L'implication de la communauté internationale dans les processus de démocratisation en Afrique. Le cas du Cameroun( Télécharger le fichier original )par Jean Marcel ILUNGA KATAMBA Université de Kinshasa - Graduat 2004 |
II ème PARTIEL'ACTION INTERNATIONALE EN FAVEUR DE LA DEMOCRATIE AU CAMEROUN
L'action internationale en faveur de la démocratie au Cameroun est un type de rapports qui s'instituent entre les différents acteurs de la société internationale avec ce pays, et ce, à des degrés très divers. Ces rapports peuvent être de coopération ou d'aides dans le cadre des relations économiques internationales et/ou de contrainte à la démocratisation. Le cadre juridique dans lequel doit se dérouler l'action internationale en faveur de la démocratie a été défini au second chapitre de la première partie. La question donc de la légitimité des acteurs extérieurs à disposer du droit en tant qu'instrument de leur politique n'est plus à démontrer. La question qui doit être résolue à ce niveau est celle de la conformité de la politique de ces acteurs aux objectifs assignés à leur action. Pourtant, la pratique révèle que l'implication de la communauté internationale dans le processus démocratique africain en général et camerounais en particulier demeure incertaine et sélective. Les motivations qui caractérisent l'action des intervenants -la recherche d'un intérêt politico-stratégique, économique et culturel -soulèvent quelques doutes quant aux résultats escomptés par ces derniers. On peut dès lors se poser la question suivante : les nations prospères de l'hémisphère boréal cherchent - elles vraiment à démocratiser le Cameroun ? L'allure tendancieuse de la question n'appelle pas de réponse hâtive. La démarche se doit méthodique pour répondre à cette préoccupation. En effet, l'analytique institutionnelle du système politique camerounais démontre à suffisance l'errance du Cameroun sur ce qui semble être la transition démocratique. Fabien EBOUSSI BOULAGA préfère parler de la démocratie de transit au Cameroun((*)107). L'analyse de la dynamique du changement institutionnel et constitutionnel du Cameroun depuis 1990 laisse apparaître quelques doutes sur son engagement dans la voie de la démocratisation. Cette préoccupation fera l'objet du premier chapitre. Cependant, les textes juridiques ne sauraient à eux seuls expliquer l'évolution de la vie politique camerounaise, car le plus souvent dénaturés par les acteurs en présence qu'ils sont censés régir. Et ces derniers trouvent la force de résister contre ou d'appuyer le changement démocratique sur l'action des acteurs extérieurs. Il s'avère donc indispensable, dans un deuxième chapitre, de chercher à préciser la dynamique de l'implication de la communauté internationale dans le processus démocratique Camerounais. Cette démarche permet de rendre compte - Pourquoi en est - il ainsi ? - de l'évolution que connaît ce pays.
* (107) F.EBOUSSI BOULAGA, La démocratie de transit au Cameroun, Paris, Systèmes, 2000. Pour l'auteur il n' y a pas eu de transition démocratique, mais c'est la démocratie qui était de transit au Cameroun. |
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