de 0,7% du RNB : l'Union Européenne envisage
l'atteinte de 0,51% du RNB d'ici 2010 ; le Canada s'est fixé l'objectif
de doubler son aide à l'Afrique d'ici 2008 et d'atteindre 0,3 3% du RNB
d'ici 2010. En outre, l'impact de ces engagements a été largement
discuté lors de la conférence de Maputo en 2005 qui regroupait
les chefs d'Etats africains et les bailleurs de fonds. A l'issu de cette
conférence les donateurs ont réitéré de doubler
l'aide en faveur des pays africains.
Tableau 6: Aide versée par
les bailleurs au pays en développement de 1990 à 2004.
Pays
|
Aide (en millions de Dollars)
|
Aide en pourcentage du RNB
|
|
2000
|
2002
|
2003
|
2004
|
1990
|
2000
|
2002
|
2003
|
2004
|
Norvège
|
532
|
424
|
625
|
801
|
837
|
0,52
|
0,27
|
0,33
|
0,36
|
0,33
|
Danemark
|
462
|
537
|
547
|
673
|
735
|
0,37
|
0,34
|
0,32
|
0,32
|
0,31
|
Luxembourg
|
10
|
46
|
58
|
65
|
87
|
0,08
|
0,26
|
0,30
|
0,27
|
0,31
|
Pays Bas
|
834
|
793
|
1180
|
981
|
1453
|
0,30
|
0,21
|
0,29
|
0,20
|
0,25
|
Belgique
|
367
|
213
|
353
|
1088
|
645
|
0,19
|
0,09
|
0,14
|
0,35
|
0,18
|
France
|
2286
|
1141
|
1626
|
2965
|
3169
|
0,19
|
0,09
|
0,16
|
0,11
|
0,15
|
Royaume uni
|
834
|
1406
|
153
|
2273
|
2988
|
0,09
|
0,10
|
0,07
|
0,12
|
0,14
|
Suisse
|
325
|
269
|
250
|
405
|
399
|
0,14
|
0,10
|
0,08
|
0,12
|
0,11
|
Allemagne
|
1769
|
1207
|
1332
|
2508
|
2312
|
0,12
|
0,06
|
0,07
|
0,10
|
0,08
|
Total CAD
|
15153
|
12169
|
15137
|
22237
|
23490
|
0,09
|
0,05
|
0,06
|
0,08
|
0,08
|
Canada
|
740
|
307
|
349
|
634
|
702
|
0,13
|
0,04
|
0,05
|
0,07
|
0,07
|
Australie
|
171
|
211
|
192
|
259
|
350
|
0,06
|
0,06
|
0,05
|
0,05
|
0,06
|
Italie
|
1382
|
388
|
1045
|
1104
|
788
|
0,13
|
0,04
|
0,09
|
0,08
|
0,05
|
Espagne
|
194
|
142
|
252
|
342
|
424
|
0,00
|
0,03
|
0,04
|
0,04
|
0,04
|
Etats Unis
|
2199
|
1986
|
3012
|
4474
|
4504
|
0,04
|
0,02
|
0,03
|
0,04
|
0,04
|
|
Source : Rapport UNCTAD, 2006.
Pour le financement de son développement, le
Sénégal compte sur plus d'une dizaine de bailleurs
bilatéraux dont les plus importants sont la France, le Japon et le
Luxembourg, ainsi qu'une quinzaine de partenaires multilatéraux dont la
Banque mondiale, l'Union Européenne et la Banque Africaine de
Développement. Ces partenaires ne travaillent pas de façon
isolée. Ils concentrent leur financement dans des secteurs
d'activités bien déterminés. Le Sénégal,
à l'instar d'autres pays de l'Afrique au Sud du Sahara
bénéficie grâce à sa stabilité politique et
de sa situation géographique, d'un cadre de coopération avec les
principaux donateurs mentionnés ci-dessus (voir graphique 6).
Graphique 6 : Principaux bailleurs du
Sénégal pour la période 1990-2003.
Japon; 8,80%
France; 22%
Autres; 18%
IDA; 24, 80%
Etats-Unis; 4%
Allemagne; 8%
Union Européenne; 9,00%
Source : OCDE, 2003.
Ce graphique ci-dessus montre de 1990 à 2003 les
principaux bailleurs du Sénégal sont la Banque Mondiale à
travers l'IDA, la France, l'Union Européenne, le Japon, l'Allemagne et
les Etats-Unis. Ces partenaires ne travaillent pas de façon
isolée car ils financent le Sénégal à travers un
cadre de coopération dans des secteurs précis et un environnement
précis. Les relations de coopération entre le
Sénégal et quelques bailleurs multilatéraux comme la
Banque Mondiale, l'Union Européenne, la Banque Africaine de
Développement et bilatéraux comme la France, le Japon et le
Canada sont décrits ci-dessous.
La Banque Mondiale
La Banque Mondiale est l'un des principaux bailleurs du
Sénégal en matière de coopération. En effet,
elle figure parmi les bailleurs privilégiés qui soutiennent les
efforts de développement du pays et joue un rôle
prépondérant dans la coordination des actions menées
par la communauté des partenaires au
développement. A travers l'Agence Internationale de Développement
(AID), la Banque Mondiale intervient dans l'accélération de la
croissance (stabilité macroéconomique, réforme des
finances publiques et système financier), sur la viabilité au
plan social (dans les domaines de la santé et de l'éducation).
Mais le problème qui se pose avec la Banque est un ratio de
décaissement des projets relativement faible (voir graphique 7) dû
au manque de maîtrise des procédures par l'administration
sénégalaise.
Graphique 7 : Ratio de
décaissement des projets de la Banque Mondiale de 1996 à 2003.
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Source : Revue de la coopération entre le
Sénégal et la Banque Mondiale, 2003.
L'Union Européenne
Le Sénégal est aussi financé par l'Union
Européenne comme étant un pays membre de l'Afrique, des
Caraïbes et du Pacifique (ACP). Donc le pays est financé à
travers le Programme Indicatif National (PIN) qui est le budget de tous les
projets financés. Les priorités de l'intervention de l'Union
Européenne au Sénégal se concentrent dans les domaines
suivants :
o Le développement rural avec des projets tels que le
Projet d'Appui au Développement Local Urbain (PADELU), le Projet de
Soutien aux Initiatives de Développement Local (PSIDEL)
o La santé avec des projets tels que le Projet d'Appui au
Secteur de la Santé (PAS S) et
Appui au Programme National de Prévention de prise en
charge des MST/SIDA
o Au niveau du secteur routier avec le Programme Sectoriel des
Transports II (PST II)
o Au niveau de la pêche avec le programme d'Appui
à la Pêche Artisanale Côte Sud (PAPA SUD)
o Au niveau de l'éducation, la Banque Mondiale et L'UE
financent le Programme Décennal de l'Education et de la Formation
2000-20 10 (PDEF).
La Banque Africaine de Développement
Depuis le démarrage de ses activités
opérationnelles au Sénégal en 1972, le groupe de la Banque
Africaine de Développement (BAD) a apporté un concours soutenu
à l'économie sénégalaise en finançant 83
opérations d'un montant total de 650 milliards de FCFA. Ces
opérations couvrent les différents secteurs de l'économie
sénégalaise dont l'agriculture et le développement rural,
l'éducation, la santé, le transport, l'électricité,
l'eau, l'assainissement, l'industrie, les mines et les banques. Dans le cadre
de son guichet du secteur privé, le groupe de la BAD a approuvé
en juin 2005 le financement du projet de la centrale électrique de
Kounoune pour un montant 8 millions d'Euro équivalent à 5,3
milliards de FCFA.
En matière de promotion de la coopération
économique, de l'intégration régionale et de la
concrétisation de l'initiative du NEPAD, le groupe de la BAD compte huit
opérations en cours d'exécution au Sénégal pour un
montant de 105 milliards de FCFA. Ils comprennent le projet énergie
OMVS, le projet de gestion des ressources naturelles (OMVG) et le programme
d'aménagement routier et de facilitation du transport sur le corridor
Bamako-Kati-SarayaKédougou qui relie le sud du Sénégal au
Mali. La Banque envisage aussi d'apporter un concours financier au projet
multinational de construction d'un pont à Rosso sur le fleuve
Sénégal pour permettre l'accès à la Mauritanie. Le
soutien continu du groupe de la BAD au Sénégal, conjugué
à celui des autres partenaires au développement, a abouti aux
bonnes performances macroéconomiques enregistrées ces
dernières années. Grâce aux efforts consentis dans la
poursuite des réformes structurelles et institutionnelles, le
Sénégal a obtenu des résultats économiques lui
permettant de figurer parmi les quatorze pays éligibles à
l'initiative pour l'allègement de la dette multinationale. Le groupe de
la BAD a approuvé l'annulation de la dette du Sénégal pour
un montant total de 408,96 millions de dollars. Attaché à sa
philosophie d'un partenariat de proximité avec les pays membres
régionaux, la Banque a ouvert un bureau régional au
Sénégal en 2004. Ce bureau couvre également trois autres
pays : la Mauritanie, la Gambie et le Cap Vert. Depuis son ouverture, le bureau
régional a maintenu le dialogue avec les gouvernements des pays
d'interventions, a coordonné les actions et stratégie de
développement avec les autres partenaires au développement et
géré
le portefeuille du groupe de la Banque en vue
d'améliorer sa performance. Conformément au principe de la
déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide au
développement pour l'harmonisation des actions des donateurs,
l'alignement sur les stratégies nationales, la gestion axée sur
les résultats et la responsabilité mutuelle des partenaires, le
groupe de la BAD est assuré qu'avec les projets réalisés
au niveau macroéconomique par le Sénégal dans le cadre de
la mise en oeuvre de la stratégie de la réduction de la
pauvreté, conjugués aux réformes en cours et aux efforts
fournis dans les secteurs sociaux, atteindre les principaux Objectifs
Millénaires de Développement (OMD) reste à la
portée du Sénégal.
La France
la France est l'un des plus grands bailleurs des Pays les
Moins Avancés (PMA) (voir graphique 8). En effet, l'aide versée
par la France aux PMA est passée de 723,9 en 1985 à 2269,3
millions de dollars en 2004.
Graphique 8 : Aide versée par la
France aux Pays Moins Avancés.
2004
2003
2002
2001
1990
1985
645,4
723,9
1108,7
1857,1
2247,6
2269,3
0 500 1000 1500 2000 2500
Aide en millions de Dollars
Source : Rapport UNCTAD, 2006.
La préférence sénégalaise apparue
pour des raisons historiques est restée d'actualité sur la
période par la stabilité et l'importance du montant. La France
reste le premier bailleur de fonds du pays et le Sénégal est au
troisième rang des bénéficiaires de l'aide
française. Le Sénégal a bénéficié
d'un soutien spécifique pour la création et le maintien des
structures
étatiques par un appui aux institutions, notamment au
travers d'une forte présence de coopérants, et un appui financier
à l'Etat. Du fait de son importance quantitative, sa
régularité, sa souplesse, sa présence dans tous les
secteurs et la bonne connaissance du Sénégal de la part des
acteurs français, l'aide française a un impact déterminant
sur le développement du Sénégal. La politique
privilégiée de la France vers le Sénégal a pu
certaines fois remettre en question les politiques de conditionnalité,
notamment de la Banque mondiale, en constituant une source alternative de
financement. La politique française a un poids important dans la gestion
économique et sociale du pays.
Cependant, le secteur de l'éducation représente
seulement 16% de l'APD française. La France est présente surtout
dans le secondaire, le technique et le supérieur, la relève
étant considérée comme assurée dans les
enseignements élémentaires et moyens, notamment par la Banque
mondiale. Avec ce taux de l'APD française, ce domaine apparaît
comme particulièrement privilégié au
Sénégal. La diversité des organismes impliqués, les
finalités multiples et l'éparpillement des financements et des
programmes entraînent un manque de visibilité et de coordination
de la coopération française. La France est aussi présente
au niveau de la culture. Les sommes consacrées à la culture sont
beaucoup moins importantes. La politique culturelle française a
longtemps été trop officielle, considérée comme une
vitrine de la France. Maintenant, sont privilégiées les aides aux
associations et acteurs locaux pour le développement de la culture
proprement sénégalaise et en faveur d'une décentralisation
vers les régions. On a également assisté à un
retrait quasi-total de l'assistance technique dans ce domaine. En raison des
nombreux canaux utilisés - centres culturels français, les
alliances françaises et les projets bilatéraux - et de la
diversité des objectifs, la politique d'appui au développement
culturel a souffert d'un certain manque de cohérence. En septembre 2004,
le Sénégal a reçu de la France une aide d'un montant de
150 milles Euros pour lutter contre les criquets pèlerins. En effet,
dès l'apparition des premiers essaims de criquets pèlerins en
Afrique du Nord et dans la sous-région (Afrique de l'ouest), la France a
contribué à la lutte contre cette invasion. Le
Sénégal, envahi comme d'autres pays du Sahel par des essaims de
criquets pèlerins, avait traité au total 173.873,25 hectares
à cette période.
Le Japon
Deuxième puissance mondiale, le japon a très
tôt su l'importance accordée par les pays comme les Etats-Unis
à l'aide. Son apport pour les Pays les Moins Avancés est de 562,9
en 1985 à 914,9 millions de Dollars en 2004 (voir graphique 9).
Le Japon est l'un des partenaires au développement le
plus privilégié par le Sénégal. Il intervient dans
le domaine de l'automobile et le secteur de l'éducation (par l'octroi de
bourses). Il intervient aussi dans le domaine de la santé. En effet, en
mai 2005 le Japon a fait un don de 726,156 dollars au Sénégal
pour lutter contre les maladies diarrhéiques. Ce don, que la Banque
mondiale est chargée d'administrer, vise à "promouvoir le lavage
des mains avec du savon pour réduire de manière significative la
morbidité et la mortalité dues aux maladies diarrhéiques
chez les enfants de moins de 5 ans et aussi auprès des enfants ayant
l'âge d'aller à l'école". Car l'année 2005 a
été marquée par une épidémie de
choléra qui a contaminé 1939 personnes et fait 27 morts selon les
chiffres officiels.
Graphique 9 : Aide versée par le
Japon aux Pays Moins Avancés.
1400
1200
1000
400
200
600
800
0
562,9
1985 1990 2001 2002 2003 2004
1067,2
1188,8
1036,5 1078
914,9
Aide en millions de Dollars
Source : Rapport UNCTAD, 2006
Le Japon assiste aussi le Sénégal dans le
domaine du transport. Récemment, en avril 2006 le Japon a accordé
au Sénégal un prêt de 960 millions de yens, soit 4,8
milliards de FCFA (près de 7,20 millions d'euros), destiné
à la construction d'un tronçon routier entre Dakar et Bamako. Ce
financement a été consenti par la Banque japonaise pour la
coopération internationale (Japan Bank For International Cooperation,
JBIC) dans le cadre d'un projet d'aménagement routier et de facilitation
du transport sur le corridor Dakar-Bamako. Ce prêt doit permettre la
construction d'un tronçon de route de 81,3 kilomètres entre Dakar
et Bamako en vue de créer une liaison routière permanente par le
sud entre le Sénégal et le Mali, vaste pays voisin sans
accès à la mer. Ce projet renforcera sans nul doute le
réseau routier du Sénégal, mais tendra également
à dynamiser les économies sénégalaise et malienne
par la réduction des coûts de transport routier et la facilitation
des déplacements et le désenclavement des régions du sud
du Sénégal. Le Japon a annulé la dette du
Sénégal d'un
montant de 9,8 milliards de FCFA (plus de 14,9 millions
d'euros). Le Japon intervient dans le domaine de la communication. En effet, en
juin 2005 le Sénégal et le Japon ont signé deux accords
pour un financement de plus de 5 milliards de FCFA (7,6 millions d'euros)
destinés à la télévision nationale et à
l'hydraulique villageoise. Ces accords visent à renforcer les
capacités de la Radio Télévision Sénégalaise
(RTS) et faciliter l'approvisionnement en eau. Les 4,5 millions d'euros de ce
montant iront à la RTS qui avait auparavant
bénéficié en 1998 d'un financement de plus de 7,6 millions
d'euros du Japon pour la construction de sa maison et ses
équipements.
Le Canada
Le Canada est l'un des pays qui s'est toujours
intéressé de la situation des pays en développement et les
assiste de très prés. D'où son aide aux Pays les Moins
Avancés a évolué de manière considérable de
329,6 en 1985 à 548,6 millions de Dollars en 2004 (voir graphique 10).
Lors de la conférence de Maputo, le Canada a pris l'engagement de
doubler son aide aux pays africains afin que ces derniers puissent sortir du
cercle vicieux de la pauvreté, de la faiblesse de l'épargne et de
l'investissement.
Graphique 10 : Aide versée par
le Canada aux Pays Moins Avancés.
2004
2003
2002
2001
1990
1985
198,6
224,8
391,6
329,6
487,7
548,6
Aide en millions de Dollars
0 100 200 300 400 500 600
Source : Rapport UNCTAD, 2006.
Au plan de la coopération, les relations du Canada
avec le Sénégal découlent de la mise en oeuvre des
programmes et projets par l'Agence Canadienne de Développement
International (ACDI) et le Centre de Recherche pour le Développement
International (CRDI). Ces deux organismes responsables de la livraison de
l'Aide Publique au Développement pour le Sénégal
collaborent étroitement dans plusieurs domaines d'intérêts
communs. L'ACDI est
crée en 1968. Elle est l'organisme
fédéral de qui relève principalement le programme canadien
de coopération international. Son mandat consiste à appliquer les
politiques liées aux programmes canadiens d'APD. Elle administre la
majeure partie du budget de celui-ci. Ces programmes visent ainsi à
appuyer le développement afin de réduire la pauvreté et de
rendre le monde plus prospère. L'aide bilatérale de l'ACDI met
l'accent sur le développement social et économique. Son objectif
est d'aider plus particulièrement les démunis et les femmes,
à devenir autonome et à prendre en main leur propre
développement. En effet, l'aide au développement social vise
à rendre l'éducation de base plus accessible, surtout pour les
filles afin que les gens puissent augmenter leur revenu et intensifier leur
participation dans la société. Comme le Sénégal
fait parti des pays de concentration choisi par le Canada, le programme devrait
prendre de l'ampleur au cours des prochaines années. Sa nouvelle
politique est en faveur d'une aide internationale plus efficace. Ainsi, l'ACDI
s'attache à soutenir davantage les principaux programmes pilotés
par les pays notamment dans les domaines de l'éducation et de
l'économie populaire. Son projet sur l'éducation de base plus
précisément à l'alphabétisation, à
l'enseignement primaire, à la formation professionnelle et à
l'élaboration de nouveaux programmes scolaires et de nouvelles
méthodes de gestion, consacre le tiers des ressources.
Pour le financement de son développement, le
Sénégal compte de manière considérable sur ses
bailleurs de fonds et travaille de manière adéquate pour recevoir
de plus en plus d'aide. Mais le problème que rencontre le
Sénégal est la maîtrise des procédures de ces
principaux bailleurs. En effet, une procédure est une formalité
de nature juridique et institutionnelle fixée par les donateurs dans le
cadre de la réalisation de l'accord signé avec le pays
bénéficiaire. Les procédures différencient selon la
nature de coopération avec le pays. En effet, il y a une distinction
entre les procédures multilatérales et celles bilatérales.
Concernant les bilatéraux, les procédures ne reflètent que
les formalités d'un seul pays. Alors que les procédures
multilatérales représentent la réunion des
procédures des pays membres.
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