Trois ans après la promulgation du Plan de la
cohésion sociale, quel constat peut-on dresser à son sujet ?
D'abord, la durée du Plan s'inscrit dans une phase
charnière entre la fin du mandat de Jacques Chirac et le début de
celui de Nicolas Sarkozy. Ce dernier a apporté ses propres
réformes suscitant, par ailleurs, beaucoup de remous. Le PCS s'est donc
estompé au profit de ces dernières. Ensuite, le financement
prévu par le PCS n'a pas suivi en raison d'une situation conjoncturelle
qui a eu pour effet de « vider » les caisses de l'Etat.
De plus, Les vingt programmes présentés par le
plan sont loin de faire l'unanimité au sein de la population et surtout
de celles qui sont visées par celui-ci. En effet, en matière
d'emploi le plan stigmatise les chômeurs. Comme on l'a vu, le PCS se
contente d'aider les chômeurs non qualifiés spécialement en
banlieues, il semble omettre les milliers de jeunes issus de ces quartiers qui
possèdent des diplômes et qui peinent à trouver de
l'emploi.
L'éducation n'est pas en reste, les projets portant sur
ce volet sont discrédités par les nouvelles réformes du
président Nicolas Sarkozy visant à supprimer plusieurs postes
d'enseignants.
La création d'un ministère de l'immigration
n'est pas venue pour arranger les choses concernant l'intégration des
populations immigrées, en effet, 26 000 déportations
d'immigrés en situation irrégulière sont prévues
annuellement.
Le logement, quant à lui, peut être
considéré comme étant le talon d'Achille du plan. La
politique de la démolition a apporté plus de mal que de bienfait.
Plusieurs manifestations ont contesté cette politique, comme
l'association Droit au logement DAL : « arrêt des politiques de
"démolition - épuration sociale " des quartiers HLM
populaires.»
En définitive, Le plan de cohésion sociale voulu
comme une vision innovatrice n'est malheureusement rien de plus qu'un
nième plan parmi tant d'autres. De plus, le nouveau président
Nicolas Sarkozy s'est fixé comme but d'atteindre la croissance
économique par n'importe quel moyen, « j'irai chercher la
croissance avec les dents » disait-il. La cohésion sociale
est-elle alors mise au second plan par le nouveau gouvernement ?