2.4 Les scénarios envisagés pour
réduire l'empreinte écologique
Les trois scénarios sont envisagés ici : un
scénario » Business as usual » basé sur les projections
les plus optimistes des Nations Unies de croissance lente; un scénario
de modification progressive, qui mènerait à la fin de la
surexploitation d'ici à la fin du siècle et un scénario de
réduction drastique, qui vise à résorber la
surexploitation d'ici à 2050, avec la création d'un tampon de bio
capacité pouvant contribuer à la restauration des populations
d'espèces sauvages et de leurs habitats.
Le scénario» Business as usual »évalue
les conséquences de diverses projections des Nations Unies pour le futur
et ce en choisissant des hypothèses modérées (qui
minimisent l'empreinte). L'augmentation de l'empreinte est due ici aux taux de
croissance modérés de population et de demande en ressources.
Dans ce scénario, on estime que la bio capacité continuera tout
d'abord à croître grâce à la croissance des
rendements observés ces 40 dernières années. En 2050,
selon
ce scénario, l'empreinte totale des terres
cultivées et liées à l'absorption du CO2 aura
augmentéde 60%, la demande en pâturages et en zones de
pêches de 85% et l'utilisation des forêts de
110%. A cause de cette surexploitation continue,
l'humanité accumule une dette écologique qui correspondra en
2050, selon le même scénario, à 34 ans de
productivité biologique de la planète. Voici un graphe qui
représente l'évolution suivant ce scénario.
On a ensuite le scénario de modification progressive
qui considère les résultats d'un effort concerté pour
graduellement sortir de la surexploitation d'ici à 2100. Dans le
contexte d'un tel scénario, les émissions globales de CO2
devraient avoir diminué de 50% d'ici à la moitié du
siècle. En fait, la plus grande part de l'Empreinte Ecologique en 2003
correspond à la demande en bio capacité nécessaire pour
absorber les émissions de CO2 provenant de combustibles fossiles. Le
défi est donc d'augmenter l'offre en énergie tout en
réduisant les émissions de CO2 et ce sans transférer le
fardeau à d'autres éléments de la biosphère dans la
mesure où toutes les sources d'énergie, qu'elles soient fossiles
ou renouvelables, ont une Empreinte Ecologique.
FIG. 3 -
Enfin, on a le scénario de réduction drastique
qui décrit un engagement radical pour sortir l'humanité de la
situation de surexploitation d'ici 2050. Ce scénario suppose une
réduction des émissions de CO2 de l'ordre 50% d'ici à 2050
et de 70% d'ici à 2100. Ce scénario suppose également une
croissance optimiste de la bio capacité, de l'ordre de 30% d'ici
à 2100, provenant d'augmentation de rendement des terres
cultivées, des pêches et des forêts grâce à de
meilleures technologies et une meilleure gestion. Toutefois, ces mesures ont
des coûts. Ainsi, par exemple, les méthodes d'agriculture
intensive consommant plus d'énergie peuvent induire une augmentation de
l'empreinte CO2.
L'étude de la première partie de document nous a
donné une idée sur l'état de l'environnement à
travers le monde. De nos jours, le concept d'écologie est devenu un des
piliers non seulement social mais économique. D'où la
dénomination » d'économie verte ». Du point de vue
économique, comment expliquer ce constat sur l'agression de la
nature?
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