WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'impact local des revenus migratoires dans le departement de Louga (Senegal): approche geographique

( Télécharger le fichier original )
par Papa Issa NDIAYE
Universite Gaston Berger de Saint Louis - Maitrise de geographie 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

C/ LE TERTIAIRE ET LES SERVICES EN EXPANSION

Le secteur tertiaire constitue le domaine de prédilection des investissements des émigrés
après l'immobilier. Ce secteur est largement dominé par le commerce informel. En effet

le faible niveau d'instruction des émigrés lougatois ne permet pas à ces derniers d'entreprendre des investissements dans des secteurs qui nécessite des démarches administratives et la constitution de dossiers souvent complexes. A l'image des « baolbaol », l'émigré lougatois est un fin commerçant qui a acquis une certaine expérience du métier pendant sa migration. En investissant dans le commerce, certains émigrés créent un prolongement de leur activité en migration.

Dans le département de Louga, le commerce constitue le principal domaine d'intervention dans le secteur tertiaire et le principal pourvoyeur d'emplois en milieu urbain, en particulier pour les femmes et les néo-citadins. Plus de la moitié de la population active (58,10%) sont des travailleurs du secteur tertiaire35. Ce secteur est très dynamique dans le département. La faible performance de l'agriculture pousse une frange importante de la population à investir, grâce aux revenus migratoires, ce secteur. Détenu jadis par les Libanos-Syriens, le commerce est devenu aujourd'hui l'activité privilégiée des lougatois.

Le secteur a une capacité constante d'adaptation aux conditions changeantes de l'environnement économique local. Il fait vivre un grand nombre de personnes et contribue à la création de centaines d'emplois.

Tableau 19: Répartition des activités du secteur tertiaire dans le département de

Louga

 

LOUGA

 

LOUGA

Catégories

Total

Urbain

Catégories

Total

Urbain

Boulangerie

17

14

Gros

6

6

Bars

2

2

1/2 Gros

18

13

Restaurant

42

17

Détail

333

236

Hôtel

2

2

Quincaillerie

20

14

Taxi clando

53

38

Station Svce

7

6

Textiles

63

36

Librairie

4

4

Menuiserie

25

17

Dépôt Ciment

31

27

Ent. Transp.

10

6

Dépôt Gaz

6

5

Ent. Bâtiment

25

17

Foirals

9

3

Charbonnerie

15

12

Epicerie

4

4

Télé centres

89

62

Cyber café

18

17

Source : Chambre de commerce et de métiers de Louga

35 RGPH3, rapport régional Louga

Pour l'émigré, en investissant dans ce secteur, cela permet d'alléger les charges familiales et sociales qu'il assume. En effet, les bénéfices tirés de cette activité peuvent contribuer à réduire les envois monétaires qu'il effectue ou leur fréquence. Cependant, ce ne sont pas dans toutes les activités commerciales que l'émigré lougatois investit. Il existe des secteurs plus porteurs comme le commerce import-export de véhicules d'occasion, de pièces détachées, la vente de matériaux de construction, les boutiques d'habillement, les télécentre, les cyber café...

L'import-export représente un secteur très dynamique dans les investissements émigrés. C'est l'une des premières opportunités d'investissement à être exploité par les émigrés lougatois. Ce secteur, dans ses débuts ne nécessite pas un investissement colossal de la part de l'émigré. En effet, dans l'importation de véhicules d'occasions et de pièces détachées, la facilité d'obtention de la marchandise en Europe a permis à ce secteur de se développer très vite. Il suffit alors pour l'émigré d'assurer le convoi qui se fait généralement par voie maritime. Ce secteur présente un double avantage la disponibilité de la marchandise et des bénéfices considérables qu'ils procurent. M. T L, ancien émigré reconverti dans l'import-export de pièces détachées, explique que ce commerce procure entre 50 et 100% de bénéfices, raison pour laquelle il est très prisé dans leurs investissements. Au niveau de la commune de Louga, on dénombre plus d'une vingtaine de magasins de pièces détachées qui appartiennent dans leur quasi-totalité à des émigrés. L'import-export de matériel électroménager commence également à prendre son essor. Des magasins de bazars se sont spécialisés dans ce commerce.

Cependant un coup d'arrêt est venu frapper de plein fouet ce secteur depuis l'avènement de la loi sur les voitures importées au Sénégal36. Cela loin de décourager l'investissement émigré l'a réoriente dans la vente des matériaux de construction.

La vente de matériaux de construction : À Louga le désir de tout émigré est d'avoir un toit, de construire une villa splendide avec tous les éléments de confort. Pour une localité qui vit au rythme de l'émigration, il n'est pas étonnant que le secteur de la construction soit en pleine expansion. Les nouvelles constructions sortent de terre comme des champignons. Cet état de fait implique une forte demande en matériaux de

36 Cette loi interdit l'importation de véhicules de plus de cinq ans.

construction. Les émigrés lougatois désireux d'investir ont saisi l'occasion pour faire fructifier leurs capitaux. Actuellement, la vente de matériaux de construction à travers les quincailleries enregistre de nombreux investissements de la part des émigrés. Le secteur de l'aluminium et du marbre connaît également un développement fulgurant. Inconnu il y'a seulement quelques années, l'utilisation des ces matériaux est devenue incontournable dans les nouvelles constructions. L'évolution des matériaux utilisés (cf. chapitre 8) renouvelle constamment les opportunités d'investissement. Depuis quelques années le commerce de matériaux importés d'Europe du sud s'est taillé une place non moins importante dans les investissements des émigrés. En outre pour l'émigré, en investissant dans ce secteur, il se crée une clientèle dominée en majorité par les émigrés. Les emplois créés profitent plus aux hommes. Les femmes, quant à elles, évoluent dans la gérance des boutiques d'habillement, des télécentres et cyber café.

Les boutiques d'habillement : Au même titre que la vente de matériaux de construction, le secteur de l'habillement attire les investissements des émigrés lougatois. L'enquête que nous avons menée au niveau du marché central de Louga montre que plus des 3/4 de ces boutiques sont la propriété d'émigrés.

Les boulangeries : ce secteur est investi par les émigrés, principalement dans la communauté rurale de Niomré. En effet dans la localité, en dehors de l'association des émigrés qui évolue plus dans le social, certains émigrés ont préféré investir dans les boulangeries. Les deux qui alimentent le village et ces environs sont des fruits de l'investissement émigré. Ceci est bien vu par la population locale car elles emploient une quarantaine de personnes.

Les télécentres et cyber cafés : la situation des télécommunications dans le département de Louga a connu une évolution considérable ces dernières années. Avec l'avènement des télécentres, le téléphone est devenu un outil accessible à tous. Les statistiques de la SONATEL révèlent une augmentation de plus de 300% dans le marché des télécentres entre 1997 et 2005. L'introduction des TIC avec l'avènement des cyber cafés, a créé de nouveaux métiers. Les facteurs explicatifs de cette rapide croissance peuvent être liés à l'intérêt que les émigrés portent à ce secteur et à ses opportunités d'investissement. Dans la plupart des cas, l'émigré investi dans la création d'un télécentre pour se femme ou ses soeurs. En ^lus des emplois créés, les télécentres

financés par les émigrés permettent de procurer une autre source de revenus à sa famille.

D'autres domaines d'investissement existent et qui retiennent l'attention des émigrés. Certains émigrés relativement bien instruits s'attaquent à des secteurs jusque là inconnus des émigrés lougatois. Des projets dans le transport, l'hôtellerie, la transformation et la conservation des produits maraîchers... commencent à voir jour.

Cependant l'investissement dans le secteur agricole reste encore très timide.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984