Section 2 : Evolution et Répartition sectorielle de
l'Aide
L'évolution et la répartition de l'aide au
niveau des pays africains se sont faites de manière considérable
suivant la situation politique du pays, sa stabilité et les ressources
naturelles dont le pays bénéficiaire dispose. Le
Sénégal du fait de sa situation géographique a
été très tôt intéressé les bailleurs
de fonds et sa stabilité politique représente un atout qu'il a
par rapport aux autres pays de l'Afrique de l'ouest.
2.1. Evolution de l'Aide Publique au
Développement
Dans cette partie il s'agira de voir la tendance de l'aide en
Afrique avant d'étudier le profil de l'aide au Sénégal et
ses principaux bailleurs.
2.1.1. Tendance de l'Aide en Afrique
L'Afrique est le continent qui a le plus profité de
l'augmentation récente de l'aide. En effet, la part de l'Afrique dans le
total de l'aide mondiale a fortement augmenté en 2002, poursuivant la
tendance amorcée en 2001, alors que les années antérieures
avaient été témoins d'un déclin marqué. Mais
on enregistre surtout une évolution significative de l'orientation
géographique de certaines politiques d'aide, avec par exemple le Canada
qui consacre maintenant la moitié de son aide à l'Afrique.
L'attention plus grande portée à l'Afrique dans les politiques
d'aide des pays développés est à mettre au crédit
du processus du Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique
(NEPAD), qui a bénéficié depuis son lancement en 2001 d'un
soutien politique important de la part de la communauté internationale,
annoncé notamment aux sommets du G8 de Genes (2001), Kananaskis (2002)
et Evian (2003). Ainsi, lors de la conférence de Maputo en 2005 qui
regroupait les chefs d'Etat africains et les partenaires au
développement, la question de l'augmentation de l'aide
accordée aux pays africains a bien succité les
débats. L'aide de l'Afrique a pour principaux
bénéficiaires : le Mozambique, la République
Démocratique du Congo, la Tanzanie et l'Ethiopie (voir tableau 4).
Tableau 4 : L'Aide du CAD aux pays
africains (en millions de Dollars).
Pays
|
1990-94
|
2000-04
|
Mozambique
|
1177,3
|
1286,9
|
République Démocratique du
Congo (RDC)
|
397,5
|
1773,8
|
Tanzanie
|
1100,6
|
1396,8
|
Ethiopie
|
1075,6
|
1269,0
|
Ouganda
|
659,5
|
889
|
Zambie
|
797,6
|
687,1
|
Madagascar
|
374,1
|
569,6
|
Sénégal
|
641,4
|
555,2
|
Burkina Faso
|
411,9
|
450,4
|
Mali
|
432,1
|
445,3
|
Niger
|
368,2
|
351,1
|
Bénin
|
269,4
|
279,5
|
Mauritanie
|
249,1
|
249,7
|
Guinée
|
378,3
|
239
|
Tchad
|
249,3
|
221,3
|
Gambie
|
93,8
|
55,6
|
Pays Moins Avancés
|
16281,8
|
18364,2
|
Pays en Développement
|
44469
|
42710
|
|
Source : Rapport UNCTAD, 2006
Cependant, la dominance de ces pays en tant que principaux
receveurs privilégiés de l'aide en Afrique peut s'expliquer. Par
exemple pour la RDC, l'augmentation de l'aide s'inscrit dans le cadre de la
reconstruction du pays. Mais, ces pays enregistrent des ratio Aide en
pourcentage du PIB et Aide par habitant très faible (Voir les graphiques
3 et 2).
En effet, le graphique 2 ci-dessous montre que le Cap-vert,
malgré qu'il reçoit un faible apport en aide, a un ratio aide par
habitant le plus élevé en Afrique. Selon le rapport sur le
Développement Humain (2005), la faiblesse de l'aide par habitant en
Afrique Centrale et de l'Est est la conséquence logique de la corruption
endémique, la faible gouvernance et la mauvaise gestion
économique qui réduisent considérablement les avantages
potentiels de l'aide.
Graphique 2 : L'Aide par habitant en
Afrique entre 1990-94 et 2000-04 (en Dollars)
93,2
116,8
19,7
76,1
9,8
2000-04
1990-94
39,8
232,2
88,9
17,6
51,1
70,7
Mozambique
85
305,3
34,7
34,2
38,6
39,1
33,6
Gambie
Cap-vert
Mauritanie
Ethiopie
Sénégal
Ouganda
Tanzanie
RDC
0 50 100 150 200 250 300 350
Source : Rapport UNCTAD, 2006.
Graphique 3 : L'Aide en pourcentage du
PIB en Afrique en 1990 et 2003 (en Dollars)
45 40 35 30 25 20 15 10 5
40,7
1990
2003
27,5
20,3
16,2
11,8
7,8
2
22,6
14,4
6,9
23,3
22,2 19,9
12,2
10,6 10,8
0
Mozambique RDC Tanzanie Sénégal Ethiopie
Mauritanie Mali Burkina
Faso
Source : Rapport UNCTAD, 2006.
Le graphique 3 ci-dessus est plus significatif car le ratio
Aide en pourcentage du PIB permet de juger de la capacité du pays
à absorber et à dépenser l'aide reçue. Même
si, le Mozambique la RDC, la Tanzanie et L'Ethiopie sont les principaux
bénéficiaires de l'aide, mais leur capacité à
l'absorber est relativement très faible en 2003 surtout pour la RDC
(2%). Pour Aiyar et Hussain (2005), ces pays bénéficiaires d'une
aide sont peu enclins à l'absorber, plus précisément parce
qu'ils craignent que l'aide ait des effets de syndrome hollandais sur leur
comptabilité extérieure. Tandis que le Sénégal a
fait des efforts notoires pour améliorer le ratio Aide en pourcentage du
PIB entre 1990 et 2003.
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