I.2. REVUE DE LA LITTERATURE
L'équilibre constant entre l'effectif de la population
d'un pays donné ainsi que sa production alimentaire suffisante est un
facteur important dans le développement de ce dernier. Il est à
remarquer que certaines régions du monde produisent beaucoup de vivres
jusqu'à jeter d'excédents en mers tandis que d'autres ne sont
capables même de s'auto suffire. C'est le cas de plusieurs pays africains
dont le Rwanda.
I.2.1. Repères sur la problématique de la
population
Si la réflexion sur les liens entre la population et
divers aspects des conditions de vie des populations remonte à des temps
très anciens (Platon dans l'Athènes classique, Confucius dans
l'Empire chinois) il a fallu attendre les travaux de John Graunt en 1662 et,
les polémiques entre Condorcet et Malthus au 18 ème siècle
pour que le débat prenne une allure scientifique.
C'est pendant depuis bientôt un demi-siècle que
les penseurs et les planificateurs se sont réellement
préoccupés des aspects pratiques des questions de population
(ASSOGBA M, 2003 : 20).
Voici 3 grandes périodes principales à
retenir :
Période de 1853 à
1944 :
La première conférence sur la population est
organisée à Bruxelles en 1853 dans le but de mettre au point les
méthodes de recensement. Elle est suivie, entre 1876 et 1912, par de
nombreuses réunions consacrées aux liens entre l'évolution
démographique et l'hygiène.
En 1927, Margaret Sanger, Pionnière de la planification
familiale, organise de sa propre initiative une conférence à
Genève, d'où naît l'union internationale pour
l'étude scientifique de la population (UIESP). Pendant cette
période, le débat démographique se résume en
Europe.
Période de 1945 à
1965 :
Les états unis entrent en scène après la
fin de la 2éme guerre mondiale. En 1946, l'ONU crée une
commission de la population destinée à traiter des questions
démographiques dans un cadre multilatéral dont le rôle est
d'étudier le sens et les conséquences de la dynamique des
populations.
En 1954 et 1965, l'ONU et l'UIESP organisent des
conférences respectivement à Rome et à Belgrade sur le
rôle de la fécondité en tant que facteur socio
économique du développement.
Période de 1966 à
1994 :
En 1969 fut crée le Fonds des Nations Unies pour les
activités en matière de population (FNUAP) aujourd'hui
rebaptisé Fonds des Nations Unies pour la Population, par souci de
simplification, sans pour autant modifier son acronyme.
Entre 1974 et 1994, l'ONU organise 3 conférences sur la
population : Bucarest en 1974, Mexico en 1984, le Caire en 1994.
La conférence du Caire, pour sa part, adopte un
programme d'action sur 20 ans (1995-2015) qui remplace le plan de 1974.
(LASSONDE, 1996 : 18-21).
Les inquiétudes démographiques font
aisément surface, et au niveau mondial, la question a été
revitalisée durant les années soixante- dix par l'annonce d'une
explosion démographique imminente, sorte de « bombe
P » qui hante l'univers.
Elle est aujourd'hui comme une force capable d'entretenir la
ruine de la planète. (Ibid., 13)
L'Afrique a été engagé dans ce mouvement
depuis une période plus ressente : la CIPD de Bucarest a
été le vrai départ de ces préoccupations en 1974.
Elles se sont manifestées par une incitation à intégrer la
variable population dans les plans de développement qui a prévalu
au lendemain des indépendances (ASSOGBA M, 2003 :1).
Le même Auteur poursuit en disant qu'avec la CIPD du
Caire en 1994, on a clairement posé la problématique des
interrelations entre population santé et développement en
général comme incontournables pour un développement
durable, on se serait attendu à une systématisation de
l'intégration des questions de population dans les programmes de
développement.
Le résultat a été plutôt
mitigé en termes d'engagements concrets des politiques et des
responsables de développement, non pas tant par négligence ni
désintéressement, mais parce qu'il a encore un flou dans la
compréhension u domaine et de son contenu (Ibid. I).
|