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La cohésion sociale en France et au Maroc

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par Othman GAGA
Université Mohammed V Souissi - Licence en gestion, option: finance des entreprises 2008
  

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1.3. Axe politique :

La société regroupe une nuée d'intérêts qui peuvent s'avérer antagonistes. Une société bien organisée et hiérarchisée paraît alors indispensable pour la sauvegarde du corps social, cependant cette conception de la société ne peut être réalisée que si tous les hommes renoncent à une partie de leurs intérêts. C'est dans ce sens qu'un bon nombre de philosophes, tels que Thomas HOBBES, John LOCKE et Jean-Jacques ROUSSEAU, se sont penchés sur un pacte librement établi par l'ensemble de la communauté, sur lequel repose la légitimité de l'Etat. Ce pacte est appelé le contrat social.

Contrairement aux autres philosophes, Jean-Jacques ROUSSEAU est le seul qui assoit son contrat social sur l'égalité et la liberté de tous les citoyens. En effet, il dénonce vivement la loi du plus fort et l'esclavagisme. D'ailleurs dans le quatrième chapitre de son livre « du contrat social » il écrit : « Puisqu'un homme n 'a aucune autorité sur son semblable, et puisque la force ne produit aucun droit, restent donc les conventions pour base de toute autorité légitime parmi les hommes. » (Jean-Jacques Rousseau, 1761). Le contrat social, tel qu'il le présente, est une association de tous les citoyens où chacun s'engage à faire partie de la société et à se plier à la volonté générale, en contrepartie la société protège et procure de la liberté à chaque citoyen. ROUSSEAU a, de ce fait, posé les premiers jalons de la démocratie.

Toutefois, la majorité des pays et à leur tête les sociétés industrielles suivent une « démocratie » libérale. Où l'Etat se cantonne à des fonctions régaliennes. Quoique lors de certaines périodes telles que les trente glorieuses, sa marge de manoeuvre fut élargie en vue de réduire les inégalités sociales par la distribution des richesses. Quoi qu'il en soit la démocratie libérale promeut les libertés individuelles, il en découle que certaines catégories sociales influentes exercent leurs libertés plus que d'autres, voire au détriment des autres. En Effet : « Si le plus faible dénonçait quelque énorme inégalité réelle, le plus fort répondait que l'égalité serait au contraire satisfaite et parfaite » (Charles Maurras, 1937) . Preuve en est les inégalités raciales au Etats-Unis notamment, l'interdiction du droit de vote aux étrangers en France3...et les exemples sont légion.

La représentativité de l'ensemble des catégories sociales représente le socle de la démocratie, or même dans les pays les plus démocratiques cette représentativité laisse à désirer. A titre illustratif, une enquête menée par le ministère de l'intérieur français sur l'origine sociale des maires en 2001 a donné les résultats suivants :

Catégories sociales des maires comparées à celles Unité : %

de leurs administrés.

Maires en 2001

Population de plus de 15 ans

Agriculteurs exploitants

18,0

1,3

Artisans, commerçants et chefs d'entreprises

6,9

3,3

Cadres et professions intellectuelles supérieures

22,7

7,0

Professions intermédiaires

6,9

11,0

Employés

7,3

16,3

Ouvriers

1,5

15,1

Retraités

29,7

22,1

Autres sans activité professionnelle

7,0

23,9

TOTAL

100

100

3 À l'exception des ressortissants de l'union européenne pour les élections européennes et municipales.

Source : Ministère de l'Intérieur - bureau des élections et des études politiques. Année des données : 2001

Ce tableau reflète une représentativité insatisfaisante, en effet, ceux qui sont bien placés dans la société sont ceux qui sont les plus représentés, et ce en dépit de leur proportion réduite au sein de la population.

Un énorme fossé s'est donc creusé depuis la fin du XVIII siècle à nos jours, à tel point qu'il nous paraît aujourd'hui tout à fait naturel. Jusqu'à présent nous n'avons traité que les sociétés hautement industrialisées qui ont adopté un mode de production capitaliste. Seulement, d'autres pays ont pris le chemin du socialisme, cependant avec la chute du mur de Berlin en 1989 l'importance de ceux-ci dans l'échiquier mondial s'est considérablement réduite. Le clivage entre le capitalisme et le socialisme s'est transformé en clivage entre pays riches et pauvres. La cohésion sociale n'est manifestement pas la même d'un pays à l'autre, il serait donc vain d'essayer de la normaliser.

En définitive, les sociétés actuelles, dans toutes leurs formes, ne sont pas dans une bonne posture. En effet, la montée de l'individualisme et les inégalités sociales accrues tant au niveau économique que politique sont le lot de toutes les sociétés. Sont-elles alors, comme les considérait Durkheim, des formes pathologiques ? Ou sont-elles, comme les qualifieraient Marx et Engels, une conséquence résultante du modèle de production capitaliste ?. En tout cas, la nécessité du maintien de la cohésion sociale s'impose avec acuité.

C'est dans cette optique que nous allons voir les plans et stratégies mis en oeuvre en matière de cohésion sociale dans un pays industrialisé comme la France et l'Union Européenne, dans une dimension continentale, ainsi que dans un pays en développement comme le cas du Maroc.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein