I.2.2. Evolution démographique et
santé
Selon l'OMS, le « dividende
démographique » est un facteur important pour toutes les
couches des populations mais surtout les populations pauvres,
qui ont tendance à avoir plus d'enfants et à
« investir » moins dans l'éducation et la
santé de chaque enfant.
D'une part, si la taille des familles diminue, la situation
s'améliore aux plans de la santé et de l'éducation, les
enfants ont plus de chances d'échapper aux conséquences que les
maladies infantiles peuvent avoir sur leurs capacités intellectuelles et
physiques et obtiennent de meilleurs résultats scolaires.
Ils auront moins de risques d'encourir des dépenses
médicales excessives et plus de chances d'exploiter au mieux leur
potentiel de grain. Une fois devenus adultes, ils disposeront de plus de
ressources à investir dans la garde, la santé et
l'éducation de leurs propres enfants (OCDE-OMS, 2003 : 26).
D'autre part, l'amélioration concomitante de la
situation sanitaire et du niveau d'instruction entraîne une baisse des
taux de fécondité et de mortalité. Au bout d'un certain
temps, la fécondité en vient à diminuer plus vite que la
mortalité, d'où un ralentissement de croissance
démographique et une réduction du rapport de dépendance
économique (rapport entre le nombre d'actifs et celui d'inactifs). Alors
ce dividende démographique devient une source importante de croissance
du revenu par habitant dans les pays à faible revenu (BIRDSALL, N et
al, 2001 : 56).
I.2.3. Santé et Pauvreté
L'amélioration de la situation de la santé de la
population augmente inévitablement ses possibilités de production
et de génération de revenus.
Par contre, la maladie est cause d'incapacité
temporaire ou définitive de travail et implique des coûts trop
élevés pour les ménages pauvres.
196 enfants sur 1000 naissances vivantes meurent avant de
fêter leur 5eme anniversaire (Taux de mortalité
juvénile).
En outre, 1000 naissances vivantes entraînent la mort de
1071 femmes. Au cours de la période de 1995-2000 et de 750.en 2005.
Le taux de mortalité maternel sous-entend un niveau de
santé maternelle qui classe le Rwanda derrière beaucoup de pays
africains au sud du Sahara : il représente 2 fois celui de
l'Ouganda et de la Tanzanie, 4 fois celui de la Namibie et près de 43
fois celui des pays industrialisés.
D'après les mêmes résultats de
l'EDSR-2000, il existe une malnutrition chronique très
élevée chez les enfants de plus 43%.
Bien que le taux de soins de santé prénataux
donne une moyenne nationale de 82,4%, il ne faut pas perdre de vue que
seulement 31% des accouchements s'effectuent dans une structure de
santé (EDSR-2000).
Selon les résultats de l'EICU, la distance moyenne pour
atteindre un centre de santé est de 5,8km dans les zones rurales et
varie de 3,9km dans la province de Gikongoro.
Ces résultats montrent également que 50% des
communautés sont éloignées d'au moins 5km d'un centre de
santé et 50% des communautés bénéficient des
services d'un guérisseur traditionnel.
Considérant les conditions de santé au Rwanda,
on s'aperçoit que les indicateurs de santé sont à tous les
niveaux très bas et que l'accès aux services de santé est
également très limité.
La principale raison à cela serait attribuable à
la pauvreté en termes d'accessibilité financière (revenu)
de la population (SNR-RWANDA, 2005 :2-4).
Les taux élevés de croissance (2,9 par an) de
fécondité et de dépendance de la population constituent
une contrainte majeure à la croissance économique.
Le volume actuel de la population Rwandaise témoigne
d'un quadruplement depuis 1950 lorsque la population était à 2
millions. Le niveau de fécondité qui demeure élevé
est dû à plusieurs raisons : les préférences
traditionnelles (socio-économiques) pour beaucoup de familles qui
considèrent encore l'enfant comme une source de richesse familiale.
Le taux élevé de fécondité avec
une structure de la population encore jeune (50% de rwandais ont moins de 15
ans) montre que l'évolution démographique assurera une
augmentation de la population pour les deux prochaines décennies. Le
ratio de dépendance est actuellement estime à 110% (MINECOFIN,
2001 : 253).
Fig.1
SCHEMAS DU MODEL CONCEPTUEL
Revenu
Accès aux services de santé
Education
Nutrition
ETAT
DE
SANTE
Hygiene
Contraception
Taille du ménage
Source : Conçu par l'étudiant selon
notre plan de la recherche
|